𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘪𝘳𝘦 𝘤𝘢𝘶𝘤𝘩𝘦𝘮𝘢𝘳. 𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘢 𝘥𝘦𝘳𝘯𝘪è𝘳𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘳é𝘥𝘦𝘮𝘱𝘵𝘪𝘰𝘯.
En Russie, s'appeler Romanowski n'est pas forcement une bonne chose. Du moins pour Enna.
Ce qu'elle ignore, c'est que son nom...
« À cet instant, je comprends que la véritable bataille ne fait que commencer, alors que je me tiens au seuil de l'inconnu. »
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☾ ALENA ROMANOWSKI 2006 ⎮ Krasnodar, Russie
— Enna ! Viens à table, ma puce ! crie ma mère depuis le rez-de-chaussée.
— J'arrive ! dis-je en refermant mon livre.
Je descends les escaliers doucement, en tenant la rampe pour ne pas tomber. Les marches sont un peu grandes pour moi, alors je fais attention à bien poser mes pieds et je me rends dans la cuisine où je trouve mon père assis à sa place habituelle, mon parrain Oleg disposant les verres, et ma mère en train d'essuyer les pommes de terre. Après avoir posé les assiettes, je m'installe à ma place et attends que ma mère se joigne à nous. Mon père a l'air sérieux, son visage trahit une certaine confusion et tristesse. Je le regarde en silence, surprise, quand soudain il lève les yeux et annonce :
— J'ai quelque chose à vous dire...
— Tu as obtenu une promotion ? intervient ma mère en servant mon père.
— Non, rien de tout ça, malheureusement. Il marque une pause bien trop longue à mon goût, prenant une gorgée de son whisky. Mon frère m'a demandé de reprendre le cartel. Je suis le nouveau chef du cartel Romanowski...
Ma mère laisse tomber la cuillère et semble se figer sur place, tandis que je la regarde avec incompréhension. Oleg fixe ma mère, et je demande timidement :
— Je peux avoir mon assiette, maman ?
Ma mère reprend ses esprits et me tend mon assiette, puis s'assoit sans se servir, pendant que je commence à manger. Mon père me regarde et ajoute :
— Ma fille, tu vas devoir être forte.
Ma mère reste silencieuse, les yeux fixés sur son assiette comme si elle ne savait pas quoi dire. Mon père semble lui-même perdu dans ses pensées, laissant un silence pesant s'installer dans la pièce.
Finalement, c'est Oleg, mon parrain, qui brise le silence. Sa voix est calme mais empreinte de sérieux.
— Nous devons discuter de la manière dont nous allons gérer cette situation.
Je le regarde, confuse.
— Quelle situation ? demandai-je timidement.
Mon père soupire et pose une main sur mon épaule.
— Enna, ma puce, tu es encore trop jeune pour comprendre tout ça. Mais sache que les choses vont changer pour nous.
Je baisse les yeux, ne sachant pas vraiment ce que ça signifie. Tout ce que je sais, c'est que quelque chose de grave se passe, et que ça affecte ma famille. Mon assiette est devant moi, mais je n'ai plus très faim. Je regarde papa, puis maman, et enfin Oleg, mon parrain. Ils parlent entre eux avec des mots compliqués, que je ne saisis pas vraiment.
— Qu'est-ce que c'est, un cartel ? demandai-je tout doucement.
Mon père me regarde, ses yeux un peu tristes. Il hésite avant de répondre, puis me caresse doucement les cheveux.
— C'est... quelque chose qui concerne le travail de papa, ma chérie. Mais ne t'inquiète pas, tout va bien se passer.
Maman, elle, reste silencieuse, le regard toujours fixé sur son assiette. Je sens que quelque chose de pas bien arrive, mais personne ne m'explique vraiment.
— Est-ce que c'est dangereux ? je murmure, un peu inquiète.
Oleg, mon parrain, me fait un petit sourire, mais il a l'air sérieux.
— Ne t'inquiète pas, Enna. On va tout faire pour que tu sois en sécurité.
Je ne comprends toujours pas. Pourquoi parlent-ils de sécurité ? Pourquoi maman ne dit rien ? Je sens mon cœur battre plus vite. Je veux juste que tout redevienne comme avant, quand on riait ensemble à table.
— Est-ce qu'on peut parler d'autre chose ? demandai-je enfin, ma petite voix cassant un peu le silence lourd.
Papa sourit, mais c'est un sourire triste.
— Bien sûr, ma puce. Mange ton repas, et ne t'en fais pas pour tout ça.
Ma mère finit par prendre la parole, sa voix tremblante.
— Comment as-tu pu accepter ça, Vitaly ? Tu sais très bien dans quoi tu t'engages en reprenant ce cartel.
Mon père la regarde avec tristesse.
— Je n'avais pas le choix, Natalia. C'est une affaire de famille, et je ne peux pas refuser.
— Une affaire de famille ? répète ma mère, incrédule. Tu veux dire que tu préfères mettre ta famille en danger plutôt que de refuser cette... cette folie ?
Mon père baisse les yeux, ne répondant pas. Je sens une boule se former dans ma gorge, la peur commençant à s'installer en moi.
Oleg intervient à nouveau, essayant de calmer les choses.
— Natalia, Vitaly a pris cette décision pour nous protéger. Nous devons rester unis et trouver un moyen de traverser cette épreuve ensemble.
Ma mère soupire, semblant se résigner à la situation.
— Je suppose que nous n'avons pas d'autre choix que de faire face à cette réalité. Mais je refuse de mettre Enna en danger.
Mon père serre ma main avec tendresse.
— Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la protéger, Natalia. Je te le promets.
Je sens les larmes monter aux yeux de ma mère, et je me sens submergée par toutes ces émotions qui me dépassent. Je ne sais pas ce que tout cela signifie pour notre famille, mais je sais que je veux rester avec eux, peu importe ce qui se passe.
Le reste de la soirée se déroule dans un étrange mélange de tension et de résignation. Nous terminons notre repas en silence, chacun perdu dans ses pensées.
Une fois le dîner terminé, ma mère me prend dans ses bras, me serrant contre elle avec force.
— Tout ira bien, ma chérie. Je te le promets.
Je hoche la tête, essayant de croire en ses paroles malgré tout. Mais au fond de moi, une inquiétude persiste, et je me demande ce que l'avenir nous réserve.
—
Ce prologue est là pour un peu mettre en place l'histoire, vous mettre dans l'ambiance et ce à quoi vous attendre.
