𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘪𝘳𝘦 𝘤𝘢𝘶𝘤𝘩𝘦𝘮𝘢𝘳. 𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘴𝘢 𝘥𝘦𝘳𝘯𝘪è𝘳𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘳é𝘥𝘦𝘮𝘱𝘵𝘪𝘰𝘯.
En Russie, s'appeler Romanowski n'est pas forcement une bonne chose. Du moins pour Enna.
Ce qu'elle ignore, c'est que son nom...
« La douleur est temporaire, l'abandon est définitif. »
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
☾ ALENA ROMANOWSKI — 2024 ⎮ Moscou, Russie
Là, allongée dans ce lit d'hôpital, les murs blancs et froids me regardent comme si c'était la première fois que je les voyais. Mes paupières s'ouvrent lentement, se battant contre la lumière vive qui envahit la pièce. Où suis-je ? Comment ai-je atterri ici ?
Mon bras droit est entouré d'un bandage serré, et la douleur qui pulse à travers lui me rappelle que quelque chose de grave s'est produit. Les souvenirs reviennent en rafales, comme des images floues projetées sur l'écran de ma mémoire. Le chef des Dark Serpents, son couteau étincelant, la fureur dans ses yeux. Puis, la silhouette héroïque de mon père se sacrifiant pour me protéger.
Je pousse un gémissement étouffé, à la fois physique et émotionnel. Mon père... Il n'est plus là. L'éclat du sacrifice qu'il a fait pour moi brille dans ma mémoire, mais la douleur de sa perte est trop réelle. Je ne peux pas retenir les larmes qui s'accumulent, glissant silencieusement sur mes joues.
C'est alors que je remarque sa présence, assis non loin de moi, une expression d'inquiétude profonde creusée sur son visage. Alessandro, celui que j'avais connu sous le nom de Levi, arbore un air froid et distant, mais ses yeux trahissent une autre histoire. Ils sont empreints d'inquiétude, d'une anxiété qu'il ne peut pas cacher.
Il se lève de sa chaise, déployant son imposant cadre, et s'approche du lit. Sa voix, d'ordinaire froide, prend une tonalité étrangement douce et rassurante.
— Tu es réveillée. Comment tu te sens ? demande-t-il, son regard scrutant mon visage comme s'il cherchait des signes de détresse.
Ma bouche s'ouvre pour répondre, mais aucun son ne sort immédiatement. Les mots se bousculent dans ma tête, mais ma gorge semble serrée par l'émotion. Finalement, je parviens à articuler quelques mots.
— Mon père...
Le regard de Alessandro s'assombrit davantage. Il comprend, même sans que je termine ma phrase. Il a été témoin de tout cela, du sacrifice de mon père, de la violence des Dark Serpents.
— Je suis désolé, commence-t-il, un mélange de sincérité et de réserve dans sa voix. Il était un homme courageux.
Les émotions tourbillonnent en moi, une tempête chaotique de douleur, de tristesse et de colère. J'ai envie de crier, de frapper quelque chose, de faire sortir toute cette douleur. Mais au lieu de cela, je me contente de serrer les poings sous les draps, mes ongles mordant ma paume.
— Comment suis-je arrivée ici ? finis-je par demander, cherchant une distraction dans les détails pratiques.
Alessandro explique brièvement comment il a réussi à me sortir de là, à appeler les secours après l'affrontement avec les Dark Serpents. Il me parle de l'opération que j'ai subie pour soigner ma blessure au bras, et qu'ils m'ont mise dans un coma artificiel.
