ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 3 : ᴛʜᴀʟʏᴀɴᴀ

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ੈ♡༄

Shibuya ; 1 week after the past ~ White Mustang Lana del rey

Finalement, j'aime les toits.

Mes jambes se balancent dans le vide depuis vingt minutes, sans jamais se fatiguer.

L'atmosphère apaisante, baignée dans une lueur rougeâtre, m'enveloppe tandis que le soleil se couche à l'horizon. Les nuances écarlates se reflètent sur les murs et le sol, créant cette ambiance familière que j'apprécie tant. Le vent frais du soir souffle doucement, apportant avec lui le murmure apaisant des arbres environnants. Chaque souffle d'air semble emporter les tensions du jour, laissant place à une tranquillité profonde.

J'aurais aimé qu'il emporte aussi la solitude que je ressens, car elle n'est pas simplement l'absence de compagnie, mais une présence lourde et tangible. Elle réside dans le silence autour de moi, dans l'écho de mes pensées et dans l'immensité du ciel rougeoyant. Elle est là, dans chaque ombre allongée, dans chaque brise qui effleure ma peau sans que personne ne soit là pour la ressentir avec moi.

C'est peut-être égoïste de penser ainsi, mais c'est la vérité. Mes anciens amis sont sûrement en train de manger des yakitoris dans notre restaurant habituel. Kenta, fidèle à lui-même, doit essayer de faire rire tout le monde et réussir grâce à la médiocrité de sa blague.

Je laisse mon visage s'adoucir au souvenir de ces moments.

Et moi alors, qu'est-ce ce que je fais ?

Rien.

Je ne fais rien.

C'est ce qu'on m'a toujours reproché. J'attends que le temps passe, et j'admire le ciel. Mes parents aimaient m'appeler la rêveuse, parce qu'apparemment, j'avais toujours la tête dans la lune.

C'était un soir d'hiver glacial, la maison plongée dans une semi-obscurité alors que je m'asseyais dans ma chambre, entourée de livres et de dessins éparpillés. En bas, mes parents discutaient à voix basse. Leurs voix s'élevaient par moments, filtrant à travers les fissures de la porte close.

Je me souviens avoir entendu mon père dire d'un ton sévère : « Elle ne vit que dans ses rêves. Elle ne pourra jamais affronter le monde réel si elle continue comme ça. » Ma mère répondit doucement, mais avec une pointe d'angoisse dans sa voix : « Nous voulons juste qu'elle réussisse, qu'elle comprenne ce qui est important dans la vie. »

Un verre se brisa, me faisant sursauter.

"Elle n'est même pas belle, Kaori ! J'ai l'impression que plus elle grandit, plus elle se néglige."

J'entendis le son d'une gifle.

"Haruto ! Ne parle plus jamais ainsi de notre fille, tu m'entends ?!"

Une assiette se brisa à son tour.

"Je n'ai pas quitté les États-Unis pour élever une gamine qui n'a pas la beauté de sa mère !"

Ces mots m'ont frappé comme des coups. J'étais une enfant, mais je sentais la lourdeur de leurs attentes. C'était comme si mes rêves étaient un fardeau que je ne pouvais pas expliquer, un reflet d'une profonde déconnexion entre mes désirs et leurs attentes.

Mais j'aimais rêver. J'aime rêver. J'aime m'asseoir sur des bancs usés, un jour de pluie, enveloppé dans des vêtements légers, sans parapluie pour me protéger. Dans un parc désert, où l'absence de la foule rend la solitude presque tangible. Juste moi, la pluie et mes rêves.

Je veux retrouver l'époque où la solitude ne me dérangeait pas, car je savais que je pouvais être entourée si je le souhaitais. Maintenant, je suis seule et je dois m'y habituer, en me disant que cette fois, c'est pour toujours, car il n'y a plus personne.

Tokyo Revenger Où les histoires vivent. Découvrez maintenant