pictures remind me of things i forgot

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  Le train avait des airs d'ancien

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Le train avait des airs d'ancien. De ses wagonnets séparés aux rails cuivrés, jusqu'à la campagne environnante. Tout sonnait reflet du siècle dernier. Hyunjin y trouva un certain charme, il n'aurait pas pensé. Comme quoi ce mois loin de tout, de la ville et ses déboires adorés, ne serait peut-être pas si ennuyeux.

Traînant ses maigres bagages derrière lui, une valise somme toute banale et un sac déjà mieux décoré, il monta à bord sans trop penser. D'abord soulagé du calme apparent, c'est qu'il avait eu sa dose de trains et bus bondés, il fronça vite les sourcils en réalisant : il était tout bonnement vide. Une sensation étrange le parcourut. Finalement, il prit un siège parmi tous ceux offerts à son choix, toisant la porte d'où il venait du regard. Presque en attente de nouveaux passagers. Ils n'arrivèrent jamais, le train partit avant, le laissant avec son ressenti particulier.

Il n'était pourtant pas seul à attendre sur le quai, s'était-il trompé de véhicule ? Ou alors, se rendait-il vraiment dans un endroit si dépeuplé ? Sa tante ne lui en avait pas dit beaucoup, à propos de ce lieu. Où elle vivait et l'attendait, où il se rendait, il savait simplement que c'était un village paisible, plutôt éloigné des grandes villes comme celles où lui séjournait généralement.

Non pas qu'il en ait eu une attitrée, un chez lui aussi permanent. Il ne s'attardait pas où il passait. Nulle part, jamais. Une sorte de principe inhérent à sa personne. Il préférait sauter de cité en cité, entre rencontres et joies fortuites, entre soleils et pluies. Jamais deux fois la même saison, au même endroit. Juste le temps d'économiser assez, et il repartait. Reprenait son envol.

Un oiseau aux ailes gourmandes, un nomade amouraché du changement, on aurait pu décrire Hwang Hyunjin de bien des manières.

Lui n'y pensait jamais vraiment, il aimait mieux ne pas se définir. Creuser trop loin en lui-même, il n'y voyait nul intérêt. Dix-huit ans qu'il vivait sur cette Terre, avec lui et lui seul, dans son esprit bien bavard, il commençait à connaître la chanson.

Non, ce qui l'amusait bien plus, l'oiseau gourmand, c'était poser des mots sur tout le reste. Les paysages qui l'entouraient, les personnages marquant son existence, les caprices de la vie et ceux de la nature. Les mondes qu'il entrapercevait une fois endormi, ceux qui le poussaient à chercher le paradis ici, au cœur de sa réalité. S'il y parvenait, alors peut-être bien, peut-être qu'au bout du compte, il envisagerait de se poser. Ce n'était pas encore le cas.

Mais revenons-en au présent de ce train et son unique passager, si vous le voulez bien. Livré à lui-même et bercé par les sursauts du véhicule, le tout pour au moins les deux prochaines heures, c'est naturellement qu'il s'était adonné à son activité favorite. Son casque vissé sur le crâne, il retranscrivait tout ce que lui évoquait ce vieux train, dans son carnet de pensées. L'arrière-pays japonais le long de la vitre, les impressions figées en adjectifs et fixées en prose. Il en oublia presque cette solitude dérangeante, lui qui d'ordinaire se réfugiait dans les foules anonymes. Jusqu'à l'arrêt du train et un nom familier, inscrit sur l'affichage du quai. Le garçon prit soudain conscience et, dans un même élan, rassembla toutes ses affaires et se précipita au-dehors. Aussitôt qu'il mit les pieds sur le béton, le train repartit, l'air encore plus vide qu'avant. Y'avait-il au moins des passagers, dans les autres wagons ? Hyunjin l'avait cru mais même à présent, la gare était étrangement silencieuse, vide de présence.

À croire qu'il avait atterri dans un village fantôme.

Tout l'inverse de la nature, qui elle, regorgeait de vie. Plus intensément qu'en n'importe quel lieu, ou du moins, où il avait déjà mis les pieds. Un simple coup d'œil avait suffi pour réaliser. Les multiples chants d'oiseaux se mêlaient au vent clément, tissant une douce et estivale symphonie. Les arbres, buissons et fleurs s'étendaient sans limites, colorant de leur verdoyant les pieds des bâtisses et atténuant la froide rigueur des sentiers. Pour autant, ce n'était pas au point de l'envahissement, en rien un combat ou le résultat d'un abandon des hommes : rien qu'une belle symbiose.

Et effectivement, ce bout de pays n'était pas encore délaissé : un homme s'endormait au guichet de la petite gare, la tête entre les bras et sa casquette en glissant. Cela arracha un à sourire Hyunjin, qui renonça à demander renseignement. De l'autre côté du modeste édifice, il trouva de toute façon sa réponse.

Une allée paisible se découvra à ses yeux, bordée de maisons traditionnelles et jardins, montant et ondulant entre les collines. Et debout, juste devant lui, une dame âgée aux airs familiers. Hyunjin ne la reconnut pas immédiatement, il y eut un temps de latence. Des traits qu'on a oubliés, des années qui se sont ajoutées. Elle le remarqua également, leva les yeux pour mieux le détailler – une bonne vingtaine de centimètres les séparaient désormais – et sourit avec tendresse, ses yeux s'illuminant.

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, avant qu'il ne grandisse et perde contact au fil des années, elle avait toujours été le membre de sa famille le plus précieux, à ses yeux. Et l'inverse était tout aussi vrai. Ils avaient ce lien qu'ils ne partageaient avec personne, même pas parents et, dans son cas à elle, enfants. Ils s'étaient toujours mieux compris qu'au milieu de cette famille artificielle, défaillante malgré les apparences et les faux semblants.

Alors ils ne feraient pas cas des années, jamais vraiment, de la distance passée. Pourquoi s'en encombrer ? Comme avant il se saluèrent, se donnèrent des nouvelles et discutèrent littérature et ragots, simplement heureux de retrouver leur unique famille. Ses cheveux avaient grisé et son souffle fatigué, mais hormis cela, Somi était toujours la même. Cela rassura Hyunjin, même s'il ne pouvait en dire de même de lui. Sur tous les plans il différait de l'enfant de dix ans qu'elle avait connu, et pourtant, elle n'en fit pas une seule remarque. Là encore, il lui en fut reconnaissant.

Quand finalement ils atteignirent sa paisible habitation, entourée de fleurs et au jardin traversé par un ruisseau discret, Hyunjin se remémora pourquoi il aimait tant venir ici, plus jeune. Ce n'était pas arrivé souvent que lui et ses parents fassent le trajet, jamais ensemble en réalité, ils l'avaient seulement envoyé seul déjà, une ou deux fois. Posé sur la terrasse, il se demanda comment il avait fait, pour oublier ce village si charmant. Les voisins salués sur le chemin, avenants et chaleureux, les oiseaux libres et amoureux, la courbe régulière des collines alentour, rien n'avait changé.

Hyunjin se fit la remarque qu'avec du temps, il pourrait presque s'y sentir chez lui. À la maison.

𝜗𝜚

heyyyyy
au revoir 👋

(j'ai aucun chap suivant d'écrit c'est la cata bref des bisous c'est pas ouf pour l'instant mais promis c'est mieux après)

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 23 ⏰

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౨ৎ 𝗔𝗨 𝗧𝗘𝗠𝗣𝗦 𝗗𝗘𝗦 𝗟𝗨𝗖𝗜𝗢𝗟𝗘𝗦 [hyunsung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant