Chapitre 1

1 1 0
                                    


La brume matinale flottait encore paresseusement au-dessus de la vallée, enveloppant les vieux toits de chaume et les cheminées de pierre dans un voile de mystère. Le silence n'était troublé que par le chant des oiseaux et le murmure du vent dans les arbres centenaires.

Au cœur de ce paysage paisible, niché au pied d'une colline verdoyante, se dressait le manoir des Hauts-Grises. Une bâtisse imposante, construite en pierres sombres, dont les fenêtres à meneaux regardaient la vallée avec un air de reproche.

Depuis des années, le manoir était abandonné, ses portes grandes ouvertes aux quatre vents, ses pièces poussiéreuses et tapissées de toiles d'araignées. Les villageois l'évitaient, murmurant des histoires de fantômes et de malédictions qui pesaient sur ses murs.

Un jour, attirée par une curiosité morbide, une jeune fille du village nommée Camille décida de braver l'interdit et de s'aventurer dans le manoir. Elle avait entendu les récits des anciens, mais elle ne les croyait pas. Pour elle, le manoir n'était qu'une vieille bâtisse vide, un terrain de jeu idéal pour son imagination débordante.

Camille s'approcha du manoir, ses pas résonnant dans le silence oppressant. La porte d'entrée, rongée par le temps, grinça lorsqu'elle la poussa. La jeune fille pénétra dans le hall, envahie par une odeur de renfermé et de poussière.

Des toiles d'araignées pendaient du plafond comme des draperies funestes, et des meubles couverts de draps blancs fantomatiques meublaient la pièce. Un escalier en bois massif montait vers les étages, ses marches usées par le temps.

Camille hésita un instant, le cœur battant la chamade. Mais sa curiosité était plus forte que sa peur. Elle s'engagea dans l'escalier, ses pas résonnant dans le silence de la maison.

Les pièces du premier étage étaient plongées dans la pénombre. Camille errait d'une pièce à l'autre, touchant les meubles poussiéreux et admirant les portraits jaunis des anciens occupants du manoir.

Dans une des chambres, elle découvrit un vieux coffre en bois. La curiosité la poussa à l'ouvrir. À l'intérieur, elle trouva un journal intime, ses pages jaunies par le temps.

Camille commença à lire, captivée par les récits de la personne qui avait écrit ce journal. Il s'agissait d'une jeune femme qui avait vécu dans le manoir il y a plusieurs siècles.

Dans son journal, elle racontait sa vie solitaire, son ennui et sa frustration. Elle parlait également d'une étrange présence qu'elle ressentait dans le manoir, une présence qui la terrifiait et la rendait malade.

Plus Camille lisait, plus elle se sentait mal à l'aise. Une sensation de froid l'envahissait, et elle avait l'impression d'être observée. Elle referma brusquement le journal et quitta la pièce en courant.

De retour dans le hall, elle se précipita vers la porte d'entrée et l'ouvrit grand. Elle sortit du manoir en courant, sans se retourner une seule fois.

Alors qu'elle s'éloignait, elle crut entendre un rire derrière elle, un rire froid et sinistre qui résonna dans la vallée. Elle se retourna brusquement, mais il n'y avait personne.

Camille ne revint jamais dans le manoir des Hauts-Grises. Mais elle n'oublia jamais le journal intime et le rire qu'elle avait entendu ce jour-là. Elle savait qu'elle avait réveillé quelque chose de sombre dans le manoir, quelque chose qui n'était pas prêt à la laisser partir.

L'appel de la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant