When The Night Meets The Moon

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Les rayons du soleil illuminent la pièce à travers les rideaux si peu épais qu’ils pourraient se déchirer au moindre mouvement brusque. Les vibrations de mon téléphone ne cessent alors je le saisis. Je ne suis pas surprise de voir qu’Aiden a changé le nom du groupe comme chaque semaine. Il dit que ça dépend de son originalité et de son humeur, aujourd’hui il s’appelle « Les alcooliques anonymes », s’en oublié le « surtout Eloïs » inscrit entre parenthèses. Mila ne peux s’empêcher de montrer son amusement.

De Mil’<3 : Même en étant loin, je sens de là qu’il y en a un qui va pas être content.

De Aiden la madeleine : Merde ! Tu penses qu’il faut que j’aille me cacher ?

De mil’<3 : Ne réfléchis même pas, cours !!!

« Numéro non-enregistré a quitté le groupe. »

Le fait de recevoir cette notification me procure un frisson remontant le long de mon corps. Mon cerveau divague alors sur mon rêve de la veille de façon incontrôlée. Je prends ce songe comme une trahison de la part de mon subconscient, introduire Eloïs et Logan dans le même univers me parait irréel.

Je me lève appréhendant l’instant ou nos regards risquent de se croiser. Je fonce à la douche puis enfile un bermuda en jean accompagné d’un crop-top blanc. Je ne manque pas d’y joindre un sweat clair à mon look en raison du froid permanent rappelant l'arrivée de l'hiver. J’attache la partie haute de mes cheveux en un chignon et ajoute un nœud bleu pour rappeler le jean. J’applique de quoi rendre mon visage moins fade.

J’arrive à la caffet, pour ne pas changer, l’odeur des différents petits déjeunés arrive à mon nez. Je commande un cappuccino en pensant au fait qu’habituellement j’en aurais pris deux. Je saisis ma boisson avec un sourire sur les lèvres et décide de m’installer sur La Table Abandonnée. Elle porte plutôt bien son nom puisque nous même l’avons laissé tomber depuis quelques temps.

La chaleur de mon café manque de faire fondre ma langue à son  contact. D’un geste peu contrôlé je dépose mon gobelet, laissant des flaques tomber sur la table et je crée des mouvements avec mes mains comme pour envoyer de l’air frais sur ma langue.
Toujours plongée dans mon geste, je trouve Eloïs accoudé contre un arbre et fumant sa cigarette du matin. Il me fixe et étire un sourire moqueur envers moi.

Je revois ses muscles qui se contractent pour attraper mon corps. Déboussolée je ne remarque même pas que ma langue est encore tirée, je suis rattrapée par le vent qui sèche mon organe buccal.
Il fait un pas en avant, il arrive juste devant moi et écrase le bout de sa clope contre la table. Je fixe le mouvement de sa main me rappelant ses veines apparentes avec ce couteau au creux de sa paume. Il prend place sur le banc, là de suite, l’envie de lui parler ne m’enchante pas mais l’impression que mon corps est collé à ce banc, je ne parviens pas à m’enfuir.

-T’as une trace de café, là.

Très intéressant pour entamer une conversation.

Il pointe son arc de cupidon. Je prends la manche de mon pull sans rien ajouter, mais, il me présente un mouchoir afin de ne pas me tacher. Son bras allongé vers moi me fait l’effet de picotements dans le creux de mon ventre. Je me lève en trombe et réussi à murmurer :

-Non merci.

J’avance le plus loin possible.

Pourquoi ai-je fais ça ?
C’est débile.

▪︎14h30▪︎
J’enfile ma tenue et corrige une dernière fois ma coiffure, puis empoigne mon sac en tissu violet pale, contenant ma bouteille d’eau et de quoi me changer.