Tokyo Revenger

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟺

ੈ♡༄

Shinjuku | Many months later | ♫⋆; Wildflower, Billie Eilish

Pour les âmes perdues qui crient en silence, mais que personne n'entend.

L'automne est là, et tout semble se transformer autour de moi. Les arbres, autrefois si verts et vivants, se dénudent peu à peu, laissant leurs branches presque nues, se balançant doucement au rythme du vent.

Il y a quelque chose de triste dans l'air en ce moment. Peut-être que c'est la fraîcheur croissante qui pénètre les os, ou peut-être que c'est la lumière dorée du soleil couchant qui semble si fragile et fugace. Chaque pas que je fais sur les feuilles mortes produisent un bruit sec et craquant, cela ne me dérange pas au contraire, ça m'apaise.

Je regarde les feuilles tomber, une par une, et je me demande combien d'autres suivront avant que tout ne soit complètement dépouillé.

Je me demande parfois si je ne suis pas un peu comme ces feuilles, me détachant doucement de ce que je connais, flottant sans but précis, juste en attendant que le vent me porte. Je pousse un grand soupir.

Les journées deviennent plus courtes, et la nuit tombe plus vite. Il y a un sentiment de clôture dans cet assombrissement précoce, comme si la journée se refermait doucement sur elle-même.

Tout est si calme, si silencieux, et pourtant, il y a une sorte de bruit sous-jacent dans ce silence – celui du monde qui se prépare à hiberner.

Chaque couleur chaude, chaque souffle d'air frais, semble me rappeler que rien n'est éternel, que tout change et évolue sans cesse. Il y a une beauté dans cette vérité, mais aussi une certaine douleur.

- Thalyana, je suis là !!

Dès que j'entends sa voix, je me fige, comme à chaque fois. Le son de la voix d'Hina me terrifie. C'est toujours le même effet lorsqu'elle commence à parler, et je ne m'y habituerai jamais.

Je me dirige vers elle et vois qu'elle m'attend sur un banc, son sac sur le dos. Elle me sourit, un sourire aussi faux que sa personnalité, mais je ne peux pas vraiment lui en vouloir pour ça.

Au fur et à mesure que j'avance, il me semble que le monde commence à ralentir autour de moi. Le bruit des autres lycéens disparaît peu à peu, et je n'entends plus rien, pas même Hina, bien que je voie ses lèvres bouger.

Une sensation d'oppression monte en moi, et l'air devient soudainement lourd. Mon cœur s'emballe, et je me sens envahi par une vague d'angoisse.

Pas maintenant, non pas maintenant...

Je commence à chercher mes médicaments avec une panique croissante. Je fouille frénétiquement dans mes poches et mon sac, jusqu'à enfin les trouver. Ma tête tourne et ma vision se trouble, et la boîte me glisse des mains.

Je m'accroupis pour la ramasser, mais une main fine se pose délicatement sur la boîte et la relève avant de lire le contenu.

— Xanax. Tu prends ça, toi ?

Hina me fixe en fronçant les sourcils.

Elle ne peut pas savoir que j'utilise ces médicaments. Je lui avais dit que j'avais eu un accident de voiture et que j'avais perdu la mémoire. Ensuite, j'ai continué à mentir, prétendant que ma vie était parfaite. Je crois que la seule chose vraie que j'ai pu dire, c'est la richesse de mes parents, et maintenant elle me colle. Juste comme Keiji l'avait prédit.

Je retire ma main tremblante et me racle la gorge.

— Non... je l'ai trouvée par terre.

Ses sourcils se détendent et un sourire se fixe sur son visage.