Première nuit

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Ilfait froid. Il fait noir, et je suis terrorisée.

Autremauvais présage : le point de côté qui me transperce pendantque je détale éperdument à travers les bois. Qu'est-ce qui m'aprit de venir ici ? Aucune idée. Je suis une adolescente, etcomme toutes les adolescentes, je suis stupide.

Avecla peur panique que je ressens tout en courant dans le noir, c'esttout ce à quoi j'arrive à penser. Stupide, stupide, stupide. Lesmots martèlent mon visage en rythme avec le sang qui bat à mestempes. Je cours. Mes jambes sont douloureuses, j'ai la bouche sèche,et j'ai peur. C'est tout ce à quoi se réduit mon monde. Stupide,stupide, stupide. Peur, peur, peur. Mes cheveux sont collés à monfront. Mes mains tremblent. Mes jambes sont sur le point de céder.Le vent siffle à mes oreilles. J'ai peur.

Peurde quoi ? Que « quelque chose m'attrape » ? Queje finisse engloutie par les ténèbres ? J'ai froid. Je ne voisrien. Une énième fois, je trébuche, sûrement sur une racine. Macourse continue.

J'enai oublié que j'ai mal. Finalement, les murailles sombres des arbress'ouvrent sur une clairière inondée de lune. Sans plus réfléchir,je m'écroule.


Aumême moment, ailleurs, un loup hurle et se meurt.  

Faes: Histoire de LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant