Le début de la fin.

A toi que je n'ai jamais connu

Je veux écrire une lettre d'amour mais je n'ai personne à qui l'adresser.
M'assoir sur mon bureau, me retrousser les manches, attacher mes cheveux tout en laissant libre mes mèches rebelles.
Me servir de ma plume tâchée d'encre et la poser sur la base de mon futur canva.
Ainsi je me mettrai à penser à cette personne, les mots me viendront facilement, mon cœur me dictera chaque procédé, chaque assemblage et métaphore, tel sur une partition.
Mes doigts, serviteur de celle-ci, la suivra à la lettre, obéira à chaque note donnée, chaque noire, chaque crochet, chaque dièse ou bémol, elle produira sur cette feuille chaque ordres imposé par mon maestro. Les mots se formeront comme une grande chenille, chacune d'entre elles seront réfléchis, je vous l'assure.
Dans cette lettre j'y mettrai la description de chaque parcelle de peau de mon irréel désiré, chaque grain de beauté y seront évoqué, chaque fossettes seront admiré, Oh ! Dans ma lettre, l'image de mon amour inexistant sera reine, tout sera à propos de cette personne, je voudrais, que quand ses yeux curieux liront mon art, voient l'immense passion cachée dans chaque point. J'y mettrai tout, jusqu'à moi. J'y mettrai mon sang et même mon cœur.
Dans ma lettre d'amour, une concoction y sera faite, du romantisme lié à de la tragedie. Du théâtre dans toute sa splendeur mais cachée dans l'abîme du réalisme. Du beau dans de l'immonde, je me prêterai à Baudelaire, t'ouvrant les yeux sur la beauté de tes défauts.
Ma lettre sera pure et humble, ma lettre sera un sacrifice volontaire, j'y dirais les choses que ma bouche s'est juré de s'y taire. Je veux écrire une lettre d'amour,  mais je n'ai personne à qui l'adresser. Personne qui ne fait battre la pompe de mon corps, ainsi mon canva ne naîtra point et mourra dans le monde de l'oubli des souvenirs n'ayant jamais exister.

Elvyre.