Chapitre 21

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Betty avait réussi à ouvrir la porte et au moment où elle avait mis le pied sur le seuil, elle sentit quelque chose craquer sous ses pieds et elle entendit une voix familière crier derrière elle :

-- Attention Betty !

Betty regarda à ses pieds. Elle venait de marcher sur des croquettes de chat placées sur le seuil, sur une feuille de papier blanche, sous l'oeil contrarié de Mimine la chatte.

Elle se retourna vers la voix qui l'avait appelée.

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chapitre 21

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Anna croisa les yeux hagards de sa colocataire. La pauvre ! Betty était toute rouge, avait un pied sur le seuil de la porte en plein sur les croquettes de sa chatte, elle tremblait de tous ses membres. Elle transpirait à grosses gouttes, emmitoufflée dans son manteau d'hiver. Sa valise était toujours sur le pallier. 

-- Ah la vache... ça a pas l'air d'aller, Betty... Je peux pas te laisser 24h toute seule, regarde-toi, tu pars en cacahuète... 

-- Putain, Anna, c'est toi ! Qu'est-ce que tu foutais ? J'ai cru que j'allais devenir folle ! 

-- Hé, Betty, c'est moi, calme-toi, tout va bien ! On a vraiment l'impression que t'as vu un fantôme ! Allez rentre, on se prend une douche, je vais t'expliquer, chuchota Anna en l'enlaçant, avant d'attraper sa valise et de la pousser doucement à l'intérieur de l'appart. 

-- Mais t'étais où ? 

-- Planquée dans le local poubelle. 

Anna regretta d'avoir dit cela.  Betty fit à nouveau des yeux exhorbités et réclamait des explications sur le champ. Elle déraillait complètement et lui demandait :  " Depuis hier soir ? Mais, t'es jamais allée chez Matthieu alors ??" 

Anna batailla et finit par obtenir de Betty qu'elle prenne un peu soin d'elle, qu'elle enlève son manteau et file à la douche se changer. Pendant ce temps, Anna attrapa le mug South Park - le préféré de Betty - et ouvrit le placard à petit dej. Rien de tel qu'un petit capuccino noisette, avec un sucre et un carré de chocolat pour remettre d'aplomb sa cop's. 

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Quelques minutes plus tard, Anna expliqua à Betty ce qu'il s'était passé.

 Il y a environ une demi-heure, pendant que sa coloc était dans le bus sur le chemin de retour, Anna avait regardé par la fenêtre. 

Quelle bonne idée elle avait eue !! 

Elle avait reconnu la silhouette de Matthieu en contrebas, entrant dans la cour de l'immeuble, avec son blouson marron et son écharpe verte, baskets blanches immaculées, sacoche noire, exactement comme il était parti ce matin. A une différence près, et de taille : il était accompagné d'une femme brune dont les talons claquaient sur les dalles. 

Une femme avec qui... il échangeait un baiser langoureux. 

Alors, ni une ni deux, Anna avait attrapé le peu d'affaires qu'elle avait puis était sorti de l'appartement de Matthieu. 

-- Mais enfin Anna, c'est un salaud, un connard ! intervint Betty dans le récit. 

-- Non. C'est un homme qui aime faire l'amour... 

La poupée qui avait perdu son brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant