𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘪𝘳𝘦 𝘤𝘢𝘶𝘤𝘩𝘦𝘮𝘢𝘳. 𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘢 𝘥𝘦𝘳𝘯𝘪è𝘳𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘳é𝘥𝘦𝘮𝘱𝘵𝘪𝘰𝘯.
En Russie, s'appeler Romanowski n'est pas forcement une bonne chose. Du moins pour Enna.
Ce qu'elle ignore, c'est que son nom...
« D'aussi loin que je me souvienne de ma vie sur Terre, j'ai toujours plus ou moins baigné dans l'ombre sinistre de la mafia. »
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☾ ALENA ROMANOWSKI — 2024 ⎮ Krasnodar, Russie
Le soleil d'octobre filtrait à travers mes rideaux, et ma chambre se retrouvait baignée de nuances rosées et dorées. J'ai pris une grande inspiration, étirant doucement mes muscles, profitant de ces dernières minutes de calme avant que la journée ne commence vraiment. Mais quand j'ai tourné la tête vers la fenêtre, mes yeux se sont posés sur quelque chose d'inattendu : des petits flocons de neige, flottant doucement dans l'air. Mon cœur a fait un bond dans ma poitrine. L'hiver était déjà là, plus vite que prévu. Et avec lui, ce froid perçant et ces journées sans fin, où la lumière disparaît trop tôt.
Je laissai échapper un long soupir en me rappelant à quel point je détestais la neige et ce froid insupportable. Mon esprit s'évada directement vers ces journées d'été, quand le soleil tapait fort, réchauffant tout, la terre comme mes pensées. J'étais replongée dans mes souvenirs d'après-midi à flâner au bord de la piscine, à écouter le doux clapotis des vagues quand j'étais à la plage, ou ces soirées sans fin, enveloppées par la lumière dorée du coucher de soleil. Tout ça me manquait tellement, ça me hantait même.
Ce matin-là, le calme a vite disparu quand Oleg, le bras droit de mon père, est arrivé en courant.
— Enna, ton père, souhaite te voir dans son bureau immédiatement, annonça-t-il d'une voix respectueuse, mais déterminée.
Le ton sérieux d'Oleg me fit immédiatement froncer les sourcils.
— Pourquoi mon père veut me voir ? demandai-je, l'anxiété se lisant sur mon visage de jeune adulte.
Oleg semblait hésiter un instant, ses yeux scrutant les miens comme s'il évaluait si j'étais prête à entendre la vérité.
— Tu verras par toi-même, Enna, répondit-il finalement. Mais c'est urgent. Il m'a spécifiquement demandé de te faire venir. Il se passe quelque chose.
Je me levai, intriguée par cette convocation matinale. Mon père n'était pas du genre à m'interrompre si tôt, enfin tôt il était presque onze heures du matin, sauf si quelque chose de sérieux se préparait.
Mon père est un homme très important et respecté dans un monde un peu mystérieux. Il m'a appris toutes ces choses quand j'étais petite. Les sourires faux pendant les repas de famille, les chuchotements inquiétants dans les couloirs, les poignées de main où se cachaient des secrets, c'était tout ce que je vivais tous les jours.
Au lieu de briller sous les projecteurs, j'ai appris à me déplacer dans des endroits sombres et secrets pour nos réunions. Au lieu de marcher sur des tapis rouges, mes pas ont foulé des sentiers remplis de mystères et de trahisons. Les lumières vives des spectacles ont été remplacées par la douce lueur des bougies pendant nos discussions nocturnes.
