CHAPITRE 32

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« Refuser de retomber dans l'abandon, c'est choisir de se relever encore et encore. »

☾ ALENA ROMANOWSKI— 2024 ⎮ Krasnodar, Russie

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☾ ALENA ROMANOWSKI
— 2024 ⎮ Krasnodar, Russie

Je m'enfonçais dans un état de léthargie, prisonnière de ma chambre, dévorée par des pensées tourmentées. La voix de mon père s'était transformée en murmure lointain alors qu'il discutait avec Sasha, ma meilleure amie, dans le salon. Leur préoccupation résonnait à travers la maison, mais pour moi, c'était comme si tout se déroulait à des kilomètres de distance.

Sasha ouvrit la porte de ma chambre avec une détermination palpable, posant un regard inquiet sur moi.

— Enna, ça suffit. Tu ne peux pas rester cloîtrée ici pour l'éternité.

Je la regardai d'un regard glacial, mes yeux reflétant toute l'amertume et la frustration qui m'habitait.

— Et pourquoi pas ? grognai-je d'un ton acerbe. Qu'est-ce que ça peut te foutre de toute façon ?

Sasha soupira, sa patience commençant à s'effriter devant mon attitude hostile.

— Parce que tu es ma meilleure amie, Enna, et ça me fait quelque chose de te voir comme ça. Tu te laisses sombrer dans le noir sans même essayer de te battre.

Je serrai les poings, une bouffée de colère montait en moi.

— Me battre ? répétai-je avec mépris. Tu crois que je n'ai pas essayé ? Regarde autour de toi, Sasha. Regarde ma vie de merde. Ma mère m'a abandonnée il y a quatorze ans, mon père est un chef mafieux, je suis pourchassée par des ennemis, et mon garde du corps s'est barré. Ma vie, c'est de la merde, alors épargne-moi tes conseils inutiles.

Les mots étaient sortis plus durement que je ne l'avais prévu, mais je ne pouvais plus retenir ma rage. Sasha baissa les yeux, blessée par mes paroles tranchantes.

— Je sais tout ça, Enna, murmura-t-elle d'une voix douce. Mais ça ne veut pas dire que tu dois abandonner. Tu as encore des gens qui se soucient de toi, qui veulent t'aider. Moi, par exemple.

Je détournai le regard, mon cœur se serrant dans ma poitrine. Sasha avait raison, bien sûr. Elle avait toujours été là pour moi, même lorsque je l'avais repoussée avec toute la force de ma colère et de ma douleur. Et pourtant, je continuais à la traiter avec mépris, comme si elle était la source de tous mes problèmes.

— Je n'ai pas besoin de ton aide, répliquai-je froidement. Je n'ai besoin de personne.

Sasha soupira, une lueur de tristesse dans ses yeux.

— Tu peux te mentir à toi-même, Enna, mais pas à moi. Je vais te préparer quelque chose à manger. Et s'il te plaît, essaie de te reposer un peu.

Elle quitta ma chambre, me laissant seule avec mes pensées sombres et mes remords. Et même si je savais qu'elle avait raison, j'étais incapable de l'admettre. Ma colère et ma douleur m'avaient transformée en une coquille dure et insensible, incapable de recevoir l'amour et le soutien que Sasha me tendait désespérément. Et pour ça, je me détestais encore plus.

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