𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘪𝘳𝘦 𝘤𝘢𝘶𝘤𝘩𝘦𝘮𝘢𝘳. 𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘢 𝘥𝘦𝘳𝘯𝘪è𝘳𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘳é𝘥𝘦𝘮𝘱𝘵𝘪𝘰𝘯.
En Russie, s'appeler Romanowski n'est pas forcement une bonne chose. Du moins pour Enna.
Ce qu'elle ignore, c'est que son nom...
« Dissimuler ce que l'on ressent, c'est refuser de montrer sa vraie vulnérabilité. »
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☾ LEVI VORONIN — 2024 ⎮ Krasnodar, Russie
Je m'étais affalé sur le canapé du salon, captivé par les informations défilant sur l'écran de mon téléphone. Des messages professionnels, des mises à jour sur des affaires en cours. La routine quotidienne de quelqu'un immergé dans un monde où le succès exigeait une constante attention.
Le bruit feutré des escaliers m'alerta à peine, mais je levai brièvement les yeux pour voir Enna entrer, manifestement en quête de quelque chose. Elle se rapprocha doucement, et lorsque sa voix douce prononça mon nom, je sursautai légèrement, détournant mon attention du flux incessant d'informations sur mon téléphone.
— Enna, bonjour, répondis-je avec un faible sourire, bien que mon esprit soit encore en partie absorbé par les messages professionnels qui clignotaient sur l'écran. Elle s'installa à mes côtés sur le canapé, rompant ma concentration momentanément.
— Tu as passé ta matinée sur ton téléphone ? demanda-t-elle, soulignant le décalage entre notre manière de passer le temps.
Je haussai les épaules en reposant mon téléphone sur la table basse.
— Rien de très important, juste des messages de travail. Je pensais que tu aurais besoin de temps pour toi.
Les paroles semblaient toucher Enna d'une manière particulière. Elle avoua qu'elle aurait préféré passer la matinée avec moi. Sa réponse me laissa perplexe, soulignant la complexité de nos sentiments mutuels.
— Et pourquoi exactement ? interrogeais-je, cherchant à comprendre les motivations derrière cette demande.
Elle hésita, puis révéla avec un sourire timide :
— J'ai besoin de changer d'air, de m'éloigner des problèmes qui nous entourent ici. Et... je ne veux pas être seule. Tu es la seule personne que je puisse supporter en ce moment.
Mon regard resta fixé sur elle, un mélange de compréhension et d'incertitude. Nos relations étaient compliquées, teintées de tensions palpables. Acceptant à contrecœur, j'acquiesçai pour passer du temps avec elle, conscient de ma responsabilité de veiller sur elle, même si cela ne correspondait pas exactement à mes préférences.
Nous nous retrouvâmes dans le salon, chaque mètre de distance entre nous semblant amplifier le fossé émotionnel qui existait. La journée était maussade, le froid s'insinuant même à travers les fenêtres. Assis à quelques mètres d'Enna, une distance respectueuse, les possibilités d'activités étaient limitées, et nos conversations étaient ponctuées de silences inconfortables.
La patience d'Enna semblait atteindre ses limites, et son impulsion de provocation était évidente.
— Levi, tu as vraiment envie de passer toute la journée à te morfondre ici ? lâcha-t-elle, accentuant chaque mot pour souligner l'ennui qui semblait nous envelopper.
