10 - A la plage

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Le front de mer de Yeongjondo s'étirait sur plusieurs kilomètres, et était bordé de petits restaurants, de salles de jeux, de bars ou de glaciers

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Le front de mer de Yeongjondo s'étirait sur plusieurs kilomètres, et était bordé de petits restaurants, de salles de jeux, de bars ou de glaciers. Des flots de musique se télescopaient d'un établissement à l'autre, dominés, à l'extrémité de la promenade, par les sons discordants de la fête foraine. La cacophonie était si forte que l'on ne percevait même pas le ressac des vagues. Mais l'océan était bien là, au bout de la large plage de sable fin que la lune illuminait.

_ C'est charmant..., remarqua Jungkook, mi-figue, mi-raisin.

_ Mais oui ! Populaire et plein de vie. Et si nous allons marcher sur la grève, nous aurons l'impression d'être à mille lieues du monde.

_ Ça, c'est le projet numéro deux. Le numéro un est d'acheter un ballon.

_ Une pomme d'amour d'abord, une partie de minigolf ensuite, puis le foot. Et après, les manèges !

_ Sapristi, ton planning est très précis ! À croire que tu l'as élaboré de longue date.

_ Exactement. Il est immuable depuis mes treize ans.

Jimin prit la main de Jungkook et l'entraîna vers un marchand ambulant dont les pommes enrobées de caramel rouge lui paraissaient vraiment tentantes.

Enivré par l'odeur de sucre candi, de guimauve et de bonbons acidulés, il sélectionna la pomme la plus grosse sur le présentoir, puis se tourna vers Jungkook.

_ Tu n'en prends pas une ?

_ Eh bien, je... je ne suis pas certain d'aimer ça.

_ Oublie donc les pommes. Il y a des dizaines de confiseries. Tu trouveras bien ta madeleine de Proust...

_ Elle aura peut-être la forme d'un beignet. J'ai l'impression que c'était ça mon goûter favori.

_ Dans ce cas, je sais qui fait les meilleurs. Un vieil homme qui les appelle churros. Viens.

Jimin entraîna Jungkook à travers la foule jusqu'à un autre chariot protégé par une toile derrière lequel se tenait un vieux monsieur au teint mat et aux cheveux d'un noir de jais, à peine striés de quelques mèches grises.

_ Voilà ton bonheur, annonça-t-il en montrant du doigt le chapelet de beignets dorés enroulé autour d'une sorte de toupie inversée. Combien en veux-tu ?

_ Hein ? Oh, un seul. On verra après.

Quelques instants plus tard, il grignotait l'extrémité d'un petit beignet tout en longueur.

Mmm. Pas mauvais, se dit-il. Croustillant, savoureux... et vecteur de souvenirs ! Oui, il avait mangé ce genre de friandise, étant enfant. Après avoir gagné de quoi se les payer en tondant des pelouses, livrant des journaux, nettoyant des piscines... Mais il n'était pas seul lorsqu'il les achetait. Il y avait quelqu'un avec lui. Cette même personne qui rivalisait avec lui aujourd'hui dès qu'il s'agissait de jeter l'argent par les fenêtres.

L'ange gardien - JIKOOKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant