Chapitre 10 - Où suis-je ?

63.9K 3.3K 590
                                    

Installée dans le canapé, une couverture posée sur les jambes et une tasse de chocolat chaud dans la main, je bouquine, l'esprit ailleurs.

Je ne serai jamais loin.

Je finirai toujours par te retrouver.

Je suis obnubilée par le message. Ses mots ne cessent de repasser en boucle dans ma tête qui s'imagine les pires scénarios qu'ils puissent exister. Exaspérée de ne pas réussir à me concentrer sur ma lecture, je décide d'aller me coucher.

Après être passée par la salle de bain où j'ai pris une bonne douche pour me débarrasser du sable et du sel marin, je vérifie une dernière fois que la porte d'entrée est bien fermée ainsi que la baie vitrée donnant sur le balcon. On est jamais trop prudent. Après m'être quelque peu rassurée, je pars me coucher.

****

Je ne cesse de me tourner encore et encore sans parvenir à trouver le sommeil. Malgré mon pyjama léger se composant d'un short et d'un débardeur, je meurs de chaud. Mais je fais partie de ces personnes qui ne supportent pas de dormir sans couette ou draps sur soi ; j'ai donc encore plus chaud.

J'attrape mon téléphone ; il est 1h02. Les garçons ne sont toujours pas rentrés. Il est vrai, que je me sentirai certainement plus en sécurité si Cameron ou Evan était présent à l'appartement. Le moindre petit bruit suspect me fait sursauter et ce n'est pas ce qui manque dans une résidence universitaire un samedi soir.

Je ne vais quand même pas rester éveillée jusqu'au bout de la nuit. Je dois trouver quelque chose à faire pour réussir à m'endormir rapidement. Je ne trouve rien mais finis malgré tout par tomber dans les bras de Morphée.

****

J'ouvre les yeux, il fait nuit. Je suis là dans cette rue, assise à même le sol. Je tourne la tête dans toutes les directions possibles pour tenter de me repérer mais rien, je ne vois rien, je ne reconnais rien. Où suis-je ? Je me lève en titubant, mes jambes sont engourdies et j'ai tout à coup froid, très froid. Depuis combien de temps suis-je ici ? Je commence à avancer mais mes pas se font lents ; je suis vidée de toute énergie. Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? Je tourne sur moi-même espérant reconnaître un lieu, une personne ou même une odeur. Mais rien, c'est le néant le plus total. Je ressasse ma mémoire dans l'espoir de me souvenir d'un malheureux indice qui pourrait me permettre de me rappeler mais c'est le trou noir ; comme ci ma vie tout entière n'avait été qu'un rêve que l'on oublie au réveil.

Je marche depuis plusieurs secondes, minutes ou bien peut-être heures ; je ne sais plus. Je me contente d'errer sans destination. Tout autour de moi les lampadaires sont éteints, les maisons que j'aperçois sont cloîtrées et me paraissent abandonnées, les rues sont désertes ; de temps à autre, des bruits me surprennent et je sursaute à chaque fois, frôlant de peu la crise cardiaque. Tout ceci me terrifie ; j'ai l'impression d'évoluer dans un cauchemar qui serait devenu réalité.

Après une longue marche, j'arrive près d'une série d'entrepôts plus lugubres les uns des autres ; cependant certains ne semblent pas désaffectés. Plus je m'approche, plus j'aperçois une sorte de brume venant de derrière ces bâtiments et qui ressemble à une brume de mer. J'avance vers elle jusqu'à la frontière de deux entrepôts. Le trou pour passer entre les deux ne doit pas être plus large qu'un petit mètre mais je dois passer et savoir où je suis. Je me faufile donc dans ce petit espace en prenant le soin de faire attention ; l'odeur qui s'y dégage est nauséabonde, il me semble avoir vu des rats et Dieu sait quelles autres bêtes vivent ici. Lorsque j'ai presque atteint le bout, je vois de la lumière émanant des lampadaires situés le long des entrepôts. J'entends du bruit ; des moteurs de voitures et motos qui s'éteignent, des portières qui claquent puis des voix. Je m'avance un peu plus afin d'être le plus près possible de la source mais je m'assure de rester en retrait ; je ne suis pas certaine que les personnes se retrouvant à cette heure-ci de la nuit (que j'ignore toujours malgré tout) dans un endroit tel que des entrepôts désaffectés sont là pour sauver des bébés dauphins blessés par des pirates aux cheveux rose. Je tends l'oreille mais je n'entends que des bribes de leur conversation.

Another Story of Bad Boys (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant