Prologue

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Cette fois-ci le verrou saute et je ne lui en veux pas. Moi non plus je ne suis à pas grand chose de céder. J'espérais quand même qu'il tiendrai encore à une ou deux crises de nerfs de mon père, histoire de me donner l'opportunité de retomber sur mes pieds après une chute au enfer comme celle que je vis. Maman est morte, je ne ferais pas l'affront de continuer « Ou peut-être hier, je ne sais pas ».  D'autant plus que je sais quand ça s'est déroulé il y a 2mois exactement. Enfin, 2 mois, 4 jours, 6 heures et 3 minutes. Je me souviens du nombre de minutes car j'étais pressée. A mon sens, j'avais la meilleure des excuses pour être pressée. Je faisais passer un partiels aux premiers années de psychologie dans 45m et je devais me changer de ma propre journée d'examens pour paraitre présentable. Je me souviens avoir crié quelque chose comme « Maman, je prend une douche et je file ». C'est ce que j'ai fais, j'ai pris une douche, sans m'arrêter devant le canapé. L'endroit ou gisais son corps. Infarctus du myocarde m'a soufflé le médecin à l'hôpital. Je lui ai répliqué que je n'en avais rien à foutre. C'était le cas. J'étais sortie de la douche, une simple serviette autour du corps quand j'ai découvert le sien sans vie en faisant le tour du canapé pour me rendre dans ma chambre. Puis plus rien, plus de souvenirs, c'est ce qu'on appel le souvenir sélectif. Ça je ne l'ai pas appris par le docteur, c'est psychologique. La discipline où je suis douée, école mise à part. J'ai sauté le CM2, quatrième et la cinquième. Je suis né en août, alors j'ai actuellement 17ans et je suis en troisième année de psychologie. Du moins, je suis à la fin de ma troisième année, j'espère atteindre le master mais disons que réviser ces derniers temps est plutôt difficile. La principale raison de ma difficulté à me concentrer se trouve d'ailleurs devant moi, si on exclu la mort soudaine et traumatisante de ma mère. Papa tient dans sa main une bouteille, quelque chose comme du Whisky ? Je ne sais jamais, j'ai jamais été à une fête de ma vie alors franchement, les types d'alcool m'échappent. Pourtant, je sais reconnaitre quelle bouteille fait vraiment mal quand on te la fracasse dans les côtes et je mise tous mes pions sur la longue, verte et arrondit au bout. Je crois avoir lu poliakov une fois. Oui, celle-ci fait mal. Papa était charmant avant que maman ne meurt, c'est la qualificatif que je donnais quand ma psychologue me demandait. J'ai jamais eu de problèmes particulier avec lui. Maman était plus sympa puisqu'elle m'achetait beaucoup de livres dont j'avais besoin mais il n'était pas horrible, pas celui qu'il est aujourd'hui.

D'ailleurs, je pense qu'intérieurement j'embêtais un peu ma psychologue quand je le décrivais avec des mots simples. Elle ne m'en a jamais fais de remarque. Pas celle d'avant non plus. Je crois que les psychologues sont des gens qui mentent avec leurs visages. Ils ne peuvent pas le faire avec des mots puisqu'ils n'en utilisent pas. C'est d'ailleurs le pire, être face à quelqu'un a qui tu es sensé déballer toute ta vie tout ça pour qu'il se contente de te fixer. Puis, de temps en temps, y'a quelque chose qui lui rappel qu'il est dans une pièce avec son patient, son sujet, et il baisse les yeux sur son carnet pour écrire quelques mots dessus. C'est clair que les psychologues sont ennuyeux. Mais la discipline ne l'est pas, c'est toute la beauté de ma vie. J'adore les études de psychologie, en revanche je ne serais jamais psychologue et je n'ai aucune de ce a quoi ces bêtises vont me mené. Mais quand personne n'arrivait à comprendre mon cerveau classé sur-efficient par des dizaines de gens, j'aurais aimé que quelqu'un me dise que ce n'est pas une fatalité. Je ne suis pas né avec un cerveau qui me rend taciturne, flegmatique. Ça, ce n'est que mon caractère. Mon cerveau, lui, me met seulement des bâtons dans les roues quand les autres pensent qu'il est la meilleur chose qui me soit arrivée dans la vie. Parce qu'en plus d'être la personne la plus ennuyante du monde, je suis classée « HPI » dans mes études à cause de mon jeune âge qui me trahis parmi ces gens de 20-21ans. Ces trois petites lettres qui te collent des clichés à la peau. Il n'y a personne qui sait qu'en réalité, je suis nul pour l'école. La seule raison pour laquelle j'ai sauté des classes c'est à cause du comportement insolent que j'avais avec mes profs qui ont demandés à ce que je passe un test pour savoir si j'étais plutôt une psychopathe ou une sociopathe. Finalement, je n'étais qu'HPI. Mais la vérité est que chaque semestre se conclu par une moyenne moyenne, 10, 11 au mieux. J'adore la psychologie mais faut dire qu'un QCM de 20 questions pour tester des connaissances de 200 pages de CM c'est pas l'idéal pour savoir si on écoute en cours. Les profs préfèrent qu'ont apprennent inutilement par coeur les détails les plus inutiles de leurs cours plutôt que de savoir si on comprend. Papa se contentait de mes notes, maintenant ils attends les résultats des derniers partiels que j'ai passé le jour de la mort de maman pour voir si ça valait le coup d'avoir loupé ses derniers souffles avec elle. Si j'avais su, j'aurais loupés mes partiels mais il ne veux pas le croire. Puis, lui aussi il bossait.

HeartlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant