Laurie, la dépressive

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Une impressionnante fissure terrestre, de longues et grandes traînées d'eau s'écrasant à plus d'une centaine de mètres du sol, c'est sûr : nous sommes à la faille de Dinrô.
Le lieu est magnifique, d'un naturel implacable et d'une grandeur ébahissante. Pourtant, elle ne se voit pas de loin, à cause de sa proximité avec le niveau de la mer, ce qui explique aussi la provenance de ces majestueuses traînées d'eau en face de nous. Si nous n'avions pas pris garde, il n'est pas impossible que l'un d'entre nous aurait pu glisser et s'écraser au sol. J'arrive même à distinguer un pont reliant les deux côtes de la faille, car il n'est pas possible de rejoindre la mer et les cours d'eau sans prendre ce pont de bois. Il est aussi le seul et est très long.
Je ne sais pas sur combien de mètres s'étale cette faille, mais sa profondeur et sa largeur en disent long sur sa potentielle longueur.
Maintenant, il n'appartient qu'à nous de trouver la bonne galerie pour retrouver potentiellement les ruines de la forêt.

"-Kord- C'est bien ce que je crains aussi Asa, mais je sens qu'on trouvera bien un chemin qui nous mettra sur la bonne voie."
"-Batrick- Allons les garçons, faut pas voir ce coin comme un obstacle à notre objectif, mais plutôt l'inverse! Croyez-moi, j'en ai mené un paquet d'expéditions, on peut trouver pas mal de choses intéressantes là-dedans."
"-Kord- (Angoissé) Mais ce coin reste super dangereux, et grand, et il y en a beaucoup des cavernes, on ne sait pas où on peut atterrir, ni même si on va revenir dans la forêt!"
"-Batrick- Sois pas pessimiste Kord et passe moi... La corde."

Nous avons ris un bon coup car Batrick s'est retenu de parler qu'à la dernière minute. Heureusement que Kord n'est pas susceptible, à moins qu'il a fini par accepter ce jeu de mot qu'il a certainement entendu plusieurs fois. Ensuite, Batrick réassembla notre matériel d'escalade, il était temps pour nous de descendre quelques mètres plus bas pour atteindre ce drôle de plateau que comporte la faille. Car oui, les nombreuses galeries que propose cette géante faille sont accessibles à pied, mais il nous faut descendre une vingtaine de mètres pour atteindre ce plateau partiellement détruit, où le pont en bois a été fabriqué jadis.
Dans mon cas, les vertiges se font ressentir dès lors que je commence à entamer la descente, et je ne suis pas le seul, car Ilona tarde beaucoup à se lancer elle aussi ce qui énerve Thryo :

"-Thryo- (Nous criant dessus) C'est rien! Descendez tranquillement, si vous tombez je vous rattrape! Faites juste attention car c'est une sacrée chute si vous tomber!"
"-Ilona- (Tremblante) Mais il va pas se taire lui? Je prend juste mon temps..."

Les autres sont déjà en bas mais c'est clair qu'Ilona et moi avons du mal à descendre. Déjà j'ai accepté de descendre, ce qui est un miracle, alors si je dois mettre 10 minutes pour atterrir 20 mètres plus bas, je le ferai. J'aurai qu'à dire au reste du groupe que mon Atout m'a fait défaut, puis c'est tout...

***En fin d'après-midi, dans la forêt Privha***

Un homme s'est installé dans un arbre, caché par son épais feuillage et celui d'autres arbres. Depuis qu'il a rendu visite à Ghara, Uri a décidé de se camoufler dans la forêt, il aura passé tout son temps depuis la nuit dernière dans l'installation de son campement. Provisions, armement, pièges, outils, tout est correct pour lui, alors il peut enfin s'endormir en attendant que ses proies se rapprochent.
Un chasseur d'hommes se repose la journée dans un arbre alors que le temps est contre lui? Cela serait insensé et impensable pour nous, mais Uri est un Élu. Un Élu possédant un Atout de traque. Il sait exactement où sont ses dix proies et il peut percevoir facilement leurs intentions de par leur position. Ils sont à la faille de Dinrô, en train de s'y faufiler pour espérer regagner la forêt. Cette pensée vient rassurer le chasseur, lui redonne le sourire, car il connaît très bien cette faille.
Combien de fois a-t-il été sur ses lieux dans le passé? Combien de missions, traques et exercices a-t-il mené à cet endroit? Il ne peut les compter, mais ce n'est pas cette pensée qui le met en confiance. La vérité est qu'il n'existe aucune galerie donnant sur la forêt.
C'est vrai qu'il y a bien deux ou trois galeries qui s'arrêtent à la limite de la forêt, mais aucune ne mène dans les ruines, et Uri attendra ses dix proies à la sortie de l'une des galeries lorsque le moment sera venu...

La PurgeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant