« Peut-être que je ne mérite pas de belles choses parce que je paie pour des péchés dont je ne me souviens pas. »
☾ ALENA ROMANOWSKI
— 2024 ⎮ Krasnodar, RussieAlors que je me frayais un chemin à travers la foule, mes yeux scannèrent la pièce à la recherche de mon père. Finalement, je le repérai, debout près d'un groupe de personnes en train de discuter. Son regard se tourna vers moi, et un sourire chaleureux se dessina sur son visage. La plupart des personnes autour de lui semblaient être des hommes d'affaires, des partenaires de jeu ou des amis, tous plongés dans des conversations animées. La voix de mon père, en revanche, était forte et assurée, sa présence dominante dans la pièce.
Je m'approchai de lui, me forçant à garder mon attitude détachée. Il m'accueillit avec un geste de la main, m'invitant à le rejoindre.
— Enna, ma puce, je suis ravi que tu sois venue, dit-il avec un enthousiasme qui ne laissait transparaître aucune des tensions que je ressentais en sa présence.
Je lui adressai un sourire, faisant semblant d'être heureuse de le voir. La vérité était que je n'avais pas envie de passer du temps avec lui, surtout après ce que j'avais vu la veille avec Isabella.
Alors que je m'approchais de mon père, un flot de pensées contradictoires déferlait en moi. D'un côté, il s'efforçait de jouer le rôle du père aimant, de l'homme d'affaires prospère, et de l'âme de la fête, dissimulant toute trace de ses problèmes. D'un autre côté, je me demandais comment il osait faire comme si de rien n'était, après avoir pris la décision de remplacer ma mère et d'ajouter de la confusion à ma vie déjà chaotique.
Le faux sourire que je lui adressais était une armure pour masquer ma propre colère et ma tristesse. Je savais que je devais être prudente, jouer le jeu des apparences, car dans notre monde, les faiblesses étaient exploitées sans pitié.
— Tu es très élégant ce soir.
Il fait une légère inclinaison de la tête, un air satisfait sur le visage.
— Merci, ma puce. Et toi, tu es absolument radieuse. Cette robe te va à ravir.
Je fus surprise par le compliment sincère de mon père. Habituellement, nos échanges étaient empreints de formalité et de froideur, mais cette fois, il semblait réellement apprécier ma présence. Je décidai de ne pas laisser transparaître ma surprise et lui répondis avec un sourire poli.
— Merci, papa. C'est une création de Versace. J'ai pensé que ce serait approprié pour l'occasion.
Son regard s'illumina à l'évocation de la célèbre maison de couture. Il aimait les signes extérieurs de réussite et de renommée, et porter du Versace était certainement un moyen de les afficher.
— Tu as toujours eu un goût impeccable, Enna. Tu ressembles tellement à ta mère ce soir. Tu es une vraie princesse, tout comme elle l'était.
Son compliment me prit au dépourvu. Je me souviens alors des moments de mon enfance où je m'asseyais avec ma mère et que nous feuilletons des livres d'histoires de princesses. Je disais toujours à ma mère qu'elle était ma princesse, celle qui portait des robes magnifiques et qui était toujours là pour moi. C'était un souvenir tendre que j'avais gardé précieusement en moi.
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STAY WITH ME | en réécriture
Romance𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘪𝘳𝘦 𝘤𝘢𝘶𝘤𝘩𝘦𝘮𝘢𝘳. 𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘢 𝘥𝘦𝘳𝘯𝘪è𝘳𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘳é𝘥𝘦𝘮𝘱𝘵𝘪𝘰𝘯. En Russie, s'appeler Romanowski n'est pas forcement une bonne chose. Du moins pour Enna. Ce qu'elle ignore, c'est que son nom...