The Chess pown

CHAPITRE 1

AOÛT 2022
Alva

Lors de nos parties d'échec, mon père me disait toujours : « Celui qui prend des risques peut perdre, mais celui qui n'en prend pas perd toujours. »
Il a toujours aimé me sortir de ma zone de confort lorsqu'on jouait aux échecs. Malheureusement, ça n'arrivera plus. Mon père est mort il y a maintenant 12 ans ainsi que ma mère. Après ce qui s'est passé, deux corps ont été trouvés dans notre maison brulée, le premier, celui d'une femme de 45 ans de 1,75 m et le deuxième d'un homme de 42 ans d'1,84 m. C'est la seule façon qu'on ait trouvé le médecin légiste pour identifier leurs corps calcinés.
Après que la police m'a retrouvé sur place, j'ai eu le droit à une série de questions. Quelques heures plus tard, au poste de police, mon oncle est venu me chercher. Phil Wolker. Le frère de mon père. Je ne l'ai jamais vraiment aimé avant mes neuf et encore moins après qu'il m'a recueilli chez lui avec ma sœur. Ma sœur ne m'a jamais aimée et encore moins après cette nuit. Elle m'en veut de n'avoir rien pu faire. Moi aussi, je m'en veux d'avoir été faible.
Je suis resté six ans chez Phil avant qu'il ne m'envoie en Italie. La ba, j'ai vécu un an chez ma famille du côté de ma mère, puis j'ai été entraîné par un ancien Navy Seals. Une blessure l'a poussé à prendre sa retraite plus tôt que prévu.

La sonnerie de mon téléphone me sort de mes pensées. Quand je quitte la route des yeux, je regrette d'avoir appuyé sur le bouton vert avant d'avoir vu le nom qui était inscrit.

– tu n'étais pas censé arriver il y a déjà deux heures ? Me demande ma sœur sur un ton arrogant.

-ce n'est pas ma faute si le vol a eu du retard, tu sais, je n'ai pas le contrôle sur tout.

-Tu ferais mieux d'arriver au plus vite et ce pour ton bien, non pas que je m'en soucie.

-Je serais là dans une vingtaine de minutes, mais je suis sûr que vous n'allez pas mourir si vous devez m'attendre encore 20 minutes après six ans d'absence.

Je ne prends pas la peine d'écouter sa réponse et je raccroche.

Mon entraînement s'est fini il y a un an et demi. Pendant ce temps, j'ai voyagé et appris des choses que je n'aurais pas pu apprendre en Italie. Que ce soit de la médecine, d'autres techniques de combat. Je m'y connais beaucoup mieux maintenant.

Malheureusement, le temps est passé beaucoup trop vite lorsque je passe le portail de la propriété de mon oncle avec ma voiture.
Lorsque je ne me gare pas loin de l'entrée, je remarque une voiture devant la villa.
Ce n'est pas une petite voiture, une Mercedes-AMG gt.
Du peu que je connais de mon oncle, il n'a jamais aimé Mercedes ainsi que les personnes qui les conduisent d'ailleurs. Ça voudrait dire qu'il a un invité.

Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions, puisqu'à peine j'ai passé les quelques marches du Péron c'est le visage souriant de Carla qui m'accueille.

-Ciao Alva, mio Dio, sei cresciuta così tanto! (Bonjour Alva, mon Dieu, tu as tellement grandi) me lance-t-elle en Italien en me sautant dans les bras. Tu es devenu une magnifique femme.

Je n'aime pas recevoir de compliments, mais c'est Carla. Je ne peux pas m'empêcher de lui rendre son sourire. Après la mort de mes parents, j'avais bien sûr mon oncle comme figure d'autorité, mais Carla a été comme une deuxième mère pour moi. Elle est la femme de maison et c'est celle qui s'occupait de nous quand moi et ma sœur sommes arrivés à la villa.

-Merci beaucoup, en revanche, je crains que toi, tu n'as pas grandi d'un pouce.
Sur mes derniers mots, elle me donne une tape sur l'épaule avant de me reprendre dans ses bras. Je lui dis alors dans son étreinte qu'elle m'a énormément manqué.
Je ne peux pas m'empêcher de sourire parce que c'est l'une des seules personnes qui m'a manquée, lorsque je suis parti en Italie. Même la seule, je dirais.