ÉPILOGUE

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« Il n'y a pas de hasard, tout est déjà écrit. »

꧁ ALENA ROMANOWSKI ꧂

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ALENA ROMANOWSKI

Année 2026 :

Deux ans se sont écoulés depuis la tragédie qui avait bouleversé ma vie. Deux ans de deuil, de découvertes et de profondes transformations. Deux ans pendant lesquels j'avais appris à accepter les vérités difficiles qui se cachaient derrière les mensonges et les mystères de mon passé.

Finalement, quitter la Russie pour l'Italie s'est avéré être une bonne décision. À mon arrivée, les crises de panique dominaient ma vie et je perdais le contrôle de tout. Je n'arrivais pas à parler. C'était un combat contre moi-même que je ne parvenais pas à gagner. Des flashbacks et des cauchemars de cette période me consumaient sans relâche.

Depuis la mort de mon père, j'ai souvent été envahie par un sentiment de culpabilité. Il était une figure controversée, un homme que beaucoup redoutaient. Certains le qualifiaient de chef mafieux, mais pour moi, il était simplement mon père, une présence rassurante malgré ses activités douteuses. Sa disparition a laissé un vide immense, une douleur que je n'ai pas su comment gérer.

Deux ans ont passé depuis son décès, et pourtant, je n'ai toujours pas trouvé le courage de retourner voir sa tombe. Cette absence, cette incapacité à lui rendre hommage me hante. Parfois, je me sens comme une fille indigne, incapable de faire face à la réalité de sa perte. J'imagine qu'il doit être déçu de moi, qu'il doit penser que je l'ai abandonné, même dans la mort. Ces pensées me rongent et amplifient mon chagrin.

Certaines personnes ne sont pas prêtes à affronter le deuil, qui est l'une des blessures les plus profondes pour le cœur et l'âme, et qui laisse une empreinte indélébile. S'enfermer dans le déni procure une forme de réconfort. On se convainc que tout va bien en essayant d'oublier cet événement tragique.

Pourtant, mon père était un homme complexe. D'un côté, il m'aimait profondément et voulait me protéger du monde dangereux dans lequel il évoluait. De l'autre, ses actions et ses choix ont souvent mis notre famille en danger. Cette dualité me laisse confuse, tiraillée entre l'amour que je lui portais et la peur que son mode de vie suscitait en moi.

Le déni est devenu mon refuge. Je m'efforce de vivre ma vie comme si tout allait bien, en essayant d'ignorer ce qui s'est passé. Mais cette stratégie a ses limites. À chaque moment de calme, à chaque instant de solitude, les souvenirs refont surface. Le visage de mon père, ses paroles, ses gestes, tout revient avec une force déconcertante.

Peut-être que mon refus de retourner au cimetière est une forme de protection, une manière de me préserver de la douleur. Voir sa tombe rendrait sa mort trop réelle, trop définitive. Tant que je n'y vais pas, je peux prétendre qu'il est toujours quelque part, vivant dans un monde parallèle où je n'ai pas à affronter son absence.

STAY WITH ME | en réécriture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant