1. Never, ever, but forever Lins

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SIERRA LINS

- Silham, Sarah, Sandy, Sasha, Silas, Shel...et Sierra.

Quatre filles, trois garçons. Six frères et sœurs. J'ai trois frères et trois sœurs.

C'est ce que je me répète tous les jours.

Peut-être ai-je peur de les oublier ? Mes souvenirs deviennent brouillons de jour en jour.

Papa dit qu'on n'a pas le droit de se souvenir. Que tout ce qui est au passé, et à laisser au passé.

Silham, Sarah, Sandy, Sasha, Silas, et Shel pensent de même.

Mais moi je crois que certaines choses mérite d'être remémorer. Comme les bons moments, les trucs heureux ou même parfois un peu tristes. Parce que après tout ? c'est le passé qui fait de nous ce que nous sommes maintenant, non...?

- Sierra, ça ne fait même pas cinq minutes et vous êtes déjà dans la lune, admet papa a mon intention.

- Tu ne veux quand même pas que je te punisse, si ? il ajoute.

- Désolée papa, je ne le referais plus.

"Je ne le referais plus"

Qu'est-ce que cette phrase est iconique.

Je me la répète depuis dix-neuf ans, mais je recommence chaque fois que je le peux.

Et il le sait, il aura beau me punir je recommencerais. Encore, et encore. Jusqu'à ce qu'il craque, un jour ou l'autre.

Alors il a décidé de ne jamais craquer.

Chaque dimanche nous avons une mission. Notre mission ? Ne pas échouer, car l'échec est fatal.

Chez nous, les Lins, il n' y a pire honte que le fait d'échouer, cette sensation rongeait mon père de l'intérieur. C'était sa plus grande peur, comme une phobie je dirais.

C'est ça. Mon père à la phobie de l'échec.

Si l'on échoue une fois, papa nous demande de recommencer. si l'on échoue deux fois... on est puni.

Et les punitions de mon père peuvent s'avérer terrible, surtout lorsqu'il nous porte de l'intérêt.

"Celui qui perd me trahis" avait-il pour habitude de nous répéter. La première fois que Silham avait perdu était un jour spécial pour nous tous.

Spécial pour nous car nous découvrirons le châtiment ignoble que notre géniteur nous réserve si l'on à s'avérait à perdre. Et spécial pour mon père, car il nous présentait l'atrocité qu'il pouvait nous faire subir.

- Bien, rejoignez vos chambres, se fait entendre la voix de mon paternel, me ramenant hors de mes pensées.

Sarah m'attrape par la main et m'attire vers le couloir dès lors que notre autorisation de disposer fut dites.

- Putain Sierra a quoi tu joues ? me questionne-t-elle furieuse, tu n'a même pas écouté un mot de ce qu'il a dit.

- Bien sûr que j'ai écouté ce qu'il a dit.

- Bien sûr que non ! Il nous prépare une grande mission bordel de merde, on a pas le temps pour tes sautises et tes gamineries ! elle me crache dessus.

- Je sais.

- Alors à quoi est-ce que tu joues ?!

Sasha fit son apparition et éleva la voix :

- Eh Sarah, laisse la gérer ça, elle peut se débrouiller toute seule, elle est assez grande.

Sur ce, Sarah s'en alla, emportant avec elle sa mauvaise aura.

Je rejoins ma chambre et m'assois au bord du lit.

A quoi est-ce que je joue ?

Cette question ne quitte pas ma tête.

Je suis toujours là seule à me faire remarquer. Même quand je fais de mon mieux pour ne pas attirer l'attention.

Foutaises.

De toute manière, ça se voit que je suis différente, et de loin.

Mes yeux sont comme du charbon. Tout comme mes cheveux qui sont d'ailleurs raides comme des spaghettis. Ma peau est pâle, très très pâle. Et mes lèvres extrêmement charnues sont beaucoup plus foncées que celles de mes frères et sœurs.

Évidemment, tout ça, change beaucoup des cheveux blonds volumineux, des billes vertes, et de la peau mate que la nature a offert à toute ma fratrie.

Nos traits du visages sont peut être tous différents mais eux... ils avaient exactement la même colorimétrie, et ils ont étaient les plus gâtés par la génétique.

Silham, Sarah, Sandy, Sasha, Silas, et moi.

Je suis la plus banale. La moi d'intéressante, la moins utile, la moins intelligente, la moins belle, la moins tout.

La "rien", c'est ca ce que je suis. Rien est le mot le plus réaliste pour me décrire.

- Échauffement dans cinq minutes. annonça la voix robotique programmée par papa.

Je sors de ma chambre, me place en dernière dans la file indienne, et rejoint la salle d'entraînement.

Comme des robots.

Retirer la protection. Chargé. Tirer. Abattre ennemi. Ennemi, mort. Ennemi, mort. Toi, gagner.

C'est exactement comme ça que papa veut que l'on fonctionne.

Au passage j'aurais préféré une berceuse pour bercer mon enfance du style "pirouette cacahouète"...

Pas d'envie, pas d'amis, pas de vie. Pas d'envie, pas d'amis, pas de vie. Pas d'envie, pas d'amis, pas de vie.

Pas de bol pour lui, on est tous devenu amis.

Sérieux ? Qui ne se serait pas douter que foutre sept gosses ayant la même tranché d'âge, et qui ont le même géniteur, tous au même moment sous le même toit n'aurait pas fait d'eux des amis pour la vie ?

C'est vrai, on se rivalise de temps en temps je l'assume. Mais on est tous une putain de famille soudée.

Jamais, jamais, mais à jamais Lins.




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Alors ce premier chapitres ?

Con Amore, Reya. ఌ


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