1. Protéger les siens

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Nela

« Le pire virus c'est la peur »

15 novembre 2005 
9 heures 30

Écouteurs enfoncés dans les oreilles, P.I.M.P de 50Cent resonnait en boucle depuis déjà une dizaine de minutes. 

Je peux mourir pour cette musique. 

Je suis, comme bien trop souvent, en retard à mon cours de biochimie. J'étais trop occupée à réaliser mon brushing, à choisir entre un ensemble Juicy Couture ou plutôt un jean baggy : spoiler alerte, j'ai opté pour un jean bootcut. L'importance d'arrivée à l'heure avait très vite été reléguée au second plan. 

Malgré la fête hier soir, la plupart des étudiants sont de bonne humeur. Étonnant pour des habitants de Crenshaw. 

La fête était organisée au quartier Nord, celui des Américains, il est interdit d'y entrer pour ceux du quartier est. Ce n'est pas cool mais ce sont les règles. 

Si on met de côté la dispute entre Lydia et son petit ami, Derreck qui s'est ouvert le crane en voulant impressionner une fille et Amber qui a avoué avoir parler sur le dos de sa meilleure copine, cette soirée était tout ce qu'il y a de plus normale 

Dans quartier Sud, le mien, celui des Afro-américains et des Hispaniques qui ont opté pour une alliance, on se distingue avec des bandanas rouges. A l'Est il y a les Asiatique, remarquables par leurs bandanas blancs, le Nord est pour les Américains, portant du bleu, et enfin le Nord-Est pour les Européens, du vert.  Le quartier Ouest est réservé aux pistes, c'est un quartier libre. 

À Crenshaw, tout le monde est au courant des règles, c'est ainsi et pas autrement.  

Je mets de côté le quartier pitoyable dans lequel je vis. La porte de l'amphithéâtre réservé au cours de M. Johnson se présente devant moi.  

Il n'est pas trop tard pour faire demi-tour sinon.  

J'entre, toquer à la porte pour prévenir de mon arrivée ne sert à rien, mon professeur de biochimie doit déjà avoir reconnu ma présence. 

-Vingt-cinquième...c'est le 25eme retards de l'année et nous sommes qu'au mois d'octobre, c'est quoi l'excuse cette fois-ci ? Demande-t-il de façon rhétorique, sans même prendre l'initiative de me regarder. 

Avant même que j'ai le temps de rétorquer M. Johnson, me devançe. 

-La dernière fois vous m'aviez dit avoir un problème de voiture, et pourquoi ne vous ai-je pas cru ? Reprend-t-il, prenant enfin la peine de me scruter. 

-Parce que je n'ai pas de voiture...

-La seule et unique chose qui permet que, miraculeusement, vous êtes encore admise comme élève dans cette université, est vos excellentes notes. 

Je dois prendre ça comme un compliment ? 

-D'ailleurs je ne sais comment vous arrivez à atteindre cette perfection. 

Joker. 

Il continu de déblatérer pendant une bonne dizaine de minutes l'importance d'arriver à l'heure, me rendant encore plus en retard que prévu. 

J'aperçois Kate me faire de grands signes tout au fond de la salle, attendant que je la rejoigne.  

Quand lhomme charger de nous enseigner finit sa tirade, jentame la montée des marches vers elle.

-Salut Kate ! Qu'est-ce que... Je marque une pause. 

Ses cheveux ébène qui, en temps normal, pouvaient rivaliser avec la noirceur de la nuit, étaient maintenant d'un blond presque parfait. 

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