A la suite d'un grave accident, Jungkook, publicitaire renommé, se retrouve plongé dans un coma profond d'ou seul son esprit a le pouvoir de s'échapper pour revivre dans une enveloppe charnelle dédoublée. Il comprend qu'il s'agit là d'une seconde ch...
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C'était une belle matinée, typique du printemps en Corée du Sud. Ciel limpide, froid très supportable grâce au soleil resplendissant, et Kim Taeri appréciait de travailler dans un bureau inondé de ses rayons.
Le téléphone sonna, et elle décrocha.
_ Siège des productions Park, bonjour ! Oh, un instant...
Comme la deuxième ligne se mettait aussi à sonner, elle cala un récepteur sous chaque oreille, tout en continuant à ouvrir le courrier.
Elle n'avait même pas idée de pester contre ce stress permanent, tant son poste de secrétaire auprès de Park Jimin la passionnait. La société Park était en quelques mois devenue incontournable pour tous ceux qui désiraient faire réaliser des courts métrages publicitaires. Le succès remporté par les spots de propagande de Choi Minsik, élu député en grande partie grâce à leur efficacité, était à l'origine de la réussite de Jimin, un patron formidable, incroyablement dynamique et gentil.
Taeri n'occupait son poste que depuis trois mois, mais elle s'organisait déjà parfaitement, jonglant entre l'emploi du temps démentiel de Jimin qui vivait à cent à l'heure dans une ambiance survoltée, et les exigences des clients.
Et puis, il y avait ce décor qui troublait tant Taeri. Aujourd'hui, il recelait un nombre incalculable d'objets hétéroclites, comme une stèle égyptienne, un arbre de Noël entièrement décoré alors qu'on était en mars, un mannequin en costume de pirate, sabre au clair plaqué contre une hanche. Demain ou un autre jour, Jimin ferait tout emporter pour s'en servir sur un tournage, et d'autres accessoires apparaîtraient, toujours aussi incongrus et inattendus.
La musique d'ambiance, elle, ne changerait pas : Jimin prisait les airs à la mode dans les années soixante, soixante-dix, et une bande sonore se déroulait sans interruption, alternant les Beach Boys, les Doors, Elvis Presley ou les Beatles. Taeri s'en amusait : travailler pour ce jeune homme excentrique, aux tenues vestimentaires en adéquation avec l'époque qu'il aimait tant, était un plaisir.
Les ailes du succès s'étaient vraiment déployées pour Park Jimin, qui en retirait une fierté manifeste, en grande partie parce qu'il recevait enfin les louanges de sa famille. Son frère, Seojoon, venait souvent dans les locaux de la société, ainsi que M. Park père, lesquels détonnaient dans le cadre, avec leurs stricts costumes anthracite.
En revanche, Taehyung et ses musiciens, qui débarquaient souvent en habits de scène constellés de paillettes, fusionnaient avec le décor ambiant. Dès leur entrée, ils se ruaient dans la pièce que Jimin s'était réservé, qui évoquait davantage une boutique de brocanteur qu'un bureau, et Taeri entendait fuser rires et exclamations joyeuses derrière la porte fermée. Jimin avait réalisé les deux derniers clips de leurs disques, qui avaient eu les honneurs de la première place des palmarès musicaux, et se consacrait à présent au prochain.
Il apparut, un dossier à la main, quand Beomgyu, son jeune assistant, fit une entrée en fanfare.
_ Monsieur Park, vous ne devinerez jamais qui vous demande pour un film publicitaire !
