L'appel de la mort

Chapitre 4

Camille se tenait devant le miroir brisé, le cœur battant la chamade. Elle savait qu'elle devait retourner au manoir des Hauts-Grises et affronter l'esprit de la jeune femme. Mais elle avait peur. Elle se souvenait du rire glaçant qu'elle avait entendu après avoir brisé le miroir. Elle savait que l'esprit l'attendait, prêt à se venger.

Mais Camille était également déterminée. Elle ne pouvait pas laisser l'esprit de la jeune femme tourmenter le village et faire du mal aux innocents. Elle devait trouver un moyen de la libérer et de briser la malédiction qui pesait sur le manoir.

Armée de son courage et de sa détermination, Camille se rendit au manoir à la tombée de la nuit. La lune brillait de mille feux dans le ciel noir, projetant des ombres menaçantes sur les arbres et les buissons.

Arrivée devant le manoir, Camille prit une grande inspiration et ouvrit la porte d'entrée grinçante. Elle entra dans le hall, le silence oppressant l'envahit immédiatement.

Elle se dirigea vers l'escalier en bois massif et monta les marches usées par le temps. Le cœur lui battait dans la poitrine, et elle avait l'impression d'être observée dans l'ombre.

Elle arriva au premier étage et se dirigea vers la chambre où elle avait trouvé le journal intime. La porte était ouverte, comme si quelqu'un l'attendait.

Camille entra dans la pièce et vit la jeune femme du journal assise sur la chaise en face du lit. Elle était belle, mais son visage était pâle et ses yeux étaient remplis de tristesse.

"Pourquoi es-tu venue ?" demanda la jeune femme d'une voix douce et mélancolique.

"Je suis venue pour te libérer," répondit Camille d'une voix ferme. "Tu es prisonnière de cet endroit depuis trop longtemps."

La jeune femme sourit tristement. "Je ne peux pas être libérée," dit-elle. "Je suis liée à cet endroit par ma douleur et ma rage. Je ne peux trouver la paix que lorsque ma vengeance sera accomplie."

"Qui veux-tu venger ?" demanda Camille.

"L'homme qui m'a trahie," répondit la jeune femme. "Il m'a promis son amour, mais il m'a abandonnée pour une autre femme. Je suis morte de chagrin, et mon esprit est resté prisonnier dans ce manoir, cherchant à le punir."

Camille comprit que la jeune femme était aveuglée par sa colère et sa douleur. Elle devait lui montrer qu'il y avait un autre chemin, un chemin vers la paix et le pardon.

"La vengeance ne te rendra pas heureuse," dit-elle. "Elle ne fera qu'alimenter ta douleur et ta rage. Tu dois lâcher prise et trouver la paix en toi-même."

La jeune femme regarda Camille dans les yeux, et pour la première fois depuis des siècles, elle vit de la compassion et de la compréhension dans son regard.

Des larmes coulèrent sur ses joues pâles. "Tu as raison," dit-elle. "Je suis fatiguée de souffrir. Je veux trouver la paix."

Camille s'approcha de la jeune femme et la prit dans ses bras. Elle la serra contre elle, lui offrant un réconfort et une chaleur qu'elle n'avait pas ressentis depuis longtemps.

Soudain, une lumière douce enveloppa la pièce et l'esprit de la jeune femme s'évanouit dans les airs. Le journal intime tomba par terre et s'ouvrit à la dernière page.

Sur cette page, il était écrit : "J'ai enfin trouvé la paix. Merci à toi, Camille, de m'avoir montré le chemin."

Camille sourit et referma le journal. Elle savait que l'esprit de la jeune femme était enfin libre.

Elle quitta le manoir, le cœur léger et l'esprit apaisé. Elle avait vaincu la malédiction et libéré l'âme tourmentée de la jeune femme.

Le manoir des Hauts-Grises n'était plus un lieu de peur et de souffrance. Il était devenu un symbole d'espoir et de rédemption.