La rue bondée de voiture, les feus de signalisations s'éternisant au rouge ce qui provoquait les klaxons de certaines voitures trop pressées, le bar à quelques mètres. Elle sort, le visage de Louane se confondant à celui de ma mère, la voiture embraye, mon cri déchirant la nuit noire et couvrant les derniers klaxons de protestations.Je me réveille, hoquetant et jette un coup d'oeil à mon téléphone, 4h24, bon bah 2 heures de sommeil ça suffira. Je me rends compte que ma main n'a pas bougé depuis 2h00 et qu'elle est toujours accrochée à celle de Louane.
2 jours. 48 heures. 2880 minutes.
Louane était allongée sur ce lit d'hôpital, depuis exactement 172 800 secondesJe n'arrêtait pas de me repasser la soirée en tête au point d'en faire des cauchemars. Et si on était pas allé à la soirée, et si je n'avais pas bu, et si je ne lui avait pas demandé cette action de merde, et si j'avais couru plus vite, et si et si, tellement de si.
L'hôpital était silencieux de nuit, quelques infirmières passaient de temps en temps voir si tout allait bien et quelques brancards brinquebalaient dans les couloirs sans fin, mais sinon c'était paisible. Ne supportant plus l'image de Louane avec des perfusions rentrées dans le bras qui conduisait à des poches d'eau et à sa jambe plâtrée je décidai d'aller marcher.
Je me levai précautionneusement et retira ma main, je pris rapidement ma veste et me dirigea dehors.
Bon il faisait froid, c'était à prévoir, il pleuvait, ça, ça me soûlé un peu mais au moins ça me rafraichira les idées.
Le goudron était glissant et la rue à peine éclairée par quelques lampadaires.
Je me mis à courir loin de l'hôpital, loin de Louane, loin de ma mère ou du moins de son souvenir.La pluie me fouettait le visage et l'air cinglait mes poumons, je courrais si vite que les lampadaires n'étaient que des points lumineux.
Je ne savais pas où j'allais mais soudain je me rendis compte que j'étais arrivé à notre lac, le lac où tout avait commencé, où on avait fait connaissance.
Et si je ne lui avais jamais adressé la parole ?
Putain encore un de ces si à la con.
Je m'approchai du lac et m'agenouillai par terre.
Je me decidai à enfin regarder mon tel depuis 48 heures.Salut mon pote, j'espère que Louane
va mieux...Hey, je sais que c'est pas la peine de préciser mais il est même pas envisageable que tu me rembourses l'essence
T'as bien fait de me prévenir pour que je vous y amène.Salut Thomas, répond stp je m'inquiète.
Thomas je t'ai déposé les cours chez toi et j'ai pris ceux de Louane aussi.
Bon je vais arrêter de t'harceler petit message juste pour te signaler que je vais passer à l'hôpital ajd
Tout cela venait de Jules, je lui répondit rapidement et entrouvris les messages de Camélia qui prenait des nouvelles de Louane.
Je me remis en route vers l'hôpital en maugréant contre les boulangeries qui ouvraient à 7h30.Le hall de l'hôpital était plus agité que tout à l'heure, il était 6h00 et les gens commençaient à affluer pour des choses plus ou moins grave, comme une femme qui avait fait un déni de grossesse.
Je me dirigeai vers la chambre de Louane, la 128 quand je vis deux infirmières en ressortir, croyant qu'elle s'était réveillée je me précipitai vers elles mais elles m'informèrent simplement qu'elles étaient venues changer la perfusion et aérer la pièce. Super.Je me rassis sur le tabouret que je m'étais attribué et repris la main de Louane, la brise vint me caresser la nuque et les piaillements de quelques oiseaux matinaux me firent divaguer. Je nous imaginait, Louane et moi, nous promenant main dans la main, dans un parc, s'arrêtant sous un chêne pourvu de branches allongées qui nous abriterait du froid de décembre et discutant de tout et de rien. C'est sur ces pensées optimistes que je sentis mes paupières se fermer.
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La larme de l'amour...
RomanceLouane a été brisé durant son enfance et son adolescence, un jour elle décide de déménager chez sa tante Cary pensant pouvoir se reconstruire. La rencontre de Thomas vas t'elle lui permettre de redevenir heureuse ou vas t-il la briser encore plus ?