Chapitre 4 ✰

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Enola

Je regarde Eden avec impatience. Il ouvre la bouche mais rien n'en sort.

De longues minutes s'écoulent sans un bruit jusqu'à ce qu'il finisse enfin par prendre la parole.

Tout a commencé il y a 3 ans.
Je rentrais du collège à pied lorsqu'une voiture s'est arrêtée à mon niveau. La vitre avant s'est abaissée et un homme âgé d'une vingtaine d'années m'a ordonné de monter. Au début, j'étais méfiant et j'ai donc refusé. En voyant que je ne comptais pas lui obéir, un homme a l'arrière descendit et me prit brusquement par le bras pour me faire rentrer de force. Quelques secondes à peine après que la voiture ai démarrée, l'homme assis à côté de moi me mit un chiffon devant la bouche pour m'empêcher de respirer. Je cru inhaler un produit toxique et cela était probablement le cas puisque dans les secondes qui ont suivies je me suis endormi.

Il fait une pause puis reprend:

Lorsque j'ai rouvert les yeux, j'étais assis sur une chaise en bois, les poignets ligotés au dos. Tout d'abord je vis flou, puis lorsque ma vue s'adapta à la pénombre de la pièce, je cru reconnaître l'homme qui était assis à l'arrière de la voiture tout à l'heure. La pièce où nous nous trouvions avait une forte odeur de moisissures et l'éclairage était très clairement absent.
L'homme ne prit la parole que quelques minutes plus tard. Il m'expliqua tout, absolument tout. Il commença par m'expliquer pourquoi il m'avait enlevé de force quelques heures auparavant puis il finit par me demander une chose que je n'aurais jamais imaginé. Et dire que je pensais qu'il allait me tuer ou me laisser pourrir dans cette pièce jusqu'à ce que je finisse par mourir de soif, ou bien de faim... c'était tout le contraire. En réalité, cet homme ne me voulait pas de mal. C'est surprenant n'est ce pas ? Et pourtant c'est la vérité. Il m'a raconté que mon père était à la tête d'un des plus grand gang en Italie.
Mon corps entier avait chancelé lorsque j'avais ouï ces paroles.
Mon père.
Je n'avais jamais eu aucune information sur lui, à part son nom: Alessandro Bianchi.
Au moins une chose que je tenais de lui !
C'était la seule info que j'avais réussi à soustraire à ma mère quand j'étais gamin. Elle m'avait dit qu'il était mort d'un cancer avant ma naissance.
Malheureusement je venais de comprendre que ses paroles n'étaient que de stupides mensonges...

Il fait à nouveau une pause et prend une grande inspiration avant de poursuivre.

Il me demanda d'intégrer la mafia italienne pour un contrat de 3 ans, sous la requête de mon père. Au début, je fus pris par surprise et refusa car je pensais déjà à ce que cela pouvait engendrer. Toute ma vie allait basculer: je pensais déjà au fait de ne plus te revoir, ainsi que ma mère, je devrai abandonner mes études, tout mon quotidien serait entièrement chamboulé !
De plus, l'Italie était très loin de Londres, je ne voulais pas partir. Puis il m'a fait changer d'avis par je ne sais quelle manière, mais il a réussi à faire en sorte que j'accepte sa proposition. C'est donc comme ça que je suis parti m'installer dans l'immense villa de mon père et que j'ai fait sa rencontre pour la première fois. Il avait fait paver toute sa maison de marbre: c'était splendide. D'énormes baies vitrées étaient visibles dans chacune des chambres. En revanche, concernant mon père, je ne m'attendais pas vraiment à ça, à vrai dire. C'était un homme froid et distant. Lorsqu'il me parlait j'avais l'impression d'être un simple employé ou une personne sans importance, au final c'était peut être comme cela qu'il me voyait de son côté. Quelques jours après que je me sois installé, il m'a convoqué dans son bureau et m'a donné une mission. D'après ce que j'avais compris, je devais aller repérer un homme de la mafia ennemie lors d'une soirée costumée. Il m'a expliqué que j'aurai quotidiennement ce genre de tâches et que c'était mon seul et unique travail, mais que je ne devais pas échouer, sous peine d'être viré. Pour exercer cela, j'empochais 5000€ par mois. Cela n'était pas rien et à l'époque, j'ai sauté sur l'occasion, même si cela m'avait coûté ma vie avec toi. Tu imagines, si quelqu'un te proposais de faire de petits taffs par-ci par là de temps à autre et qu'en échange on te payait 5000€ par mois ? Surtout qu'à ce moment là, j'étais encore au collège et je pensais déjà à tout ce que je pourrai m'offrir après quelques mois de "travail". Et puis je me suis dis que rester là bas pendant trois ans n'était pas si horrible que ça, de toute façon je comptais revenir après avoir terminé mon contrat, et regarde je l'ai fait. Je suis là maintenant !

Lost love (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant