18 | Trust issue

30 3 42
                                    


"Par son silence, un mur peut révéler beaucoup de vérités."
— Zhang Xianliang

Odessa

Il n'est jamais trop tard pour apprendre à vivre quand on croit avoir gâché toute notre vie. On aura toujours quelqu'un qui nous aidera à avancer. Et si cette personne ne se présente jamais, alors nous sommes notre seule issue.

90% de ma vie a brûlé avec ma maison d'enfance, mes parents, et mes souffrances. Mais, il y a toujours ces 10% qui me font garder espoir.

— Vous êtes sûr de vouloir y entrer ?

Je hoche la tête.

— Il faut dire que nous n'avons pas vraiment le choix, répond la voix agitée de Kevin.

En ce qui concerne Adam, lui est resté silencieux et à éviter tout contact visuel avec moi. On dirait bien qu'il m'ignore.

— Une seconde de retard, et on est foutu. Tu comprends ? Mort. ajoute Eléonore en s'appuyant sur le dernier mot.

— Pour le bien de la survie d'autrui, Odessa, laisse moi y aller à la place de ce type. Je te jure que même mon père court plus vite que lui. me supplie presque la voix d'Adam qui s'adresse à moi pour la première fois de la matinée.

— T'as retrouvé ta langue, Adam ? me moqué-je ironiquement.

     Un duel de regards nés entre nous. Seulement quelques secondes passent et ni moi ni lui n'avons encore abandonné.

     Kevin s'éclaircit la gorge, nous faisant chacun détourner nos yeux vers lui, interrompant ainsi notre « jeu » de regards.

— Alors déjà, je suis vexé. Et en plus, il nous reste très exactement... quinze minutes. Alors bouger vous putain, murmure-t-il d'un ton vénère en faisant un signe de main vers la porte en métal devant nous.

— J'y vais. s'empresse le brun aux yeux verts de dire en faisant un pas en avant.

Je me retourne vers celui-ci, les sourcils froncés.

— T'es vraiment qu'un égoïste, m'emporté-je sans pouvoir m'en empêcher. Fais chier ! On s'était tous mis d'accord pour dire que c'était à Kevin d'y aller.

— J'ai un peu changé les règles, chérie.

     Je boue intérieurement de rage, et je prie qu'un fourgon blindé l'écrase à l'instant. Je me retourne vers Eléonore, mais celle-ci ne fait qu'un mouvement d'épaule en guise de réponse à l'arrogance du brun.

— Une erreur, et je te fous six pieds sous terre.

     Son visage se rapproche dangereusement du mien, son rictus habituel toujours au coin de ses lèvres.

— En es-tu seulement capable ? murmure-t-il près de mon oreille.

     Je ravale les multitude d'insultes qui menacent de sortir, et garde mon calme. Il a dû reprendre conscience du retard qu'il est entrain de prendre avec son arrogance, parce qu'il recule et se précipite vers la porte pour l'ouvrir délicatement, avant de s'introduire à l'intérieur du bâtiment en un clin d'œil.

     On est devant le potentiel building principal de Nell & Ko. Mais comment l'avons-nous trouvé en si peu de temps ? Eléonore.

     Bizarrement, elle le savait. Je lui ai également tout dit par rapport à la lettre et du fait qu'il faut trouver la deuxième page. Et encore une fois, elle le savait déjà. Je m'en veux de le dire, mais j'en suis arrivé à la soupçonner alors que je ne lui ai parlé que quelques heures.

ENLIGHTEN MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant