𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘪𝘳𝘦 𝘤𝘢𝘶𝘤𝘩𝘦𝘮𝘢𝘳. 𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘢 𝘥𝘦𝘳𝘯𝘪è𝘳𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘳é𝘥𝘦𝘮𝘱𝘵𝘪𝘰𝘯.
En Russie, s'appeler Romanowski n'est pas forcement une bonne chose. Du moins pour Enna.
Ce qu'elle ignore, c'est que son nom...
« Je cherche parfois refuge dans l'ombre de mes habitudes, oubliant que le vrai vide se cache derrière mes excuses. »
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☾ ALESSANDRO MANCINI 2024 ⎮ Palerme, Sicile
Je tire avec lassitude sur ma cigarette, mes poumons se gonflant de cette fumée âcre qui semble momentanément apaiser le chaos qui m'habite. Mon regard se perd dans l'obscurité, là où les lumières de Palerme scintillent au loin, indifférentes à ma présence. Chaque inhalation est une déchirure, chaque exhalation une tentative désespérée de repousser le vide.
Sur la rambarde à mes côtés, un verre de whisky reflète faiblement les étoiles. Je prends une gorgée, l'alcool brûle légèrement en descendant, laissant derrière lui une chaleur éphémère, presque réconfortante. Mais cette chaleur ne fait que masquer la froideur qui persiste, ce gouffre invisible que ni le tabac, ni l'alcool ne parviennent à combler.
Je réalise soudain que je parle à voix haute, chuchotant dans l'obscurité : « C'est drôle, n'est-ce pas ? » Un rire sec m'échappe, presque un râle. Je me sens pathétique, là, clope au bec, le goût amer de la nicotine encore sur ma langue, tandis qu'il y a à peine quelques instants, je m'agrippais à ce verre de whisky comme si c'était ma bouée de sauvetage. L'ironie me frappe en plein visage.
Je suis enchaîné à ce rituel absurde, cherchant un apaisement éphémère dans des gestes mécaniques, répétés mille fois mais qui, désormais, ne m'apportent plus rien. Je suis coincé dans cette spirale, un cycle sans fin qui me retient prisonnier. Fumer, boire, chercher à fuir, sans jamais vraiment y arriver. Tout semble si futile. Plus j'avance, plus ces vices perdent leur sens, et pourtant, je m'y accroche comme si, quelque part au fond de moi, j'espérais encore trouver un semblant de réconfort, même si ce n'est qu'une illusion.
Je suis perdu dans ces souvenirs, le visage de Natalia Kovalenko apparaissant brièvement dans l'ombre de mes pensées, lorsqu'un son m'arrache à ma contemplation. Mon téléphone vibre, brisant le silence de la nuit. C'est elle. L'écran affiche son nom comme un rappel glacé de mon passé, un passé que j'ai tenté de laisser derrière moi, sans vraiment y parvenir.
Je fixe le téléphone un instant, hésitant à décrocher. Les vieilles habitudes sont tenaces, et avec Natalia, chaque appel est une invitation à replonger dans ce monde que je croyais avoir quitté. Mes doigts tremblent légèrement lorsque je fais glisser l'écran pour répondre. La voix de Natalia, toujours aussi calme et tranchante, s'élève dans le silence.
— J'ai une nouvelle mission pour toi.
Enfin ! Quelque chose pour occuper mes journées à venir. Un sourire se dessine sur mon visage en entendant la voix familière de Natalia à travers le téléphone. Ses paroles résonnent dans mon esprit, ravivant l'excitation que je pensais avoir perdue depuis un moment.
