Prologue

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"Nous avons tous nos parts d'ombres, nos secrets, nos défauts, nos douleurs et bien sûr nos démons intérieurs."

C'est une phrase que j'ai dite à mes camarades, un jour banal, plutôt joyeux dans l'ensemble, mais que je voulais rendre... différent. Bousculer un peu leur petites existences vides. Je voulais tenter de déceler et comprendre leur manière de penser, d'être et d'agir. Je voulais voir en eux de la colère ou du mépris – ce qui n'a jamais été le cas – alors j'ai ajouté que mon démon intérieur était : La mort. Cette réponse à une explication, elle illustre simplement le fait que je suis la seule personne à lire tous les articles parlant de faits divers en m'attardant beaucoup sur les plus étranges et les plus sanglants. Ce jour-là j'étais à la recherche d'informations sur mes camarades. Mais qui aurait cru à cet instant que cette réponse, donnée sur le ton de la plaisanterie et qui a suscité des rires de la part de mes camarades, deviendrait finalement une réalité beaucoup moins drôle ?

Une réalité digne de ma réponse.

Marchant dans le couloir, mes mains à moitié ensanglantées, mes vêtements tachés de rouge, mes pas m'amènent vers une destination que j'ignore encore, je repense à ce nom que j'ai donné à mon démon fictif quelque mois plutôt : La mort. Et pourtant un sourire s'installe sur mon visage.

Je viens de tuer et je souris.

Vous pensez que je vais vous raconter tout ce qui s'est passé pour en arriver là, à cet instant précis, où au beau milieu de la nuit une fille – moi, vêtue de mon uniforme de lycéenne, traverse les couloirs sombres de l'école en souriant malgré le sang qui n'est pas le mien mais qui se trouve quand même sur mes mains ? Eh bien non. Laissez-moi vous raconter ce qui s'est passé après. C'est bien plus intéressant, et à ma grande surprise, bien plus sanglant.

Mais je vais tout de même vous donner quelques règles que j'ai découvertes avant ce jour et que j'ai mises en pratique après ce jour.

Règle n°1 : On ne vient pas tous au monde avec les mêmes chances, ni le même amour et encore moins avec la même vision du bien et du mal.

Règle n°2 : On finit à un moment donné par comprendre qu'on est la seule personne sur qui on peut compter et la seule qui puisse prendre soin de notre santé mentale. Ceux qui pensent qu'il suffit d'écouter pour comprendre et de parler pour guérir, réparer, cicatriser et se relever comme si la douleur n'avait jamais existé, passez votre chemin devant moi !

Règle n°3 : Notre entourage, amis, famille, mère, père, frère, sœur, "amour de sa vie", n'est réellement sincère. Je l'ai dit et je le répète : les gens ont tous une part d'ombre en eux. On porte tous un masque, mais certains aiment se cacher derrière pour différentes raisons que je qualifierais toutes de stupides et de lâches.

Règle n°4 : Les douleurs intérieures ne sont pas comparables, bon sang !

Règle n°5 : Un entourage toxique peut être aussi destructeur que la solitude. Être seul est parfois moins douloureux qu'une mauvaise compagnie. Choisissez la bonne douleur, elle vous mènera vers un meilleur chemin.

Règle n°6 : Un sentiment dit "négatif" peut s'avérer être votre meilleur atout dans certaines circonstances.

Est-ce que vous êtes d'accord avec moi, vis-à-vis de ces règles pour le moment ? Ne répondez pas. Vous ne connaissez pas encore mon histoire donc vous ne pouvez donc pas encore répondre, gardez-la pour plus tard. Je vous ai juste posé cette question pour pouvoir vous donner la règle suivante.

Règle n°7 : On ne juge pas une personne sans savoir ce qu'il y a réellement derrière son masque.

Un sourire peut cacher une douleur, une haine, une colère, une folie passagère ou persistante, ou un sourire peut très bien illustrer une satisfaction, une joie immense, un bonheur à l'état pur, ou bien d'autres choses encore. Vous vous demandez sûrement ce que le mien signifie alors que je pousse la porte de ma maison, laissant des traces de sang sur la poignée ? Eh bien il représente la fin. C'est une réponse vague, je sais, mais ce sourire se transforme finalement en un rire étouffé, pendant que je me lave les mains au-dessus du lavabo et que je vois mon visage se refléter à travers l'immense miroir en face de moi. Émaculé de sang, laissant les traces de mes lames séchées, mes iris noirs contemplent les dégâts en se stoppant sur les traits de ma bouche qui laissent échapper ce rire qui n'a rien de joyeux. Et ce rire, il représente le début. Le début d'une suite à une fin que je pensais être derrière moi. Laissez-moi vous donner une dernière petite règle que j'ai apprise :

Règle n°8 : L'espoir ne fait pas vivre. Non, l'espoir détruit lentement un cœur fragile. L'espoir, s'il est accompagné de rien d'autre que son éventuelle possibilité que probablement il arrangera les choses, devient alors l'image même de la destruction.

Et croyez-moi, cette règle m'est apparue comme une claque au visage et j'ai riposté en empoignant une lame et transperçant un cœur encore battant.

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⏰ Last updated: Apr 28 ⏰

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PrestigieuseWhere stories live. Discover now