Chapitre 1

54 10 3
                                    

À  l'époque, je n'avais que 23 ans , mais mon père a insisté pour que je prenne pour époux un homme qui ne me convenait même pas. Selon lui, c’était pour mon bien , il fallait absolument que j’aie quelqu’un pour veiller sur moi et m’épauler. Ce que mon père ne se doutait pas c’est que cet homme qu’il a mis auprès de moi,soit disant pour prendre soin de sa fille unique était bel et bien celui qui allait causer ma perte.

-Bonsoir Père !
-Bonsoir Fel, tu étais encore à la bibliothèque ?
-Oui! J’avais quelque chose à vérifier….
-Assieds toi, j’ai à te parler !
-D’accord….
-Felicia apporte nous un peu de thé !
-Oui monsieur ! Patientez un instant !
-Tu sais Fel, Fionna et moi, on se souciait de toi depuis ta plus tendre enfance…est ce que notre fille va réussir à tenir dans ce monde injuste ? On espérait que tu puisses grandir en sécurité, loin de l’injustice et de la peur et une fois la maturité atteinte, que tu prennes en main la direction de l’Entreprise. Je me fais vieux, ça commence à se faire remarquer. Je disais que j’allais te nommer présidente quand tu aurais 25 ans mais je ne veux plus attendre….
-Mais Père ! Je suis encore trop jeune !
- Ahh tu as bientôt 24 ans c’est suffisant non? Et puis tu sais que je t’ai toujours considéré comme quelqu'un de mature pour ton âge !
-Je n’y arriverai pas toute seule….
-Eh enfant qui a dit que tu serais toute seule ? Je serai encore là moi! Ne me dis pas que tu penses pouvoir te débarrasser de ton vieux père aussi facilement ? Je ne partirai pas d’aussi tôt…mais… au cas où….
- Au cas où ?!...
-Je veux que tu rencontres quelqu’un!
- Quoi ? Père, je ne me marierai pas!
-Je sais…Ah toi ! Toi et tes convictions… Tu sais chérie ? Il est primordial d’avoir quelqu'un sur qui compter dans les moments difficiles !
- Mais tu es là toi !
- Et pas éternellement !!! Les quelques années que j’ai passé avec ta mère avant sa mort m’ont été très précieuses. Je ne te demande pas de courir après l’amour mais au moins épouse quelqu'un  de bien qui pourra prendre soin de toi !
- Je suppose que tu connais quelqu'un de bien…?!
- Tout à fait ! Tu te souviens de monsieur Ramon?
-Ahh oui! Le président du groupe Queen ?
- Yes, son fils vient de rentrer au pays, après ses études à l’étranger !
- Laisse moi deviner ! Vous nous avez arrangé un rendez-vous ?
- Demain 10 h ne sois pas en retard…
- D’accord si tu y tiens….
- Vraiment ? Tu vas y aller ?
- C’est ce que tu voulais non?
- Eh bien……
-Dis donc il est beau au moins ?
-La représentation parfaite de la beauté masculine, après ton père bien sûr !!!!!!
- C’est ça !!! Tant mieux alors ,si je dois me marier contre mon gré, mieux vaut épouser un bel homme !! Je monte prendre un bain et me coucher ! Bonne nuit !
-Bonne nuit je t'aime !
- Euhhh je t'aime aussi…
Ce soir-là , mon père m’a dit qu'il m’aimait, il ne le dit pas souvent, rarement même, moi encore moins! Il m’a fallu un an pour comprendre qu’on venait de lui diagnostiquer un cancer du foie et qu’il ne lui restait que 8 mois au plus. Le lendemain, je suis allée à ce rendez-vous arrangé et j’ai rencontré Alexander Queen. Un homme froid et distant, de fort corpulence, dire que ses yeux noirs Vifs et perçants ressemblent à ceux d’un aigle ne serait que futile comparaison.Sortir avec les hommes de son espèce c’est comme un jeu de chasse et je n’étais sûrement pas le prédateur ! Mais je me suis laissée faire, il était le cavalier et moi la monture. Durant la période qu’on était mariés, je n’ai jamais bénéficié d’une once d’amour,bien sûr je n’en attendais pas moins venant d’un homme comme lui par contre je me suis toujours sentie maltraitée et opprimée , pourtant je ne disais rien, pas par faiblesse non, j’estimais que c’était mérité,que ça avait été mon châtiment. J’essayais de supporter, de tout supporter : que ce soit sa froideur, son arrogance  ou son manque de respect. J'ai enduré tout cela sans me plaindre jusqu'au jour où j'ai décidé d’y mettre fin.
                                                        
                              ~ ๑⁠˙⁠❥⁠˙⁠๑ ෆ  ๑⁠˙

Le 4 décembre 2022, cette date a marqué ma vie à tout jamais. Je me suis levée dès l’aube comme d’habitude. J’ai suivi ma routine. Mon mari….ex mari ! était déjà sur le point de sortir travailler lorsque je mettais les pieds sur le balcon pour profiter des premiers rayons de l’astre diurne qui caressaient ma peau. Il est monté me voir, m’a embrassé sur la joue comme pour me souhaiter une bonne journée, ce jour là a été tout sauf une bonne journée ! Je lui ai souris bêtement ignorant ce qui allait se passer par la suite. Ce jour représentait tout simplement l’aube de la fin de notre mariage. Après m’avoir préparé pour aller travailler et appelé mon chauffeur, je descendais les marches de l’escalier qui menait devant la porte de ma chambre…et…j’ai trébuché…qui aurait cru que le simple fait de perdre l’équilibre pourrait mettre fin à mon contrat de mariage?
Quelques heures plus tard je m’étais réveillée dans une hôpital, lorsque j’ai demandé ce qui se passait, le docteur m’a répondu ainsi.
-Vous avez fait une chute en descendant l’escalier de chez vous et vous aviez une hémorragie au niveau de la cavité abdominale mais le pire est passé, nous avons pu la stopper à temps.
-Une hémorragie ??? Impossible !!! Je suis enceinte !
-Je suis vraiment désolée….!
Désolé…… les humains se sert de ce mot pour annoncer une nouvelle catastrophique,le simple fait de les  prononcer  rappelle à quel point l’être humain est la faiblesse même. Il le disent peut-être par formalité mais ça a une signification explicite, ça veut dire qu'ils compatient. Ces mots sont devenus de plus en plus banal.Il m’a dit qu'il était désolé, et là j’ai compris que je venais de perdre mon enfant !
J’étais immergée par la solitude, j’aurais voulu crier, j’aurais voulu demander de l’aide, j’aurais voulu dire à mon père que le salaud avec qui il a marié sa fille unique n’a même pas pris le temps de venir rendre visite à sa femme en convalescence à l’hôpital. Une femme d'ailleurs qu’il  méprisait dès le premier jour de leur mariage.

Il m’a rendu visite par la suite et a choisi de ne pas dire un mot mais son regard accusateur suffisait à me faire comprendre. Ses lèvres ne s’ouvraient pas mais son âme hurlait que c’était ma faute. Que j’ai détruit la vie de son enfant avant même de la lui avoir donné. J’étais prête à endurer tout cela, j' étais prête à souffrir, tout en espérant qu’un jour mon mari puisse me regarder avec un peu de respect ou même avec un peu d’empathie. De l’amour j’en voulais pas, je n’en voulais plus en tout cas ! Après mon accident il a commencé à s’éloigner de plus en plus, il trouvait toujours une excuse pour m’éviter à la maison.je n’étais plus là femme que son père l’avait forcé à épouser mais celle qui a détruit  son héritier.J’étais devenu un monstre à ses yeux. Je désirais tant cet enfant, je l’aimais déjà, ces moments m’ont fait sentir la souffrance d’une mère ayant perdu son petit être. J’aurais voulu réessayer, tenter une énième fois mais il ne me touchait plus. On dormait déjà séparément,mais il ne me rendait plus visite dans ma chambre.
Pour couronner le tout, comme si ces humiliations ne suffisaient pas il a demandé le divorce ! Ça m’était égal car j’y pensais déjà…. Mais lorsque j’ai appris qu'il m’avait trompé, les enjeux étaient devenus un peu plus importants. Il m’a humiliée, méprisée, il ose en plus demander le divorce après s’être tapé sa pétasse de secrétaire !!!!




Mon Suicide : Un drame à l'eau de Rose !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant