Elle se baladait dans les rues vides de Paris. Pourquoi vide ? Parce qu'elles étaient réservées. Deux rues entières, pour une seule personne. Plutôt pour la marque qu'elle portait. Chanel. Elle posait pour Chanel. Comme elle l'avait fait avec d'autres grandes marques.
Elle défilait. Comme si un tapis rouge se déployait sous ses pieds. Comme si des millions de personnes la regardaient. Comme si des centaines de caméras étaient braquées sur elle. A l'instant ce n'était qu'une dizaine mais quand même. Elle était professionnelle mais rajoutait son côté sur d'elle et charmant. Cela faisait d'elle une femme unique. Elle avait cette touche personnelle si rare. On pouvait l'admirer tous les jours. Même une photo ratée devenait magnifique si elle était dans les parages. Elle ne passait pas inaperçue. Elle n'en avait pas conscience mais qu'est ce qu'elle était belle !
Elle était splendide mais n'acceptait jamais les compliments. Ou si on lui en faisait elle répondait toujours par "C'est grâce à lui". Ce même sourire triste ornait son visage à chaque fois que la question "Lui ?" sortait de la bouche des gens. Ils ne pouvaient pas comprendre. Ce n'était pas possible. Il faut le vivre pour le comprendre. Est-ce compréhensible même ? Elle ne savait pas et se pose encore la question. Il l'avait réconforté et aidé dans les pires moments. Les meilleurs aussi, car c'est lui qui les a créés, ces moments géniaux. Sans lui, sa vie n'aurait pas été la même. Enfin si. N'importe qui aurait pu lui tendre la main et la relever. Mais seul lui l'avait fait. C'est ce qui le rend spécial et unique par rapport aux autres.
Autres qu'elle connait depuis longtemps déjà. Très longtemps même. Mais ils n'ont pas su réparer ses blessures ou au moins les panser. Ils n'ont pas su car ils n'ont pas vu. Ils n'ont pas remarqué et se sont sentis désolés en "espérant qu'elle aille mieux" comme il disait. Son cerveau lui criait que c'était faux. Son cœur lui chuchotait qu'il fallait les pardonner. A sa malchance, son cœur avait parlé plus fort. Elle les a excusés et s'en ai mordu les doigts après. Elle a eu du mal à s'en remettre mais la vie n'est-t-elle pas plus une mer agitée qu'un fleuve tranquille ?
Sa confiance envers le monde était proche de 0. A cause de cela, elle pensait quitter son métier. Chose qu'elle aimait le plus. Pourquoi ? Car elle ressentait l'admiration des gens pour elle. Et cela peut paraître égoïste mais elle aimait avoir un peu d'attention. Pas énormément. Juste quelques inconnus qui lui disaient qu'elle était belle. Aussi, les entreprises qui cherchent une égérie et qui l'appellent. Cela la mettait en joie. Toujours professionnelle au téléphone, mais s'excitait de partout une fois raccroché. Cette joie de vivre était belle à voir. Elle n'avait pas l'air d'être la femme la plus confiante du monde et ne l'était pas. Malgré cela, ce n'était pas une raison pour la rabaisser et la dégrader.
Cet homme, qu'elle rencontra pour la première fois dans un cadre professionnel, l'avait fait sentir importante. Plus importante qu'elle ne l'avait jamais été. Elle avait réussi à déployer ses ailes grâce à lui. Lui qui avait pu admirer le plus majestueux des sourires. Elle le lui cachait depuis le début. Cette merveille. Mais petit à petit, elle s'ouvrit à lui et il comprit sans un mot qu'elle avait besoin de quelqu'un. Pas d'aide. Juste quelqu'un à qui parler. Pas d'un psy. Juste des oreilles pour l'écouter et une bouche qui lui dira le plus sincère des "Tout ira bien". Cette promesse que la plupart des personnes qui l'ont dite ne tiennent pas. Ce sont comme des paroles en l'air. Mais lui. Lui l'avait tenu et avait donné jusqu'à son dernier souffle pour qu'elle se réalise. Tout le monde trouvait cela déraisonnable de donner sa vie à une personne que l'on venait de rencontrer mais il ne pouvait s'en empêcher. Cette joie qui s'affichait sur son visage lui redonnait la sienne. Ils s'aidait l'un l'autre. L'un écoutait l'autre, et l'autre souriait à l'un. Cela leur suffisait. Il n'avait besoin de rien de plus. Juste eux.
Personne ne pouvait définir leur relation. Ami et amie ? Amoureux et amoureuse ? Frère et sœur ? Âme-sœurs ? Sûrement ! Âme-sœur. Une seule âme dans deux corps différents. Ils se sentaient au paradis ensemble. L'un était le sauveur de l'autre et l'autre l'ange de l'un. Il marchait ensemble, jamais séparés. Un jour elle lui demanda :
- Pourquoi marches-tu avec moi ?
- Parce que si je m'éloigne... , commença-t-il. Si je m'éloigne, j'aurais perdu ma moitié. Celle qui me fait sourire, me rend joyeux, me fait avancer. Je ne serais qu'un fantôme si je m'éloigne. Errant sans savoir où aller. Bloqué à un endroit pour l'éternité. Si je m'éloigne je n'aurais plus d'étoile filante. Pour qui je fais le vœu de ne jamais s'arrêter de briller. Et même si un jour elle s'éteint, mon cœur restera pour elle et pensera à elle. Je la verrai encore en rêve, passant au-dessus de ma tête de toute sa beauté, elle ne se rend pas compte à quel point elle est belle, que des milliers de personnes rêveraient de la voir tous les jours. Si je m'éloigne, ma boussole dans ce monde disparaîtra. Ma boussole que j'ai trouvée et qui m'a trouvé. Je ne saurais plus où aller et me perdrait. Cet univers est tellement grand, j'ai besoin d'un guide. Un guide vers le bonheur. Pour me montrer le chemin. Et une fois arrivé, je voudrais pouvoir courir tout le long du sentier, sans jamais m'arrêter. Une ligne droite. La boussole m'indiquera que je suis arrivé, tout en continuant à me faire avancer. Comme si elle ne m'avait pas encore tout montré. Pas encore tout fait découvrir. Elle est ma boussole dans le temps. Je ne peux pas me perdre. Sauf si je la quitte des yeux ou ne l'écoute pas. Elle continuera de m'indiquer la direction, mais s'arrêtera une fois arrivé à destination. Elle ne me guidera pas plus loin. N'en n'aura pas la force nécessaire. Il faut que je la regarde constamment pour éviter de prendre le mauvais sentier et l'épuiser à en trouver un autre. Si je m'éloigne, je perdrais ma moitié qui me fait vivre, mon étoile filante qui me fait rêver et ma boussole qui me guide. Voilà pourquoi je reste à côté de toi. Voilà pourquoi j'ai décidé de marcher avec toi.
Elle était au bord des larmes mais ne voulait rien laisser paraître. À la place, elle sourit. Sourire ému et rempli de remerciements. Elle n'a jamais répondu, mais il savait qu'elle le remerciait. Sa main, qu'il tenait, resserra la sienne trois fois. Il comprit. Pas besoin de paroles. Il pourrait rester sans un mot pendant des heures, tout en ayant l'impression d'avoir parlé des jours.
C'est ce qui les rendaient inséparables. Cette complicité incroyable, rare et unique au monde. Ils n'avaient rien d'un « couple goal » comme on les appelait. Mais juste deux personnes normales qui se sont écoutées l'une l'autre. Ils auraient pu être plus heureux avec quelqu'un d'autre. Mais chacun n'avait que l'autre.
Elle l'avait aimé. Tellement aimé qu'il lui avait appris à s'aimer elle-même. S'accepter comme elle est. Rien n'avait été plus précieux pour elle que cette relation qu'ils entretenaient. Elle l'a encore mais d'une autre manière. Elle ressassait les souvenirs et souriait tristement à chaque fois. Chaque détail, si petit soit-il, était ancré dans sa mémoire. C'était comme un film qui commençait le jour de leur rencontre et se terminait ... Comment ? Elle l'avait oublié. Elle se rappelait de tout, absolument tout. Sauf la fin. Les derniers jours.
Elle s'était mise en tête de tout se remémorer pour que les derniers instants réapparaissent. Elle voulait écrire, écrire pour garder une trace éternelle et combler ce trou dans le fil de sa vie.
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J'ai hyper peur, vous vous rendez pas compte !!!!!
J'espère que ça vous a plus !!!
(merci à ma bestie de m'avoir aidé à l'écrire, je t'aime💕)
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Le hasard
DragosteIl était photographe. Elle était modèle. Il était passionné. Elle était belle. Il était timide. Elle était le centre de l'attention. Ils étaient différents mais semblable à la fois. Deux mondes opposés, une salle commune, deux regards, une seconde...