Silent Cry [ Straykids - Lee Know]

Ne le voit-elle pas?

Minho

Cet après-midi était idéal pour aller se balader. Habituellement, je serai aller chercher Myllie et on serait partis à vélo en faisant la course. Cela avait beaucoup changé depuis qu'elle était avec Éric. Je ne sais absolument pas ce qui lui plait chez lui. Il est son total opposé. Lui jette l'argent par les fenêtres et elle aime les choses simple.

Je me rappelle encore de son sourire quand elle avait dix-sept ans lorsque j'avais cueilli une pâquerette que je l'avais accroché dans ses cheveux. J'avais eu l'impression de lui offrir une chose inestimable. Elle avait d'ailleurs garder cette fleur, qu'elle avait fait sécher, dans sa boîte à trésor. Je crois que c'est à cet instant que je suis tombé amoureux d'elle.

— On y va?

Jisung me sort de mes pensées et j'enfourche mon vélo.

— Tu pensais encore à Myllie?

— Ouais, notre amitié me manque.

— C'est elle tout court qui te manque! Quand comptes-tu lui dire que tu l'aimes?

— Elle est avec Éric, je ne vais pas foutre leur relation en l'air!

— T'aurai pu le lui dire avant je sais pas moi genre, il y a cinq ans...

— Je voulais pas prendre le risque de perdre son amitié et sa présence et puis elle était mineur.

—  Tu venais d'avoir dix-huit ans et tu t'es auto friend zonné...

— Ferme là et essaye de me rattraper!

Mettant fin à cette conversation qui à chaque fois me laissait un gout amer, j'accélère et le laisse derrière. Au moins avec Myllie, j'avais du challenge. Je devrai choisir Chris la prochaine fois. On arrive au parc où on croise des filles qui essayent de nous aguicher en nous envoyant des bisous volant. Jisung en attrape un et le met dans sa poche. Moi je m'en débarrasse en faisant un smash pour les propulser au sol.

— Quitte à faire une croix sur Myllie, essaye au moins de t'intéresser à une autre fille!

— Je laisse le temps faire les choses et tout vient à point à qui sait attendre.

— Franchement, t'en pense quoi d'Éric?

— Mon avis est biaisé donc pas fiable.

— Je le trouve toxique ce mec. Il l'a coupée de nous tous, petit à petit. Quand on la voit, il est toujours là et toi tu ne la vois même plus ou presque...

— Mais elle l'aime...

— Elle doit se prendre des murs constamment tellement elle est aveugle...

— Merde....

— Quoi?

— Ils sont là... et vu comme il me fixe, il n'a pas l'air très heureux...

— Rien à péter, on va lui dire bonjour, elle était notre amie avant d'être sa copine.

— Non, on va les laisser tout les deux. Je n'ai pas envie de la voir partagée et de provoquer une dispute entre eux.

Je l'entraine plus loin mais je ne peux m'empêcher de garder un œil sur eux à distance. Je ne la vois pas vraiment sourire et cela m'inquiète. Je la connait par cœur et à sa façon de marcher, je comprend qu'elle se pose des questions. D'habitude, sa démarche est guillerette et là, c'est plat.

Avant je serais allé directement la voir et je l'aurai questionnée. On se serait assis sur l'herbe, elle aurait posé sa tête sur mon épaule ou se serait allongé sur mes cuisses si elle avait une humeur trop maussade. 

Elle se serait confiée entièrement et aurait pleuré s'il le fallait. Elle n'aurait rien retenu, je l'aurais écouté, consolé, caressé, câliné puis elle se serait endormi sur moi comme à chaque fois après avoir pleuré. J'aurai alors pu lui caresser tendrement les cheveux et la regarder dormir sans qu'elle le sache.

Je l'aurais réveillé en la chatouillant avec un brin d'herbe et elle m'aurait sauté dessus. On se serait battus en rigolant, je l'aurais laisser gagner et elle aurait rouspété. J'avais bien trop peur de ne pas réussir à me contrôler et de l'embrasser si je venait à me retrouve au dessus d'elle.

— La terre appelle la lune!!!!!

— Désolé... Un petit souvenir qui est remonté à la surface.

— Pendant que tu était perdu dans tes pensés, ils sont partis.

— Bonjour.

Une jeune femme s'approche de nous timidement. Jisung me supplie du regard de ne pas faire de connerie. J'entame la conversation le plus courtoisement possible.

— Bonjour, vous désirez quelque chose ?

— Ben heu, mes amies, là-bas, m'ont un peu forcée à venir vous parler.

— Ben voilà c'est fait bravo.

— Pardon... Ce que mon insociable ami voulait dire c'est enchanté, je suis Minho. Moi, je suis Jisung. Vous venez souvent par ici?

— Non, c'est la première fois, je viens d'emménager.

— Super, j'ai kiffer cette conversation enrichissante. Perso j'arrête là, j'ai envie de rentrer. Jisung, tu restes ou pas?

— Rentre seul et je te souhaite de te faire chier dessus par un oiseau au moment où tu regarderas les nuages.

Je lâche un rire à sa répartie et m'éloigne tranquillement à vélo. Il est presque l'heure d'aller au boulot. Exceptionnellement, j'ai permuter avec un collègue qui doit rester près de sa grand-mère souffrante. Je fais donc un détour par chez moi pour me laver et récupérer ma tenue de travail.

Dans les vestiaires, je discute un peu avec mes collègues, puis je file me désinfecter les mains pour prendre mon service. J'ai les tables en terrasse. Je jette un œil sur le planning pour voir s'il y a des consignes spéciales pour ce soir. Je serre les dents quand je vois les prénoms de Myllie et Éric. Habituellement, ils viennent tout les mardi. Je ne comprend pas jusqu'à ce que je vois des indications précises.

Il a commandé un gâteau pour la fin du repas dans lequel une bague en diamant sera caché. Enfermé dans une petite boite transparente, elle est superbe. C'est pas avec mon salaire de serveur que je pourrai offrir ce genre de bijou à Myllie. Non pas qu'elle en ai vraiment besoin ou qu'elle en veuille.

Dommage que ce ne soit pas un saphir ou une autre pierre mais bleue car c'est sa couleur préférée. Le gâteau devra être apporté quand ... l'orchestre??? Bordel... Il ne va quand même pas la demander en mariage dans notre restaurant! J'imagine la scène d'ici et ce ne sera pas joli à voir.

Et si elle dit oui... Je ne peux pas envisager cette éventualité. Impossible pour moi d'être leur serveur ce soir. Déjà, il me hait et assister à sa putain de demande en mariage de merde à la femme que j'aime. Bon aller, il faut que je me calme. Je dois gagner ma vie pour manger et je ne peux pas me permettre de me faire renvoyer, j'ai trois chat à nourrir.

J'entends le réceptionniste qui les reçoit avant même de les voir. Je respire un grand coup, me redresse, plaque un sourire qui je l'espère est convaincant et me métamorphose en serveur idéal.

— Monsieur, madame, bonjour. Je suis votre serveur pour ce soir, je vais vous conduire à la table que monsieur a réservé. J'espère qu'elle sera à votre convenance. Si vous voulez bien me suivre par ici, s'il vous plait.

Je les précède pour leur indiquer le chemin et me mord les lèvres pour ne pas rire devant leur air ahuri. La soirée s'annonce compliquée. J'entends Éric grogner et Myllie tenter de le calmer. Arrivé devant la table, je les invite de la main à prendre place et part chercher la carte des menus et celle des boissons.

— Putain, c'est notre soirée et il faut qu'on soit servir par ce dégénéré!

— Chéri, on peut partir si tu veux.

L'entendre prendre des pincettes, me fait mal au cœur. Son tempérament de feu est passé où? Elle l'a paumé dans un caniveau? Je vais vite lui retrouvé car là franchement j'aime pas. Toujours en mode "serveur parfait", je leur tend les cartes avec un sourire. Quand je m'éloigne afin de les laisser tranquille, je croise le regard de Myllie et mon cœur explose de douleur.