Chapitre 21 - Premier baiser

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/ Je laisse la chaîne et appuie doucement sur la poignet, laissant ainsi apparaître la personne attendant derrière la porte. Lorsque mes yeux se posent sur elle, je ne peux m'empêcher d'avoir un mouvement de recul et de porter ma main à ma bouche. Ce n'est pas possible... /

Cameron est appuyé contre le rebord de la porte d'entrée, couvert de sang.

- Oh mon dieu, m'exclamé-je.

Je me dépêche d'enlever la chaîne puis d'ouvrir la porte en grand. Sans hésiter, je passe mon bras gauche autour de sa taille et l'amène jusqu'au canapé. Il ne boite pas mais je sens qu'il a mal aux côtes, rendant chacun de ses mouvements douloureux. Il grimace lorsque je l'aide à enlever sa veste en cuir bien que délicatement. Ses phalanges sont explosées, sa peau est à vif et pour le moment, je ne préfère même pas savoir pourquoi.

- Merci, murmure-t-il.

Je lui souris bien que mon sourire soit plus que forcé et probablement crispé. Je me rends dans la salle de bain et attrape tout ce que j'ai sous la main qui sera utile pour le soigner ; de l'alcool, des compresses, un gant humide, des pansements ou bien encore de l'éosine. Cependant, je me rends compte que la salle de bain serait plus adaptée pour soigner ses blessures que le canapé du salon.

Lorsque je suis de retour dans le salon, Cameron est toujours assis sur le canapé, la tête reposant contre l'appuie-tête. Une question me tourmente, que s'est-il passé ce soir pour qu'il soit dans cet état ?

- Cam, l'appelé-je. Je pense qu'on serait mieux dans la salle de bain.

Il hoche la tête, se lève en grimaçant et me suit.

- Tu n'as qu'à t'assoir sur le rebord de la baignoire, dis-je et il acquiesce.

Cependant, une nouvelle fois, on se rend vite compte que cette position n'est pas idéale pour le soigner : il est beaucoup trop grand pour moi.

- Assieds toi là, lâche Cameron en désignant l'espace libre du meuble principal où est déposé la vasque.

- Quoi ?

- Tu seras à la hauteur de mon visage, je m'appuierai en face de toi.

Je hoche la tête puis grimpe sur la tablette. C'est vrai que je suis plus « grande » et qu'ainsi, le visage de Cameron est à ma hauteur. Il s'approche de moi et sans que je ne m'y attende, de ses mains, il attrape mes jambes puis les écarte afin de se glisser entre elles et d'être ainsi plus proche de moi. Cette soudaine proximité me trouble au plus profond de mon corps. La position dans laquelle nous nous trouvons est terriblement intime. Dans ma poitrine, mon cœur palpite comme jamais et lorsque je croise son regard, j'halète. Je n'ai jamais ressenti ce genre de choses même avec mon ex petit-ami. C'est troublant.

J'attrape les compresses et commence à désinfecter ses plaies. Il ne grimace pas, ne dit rien, son visage est sans aucune émotion. J'aimerais savoir ce qu'il pense en ce moment, l'avoir si près de moi alors qu'il paraît distant est presque douloureux. Lorsque je termine de soigner son visage, j'attrape son bras droit et l'examine. Seule une petite entaille altère sa peau à la hauteur de son biceps alors que sa main elle, est complètement abîmée. Je finis par céder et pose la question qui me brûle les lèvres depuis que je l'ai vu dans cet état.

- Qu'est-ce qu'il t'ait arrivé ? demandé-je doucement.

- Je me suis battu.

Dans un autre contexte, j'aurais sans hésiter lâché un « sans blague » mais ce soir, je ne suis pas convaincue qu'il ait sa place.

- Pourquoi ?

- J'avais des comptes à régler.

- Des comptes à régler ? À qui ?

Another Story of Bad Boys (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant