Chapitre 2

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Apollon

– Tu comptes rester dans mes pattes longtemps ? s'exclame ma sœur en fouillant sur la table basse de notre salon.

– Bonjour à toi aussi, p'tite sœur.

Techniquement je suis le plus petit, de trois minutes.

– Dégage, Apollon. J'ai un cours dans cinq minutes, et je ne veux pas que mon chère frère soit dans mes pattes.

Je me redresse du canapé au moment où la sonnette de l'appartement retentit. D'un pas assuré, je m'avance vers la porte pour l'ouvrir. Sur le seuil, une jeune femme se tient là, sa présence éclipsant momentanément tout le reste. Ses cheveux bruns sont soigneusement tirés en une queue-de-cheval haute, conférant à son visage une élégance décontractée. Ses yeux d'un vert profond semblent avoir le pouvoir d'attirer mon regard et de le captiver sans effort. Je me trouve momentanément suspendu à leur intensité, incapable de détourner mon attention. Vêtue d'un pull gris qui découvre délicatement ses épaules nues, elle dégage une aura à la fois mystérieuse et attirante. Le jean taille basse qu'elle porte épouse parfaitement ses formes, soulignant gracieusement sa silhouette.

– Bonjour, je suis Eleanor, j'ai cours de vio...

Avant qu'elle ne puisse continuer de parler, ma sœur lui coupe la parole.

– Enchantée Eleanor, je suis Artémis.

Notre père – qui porte également le prénom d'un Dieu Grec – a voulu que ses trois enfants portent des prénoms de Dieux Grecs. À cause de son prénom, mon père à toujours aimé la mythologie. Dans la mythologie grecque, Zeus est le père de jumeaux, Artémis et Apollon, d'où nos prénoms à ma jumelle et moi. Je pense que vous avez compris que notre s'appelle Zeus.

Eleanor esquisse un sourire après que ma sœur m'ai poussée du seuil pour la laisser entrer.

– Tu peux aller dans ta chambre, Apollon.

– Avec plaisir.

Je m'éloigne assez pour qu'Artémis ne me voit pas mais assez près pour pouvoir les entendre.

– Il m'énerve, ajoute ma sœur, ce qui provoque un léger rire chez Eleanor.

Elles s'installent toutes les deux autour de la grande table.

– Alors, Eleanor, commence ma sœur, un soupçon de curiosité dans sa voix. Qu'est-ce qui t'a poussé à te lancer dans l'apprentissage du violon ?

Eleanor prend une profonde inspiration, ses yeux fixant un point indéfini au loin alors qu'elle rassemble ses pensées.

– En réalité, je ne suis pas une débutante, dit-elle en évitant le regard inquisiteur de ma sœur. Cela fait plus d'une décennie que je manie l'archet. J'ai parcouru des kilomètres de mélodies, partagé des scènes en solo et avec des orchestres, même accompagné des pas gracieux de danseurs dans une représentation de ballet. Mon apogée a été à New York, il y a de cela deux ans. J'avais une carrière florissante dans le monde du violon.

Un voile de tristesse obscurcit ses yeux tandis qu'elle poursuit son récit.

– Malheureusement, la vie en a décidé autrement, murmure-t-elle, une larme solitaire trahissant l'émotion qui l'étreint. J'ai tout perdu dans un accident de voiture. La musique, autrefois familière, est devenue un territoire étranger, inexploré, dans ma mémoire défaillante.

Ma soeur, touchée par le récit poignant d'Eleanor, l'enlace chaleureusement.

– Ça a dû être une épreuve terrible à traverser, murmure-t-elle avec empathie.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 20 ⏰

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