Chapitre 2

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1 an plus tard

Comme d'habitude, je me levai de mon lit miteux, marchai jusqu'à la porte et pris le post-it qui comportait mon nom.

"Reina, ton client d'aujourd'hui aime les dominatrices. Rendez-vous à 11 h 30, salle 28."

Encore un dégénéré qui va me demander de lui marcher dessus...

Je parcourus la faible distance qui me séparait de la salle de bain commune, me rinçai le visage et commençai à couvrir mes bleus de fond de teint.

Comme d'habitude, après cette étape terminée, je marchai jusqu'au dressing, évitai les femmes que je croisais et pris la boîte sur laquelle mon nom était inscrit.

J'en sortis l'habit et l'examinai attentivement.

Un body en cuir noir près du corps.

Je l'enfilai non sans mal et m'approchai du miroir mural.

Horrible.

Ce body était vraiment trop serré, je ne comprends pas les goûts bizarres des clients.

Mais après tout, je n'ai pas mon mot à dire, je ne sers qu'à ouvrir mes jambes en fermant ma bouche.

Qu'est ce que j'ai fait pour mériter une vie aussi pourrie.

Je n'en peux plus..., d'abord violée par mon père puis par les tueurs de ma mère et ensuite par des vieux porcs qui passent leur journée à baiser des putes.

Et malheureusement, je fais partie de ces putes.

Je regardai l'horloge présente dans le dressing.

11 h 17.

Plus que treize minutes avant que mon client arrive.

Je m'approchai de la salle 28, m'assis sur le lit rose bonbon et attendis.

L'homme arriva et ferma la porte.

-À nous deux ma jolie.

***

Cela faisait plus de 10 minutes que j'étais allongé, nu sur le lit rose bonbon à observer le plafond.

Cela faisait plus de 10 minutes que mon client venait de franchir le seuil de la porte en me laissant la misérable, du sang coulant de mon vagin.

Je me rhabillai en silence, une femme de ménage entra dans la pièce.

-Ça va ? Il ne t'a pas fait trop de dégâts ? demanda la femme d'une voix faible.

-Je crois que j'ai une déchirure, ça fait un mal de chien. Répondis-je. Je te jure, le jour où je m'échapperai d'ici, je buterai tous les connards qui prennent du plaisir à nous voir souffrir. Terminais-je d'un ton déterminer.

La femme rigola d'un air triste avant de s'occuper de remettre la pièce en état pour le prochain client.

Ici, tout le monde avait compris que s'échapper était voué à l'échec, plusieurs d'entre nous ont essayé, dont moi, mais jamais personne n'a réussi, alors maintenant parler de s'échapper est presque comme dire qu'on a trouvé la solution pour voler...

Dans cette prison de sex personne n'était là par choix et tout le monde avait abandonné l'idée que quelqu'un nous sorte d'ici.

Je sortis de la pièce sans aucun mal (avec le temps, on apprend à ne plus ressentir la douleur des vas-et-viens violents des clients) et marchai en direction de ma "chambre".

Une dizaine de matelas posés à même le sol.

Nous étions une vingtaine à dormir ici, nous nous entassons donc, espérant se réconforter des cauchemar du jour.

Nous avons pour seule toilette un pot que nous vidions par les barreaux de la fenêtre.

À croire qu'ils mettent tout leur argent dans des tenues sexy et du maquillage.

Je tournai l'angle du mur et m'approchai de la chambre où je résidais.

Un post-it avec mon nom écrit en gros dessus attira mon regard.

Ton client de tout à l'heure a décidé de t'acheter. Fais ton sac et va à l'accueil.

-QUOI ?! LE VIEUX PORC QUI AVAIT POUR BUT DE DEVENIR UN PAILLASSON?!

Mon hurlement attira l'attention des femmes présentes dans le couloir.

Je donnai un coup de pied dans la porte avant d'entrer à la volée.

Une dizaine de têtes se tournèrent dans ma direction.

-Reina, tout va bien ? Répliqua la doyenne.

-J'aurais voulu te mentir mais malheureusement je ne peux pas garder ça pour moi...

-Reina, tu peux tout nous dire. Dit tendrement la plus âgée du groupe en se rapprochant de moi.

Je souris faiblement.

La cinquantaine avait pris la place d'une mère pour toutes les filles présentes dans cette chambre.

Alors, une par une, les femmes se levèrent et se rassemblèrent autour de moi, donnant alors l'impression d'une grande famille réunie.

Et bien voilà, débutai-je. Aujourd'hui, j'ai eu un client, comme tous les jours finalement..., et celui-ci a décidé de m'acheter.

Un long silence suivit la fin de ma phrase.

-Peut-être que le monsieur est gentil comme celui qui a acheté Marcia.

-Un deuxième silence suivit la prise de parole de Cassi, la benjamine.

Aucune de nous n'avait trouvé le courage de dire à la fillette de 6 ans que Marcia, l'ex-ainée, avait péri sous les coups de son acheteur 3 semaines auparavant et que celui-ci n'avait rien de gentil.

Pourtant, elle en avait subi des horreurs, abusée par de gros pervers à plusieurs reprises, mais aucune de nous n'avait réussi à lui révéler le triste destin de Marcia.

-Reina, promets-nous que si tu parviens à t'échapper, tu fonceras sans te retourner, ne fais pas attention à nous, ma petite reine. Dit Flavi pour détourner l'attention.

-C'est vrai que chaque fois que je fait un cochemard pendant la nuit, tu me réconforte. Dit Cassi.

-Et moi, la fois où j'étais tellement blessée que je ne pouvais plus marcher, tu m'as portée sur ton dos dans tout le couloir. Dit une autre.

-Une fois, j'étais très très faible et ma portion de nourriture du jour ne me suffisait pas pour me redonner de l'énergie, alors sans remord tu m'as donné la tienne.

Oh putain ces connasses vont me faire pleurer.

Les larmes me montèrent aux yeux. Ne pouvant plus me retenir, elles coulèrent de mes yeux à grosses gouttes.

-M-Merci les filles, je vous aime toutes...

-Oh, câlin général ! Déclara Chiara, la sentimentale du groupe, en pleurant à chaudes larmes.

Qu'est ce que je les aimes ses connasses

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 20 ⏰

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