Chapitre VI - Ne pas succomber

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     Une fois rentrée, j'avais évidemment appelé Lizzy pour lui raconter ma discussion avec Ace. Celui-ci était parti sans demander son reste juste après cet élan d'affection, qui m'avait laissé je dois bien l'avouer assez perplexe. Lizzy, au téléphone, était surexcitée, et m'avait fait par de son opinion sur cette entrevue : pour elle c'était clair, Ace avait un comportement étrange envers moi, peut-être tentait-il de se rapprocher de moi en laissant volontairement penser que c'était amical. Mais si c'était le cas, je trouverais ça méchant d'une part envers Raven qui est tout de même sa copine officielle, et bien que je ne la porte pas dans mon coeur, elle reste celle qu'il a décidé de chérir et lui donner fidélité. Et clairement si il pouvait faire ça avec moi, il pouvait faire ça avec pleins d'autres filles finalement. Et d'autre part, si c'était vraiment le cas c'est qu'involontairement peut-être il me faisait espérer qu'il pourrait y avoir plus qu'une relation amicale platonique entre nous. Quoi qu'il en soit, il n'était pas droit dans ses baskets c'était certain, mais si il n'aimait pas Raven, il devrait la quitter. Il y avait forcement plus que ça, il ne pouvait pas être juste un connard. Lizzy essayait de lui trouver des circonstances atténuantes, et elles étaient toutes recevables mais elles restaient que des théories et la réalité pourrait, elle, être loin de celle-ci, comme pourrait s'en rapprocher. De mon côté je ne voulais pas m'avancer, il est avec Raven et tant qu'elle est là, je ne ferais rien.

     Ne pas succomber.

    Je me répétais sans cesse cette phrase, en même temps d'avancer d'un pas peu assuré vers Brooklyn Bridge Parc au côté de Lizzy. Cela faisait trois jours que je n'étais pas revenue au parc, et trois nuits que ma discussion avec Ace, ou plutôt l'image de lui me prenant dans ses bras, hantait mon esprit et cela me laissait aucunement place à la paix que je désirais. La journée je n'y pensais pas, je n'en avais pas le temps. J'avais fait la tournée des magasins avec ma mère, et passée du temps avec mon père, à son garage de voiture où il retapait sa vieille Ford Mustang avec son ami Gino. J'avais secrètement espoir qu'il me l'a prête quand elle serait sur pied, pour mes virées folles à Manhattan avec Lizzy. Je me concentrai à nouveau sur cette dernière, qui me parlait du dernier film qu'elle avait regardé avec sa mère et qui lui avait fait verser une larme. Tout en l'écoutant, je sortis mon téléphone de mon sac pour vérifier l'heure. Nous devions rejoindre notre petit groupe d'amis et nous avions 20 minutes de retard.

    - Il est 15H20 Lizzy, on devait y être pour 15H. Je lui fais remarquer.

    - Je sais mais les stars arrivent toujours en retard. Elle m'adresse un clin d'œil, un sourire espiègle.

    - Ton prince va s'impatienter. Faisant référence à Axel.

    - De un ce n'est pas mon prince et de deux ça lui fera les pieds.

    - Ça ne va pas entre vous ? Je demandai soudain curieuse.

    - Si si très bien, nous deux ce n'est pas du sérieux, on aime passer du temps ensemble, de quelconque manière qui soit, et c'est cool. Ouais, pas de prise de tête donc c'est cool. Elle regardait droit devant elle en hochant la tête, un ton amer.

    - Tu n'as pas l'air très convaincu par ce que tu dis. Je ris doucement.

    - C'est juste qu'il m'a dit un truc qui m'a refroidi hier soir. Il dit qu'il ne veut pas que je tombe amoureuse et que je n'espère pas que ce soit réellement officiel un jour entre lui et moi, parce qu'il n'est pas prêt pour ça.

    - Et toi ce n'est pas pareil, c'est ça ? Je repris mon sérieux, sentant qu'elle en avait gros sur le coeur, désireuse d'en parler.

    - Le truc c'est que je l'aime bien, c'est tellement naturel entre nous, je ne dis pas que je suis amoureuse, mais l'idée qu'un jour nous deux ça pourrait s'arrêter, ça m'effraie un peu. Et puis il attend la bonne. Lizzy mima des guillemets pour le mot "bonne" puis reprit. Et ceci sous-entend que je suis que de passage et ça, ça m'a piqué.

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