Chapitre 9 : Sur les traces d'un volcan

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Point de vue : Naruto Uzumaki

Honnêtement ? Je m'y attendais. Mais j'avais eu la tête remplie d'idées. Un brouillon d'espoir dans lequel on n'en ressort presque jamais vainqueur. Je m'étais dit qu'au final, Konoha était encore plus malsaine que je ne l'avais pensé et que l'Akatsuki œuvrait pour le bien de tous ! Ou au moins pour le mien... Lors que je vis le corps inerte de Gaara ne consommer aucune énergie, même pas pour respirer, je compris que je venais de le tuer. Un frisson me parcourut le bas du dos et remonta ma colonne vertébrale jusqu'à parvenir à ma nuque. Je venais de le-

- Tuer ! ria une voix sournoise pleine de moquerie. Tu viens de le tuer !

Kurama ria une nouvelle fois. Oui, j'avais oublié son cas. Je n'étais pas devenu son ami, j'avais passé un marché avec lui. Son chakra contre sa vengeance. La raison pour laquelle il avait arrêté de me torturer quand nous étions seuls, la raison pour laquelle j'étais libre de mes mouvements et des siens pour faire payer au village qui m'a vu naître : sa vengeance.

- Ferme-la le renard, répliquai-je. Reste dans tes égouts et arrête de m'emmerder.
- C'est qu'il devient vulgaire le petit blond. Le sourire du renard s'agrandit en me répondant.
- Je t'ai dit de la fermer ! criai-je encore plus fort.
- Je n'ai pas sorti un traitre mot depuis trente minutes, Naruto.

La voix qui m'apostropha était celle d'Itachi. Ah oui, c'est vrai... Originellement, nous étions déjà à la poursuite de Yonbi, le démon à trois queues. Je ne savais même pas pourquoi Pain nous avait muté sur ce dernier alors que Kisame était clairement avantagé pour celui-là. Un combat entre deux démons, j'aurai aimé voir ça. Enfin, je n'étais pas en position de réclamer quelconque explication. De toute manière, je ne voulais pas ouvrir la bouche jusqu'à mon sommeil. La nuit devait me porter conseil, mais bon sang ses conseils demandent un brin de patience ! Il n'était même pas la fin de l'après-midi lorsque nous étions partis de la cachette, il devait être environ dix-huit heures. J'en avais marre. Que n'aurais-je pas donné pour être seul ne serait-ce qu'une heure ! Alors que je commençais à pester contre l'obligation que Pain avait donné à Itachi de me surveiller durant mon premier mois à l'Akatsuki, une précaution que je comprenais mais qui m'insupportait plus que tout à ce moment précis, je sentis quelque chose. Non pas à l'aide de mon odorat mais avec une sensation. Une sensation qui enveloppait tout mon être et qui poussa mes yeux à regarder à ma gauche, en direction de mon camarade. Un air impassible... Des yeux noirs... Tenue impeccable malgré le cinq contre un qu'il venait de subir pendant que je prenais les trois autres. Une minute...

- Itachi. l'interpellais-je. Tes yeux...
- Oui et bien ? Un problème avec mes Sharing-

Point de vue : Itachi Uchiwa

Et merde. Mes Sharingan. Cela faisait une dizaine de minutes que j'avais retiré mes Sharingan, pour la simple et bonne raison que ma vision baissait au fur et à mesure que je les gardais actifs. Avec Kisame, je pouvais les maintenir plusieurs dizaines d'heures puisque mon chakra était la source de leur pouvoir, même si j'évitais pour ne pas me détruire les yeux. Mais je me devais de poursuivre cette voie douloureuse pour faire grandir ma légende et renforcer celle des Mangekyou Sharingan. Tout ça pour mon frère cadet une nouvelle fois. Je voulais qu'il m'affronte et me tue après avoir compris pourquoi il ne devait pas s'aventurer sur cette voie. Pour qu'il abandonne ce pouvoir maudit et source de haine. Shisui avait payé de sa vie pour permettre au "seul" survivant des Uchiwa de survivre. Mais je les avais retiré. Cet éventail de possibilités infinies et d'adaptation sans limite. Cela faisait une quinzaine de minutes que j'avais retiré mes Sharingan, et maintenant, celui qui était à l'origine de la baisse de ma garde commençait à se douter de quelque chose. Je comprenais maintenant pourquoi proposer à Naruto de rejoindre l'Akatsuki était une mauvaise idée. Au début, je voulais le dégoûter par la violence obligatoire les premiers jours. Il n'en démordit pas. En réalité, je n'avais qu'une ébauche de la haine qu'il ressentait envers ses oppresseurs. Cette mauvaise idée était en fait la passerelle qui permettait à Naruto d'accomplir sa vengeance. Oui, Sasuke commençait à redevenir l'enfant souriant de mes souvenirs, de nos photographies. Grâce à ton sourire angélique, c'est le cas de le dire. Ta bonne humeur qui donne la pêche à ceux qui t'entourent, au point d'inconsciemment les faire baisser leur garde au point d'agir comme bon leur semble au gré de leur mission.

Naruto... Tu venais de me faire retirer ma légende pour moins d'une demi-heure à cause de l'atmosphère tranquille que tu dégages, quand bien même ton humeur vole au ras des pâquerettes. Tu venais de probablement renier plusieurs années de souffrance et de regrets, de remords et de haine envers soi par ta seule présence. Ce n'est pas de l'amour que je ressens pour toi, Naruto. C'est du respect. Et de la pitié. Du respect envers la clarté de ton âme qui au final n'aspire qu'à être bonne. Ton âme qui n'a fait que rendre aux autres ce que tu avais enduré pendant si longtemps que je ne me rappelle plus d'un seul jour où, lorsque je te voyais, tu n'étais pas harcelé, menacé, ou ignoré. Mais cette pitié, n'était pas aussi négative que je ne le pense. Je ressens de la pitié envers tes actes qui t'ont retiré à ton environnement. Si seulement tu avais attendu une semaine, non, un jour de plus, une unique heure pour que Sasuke te protège des autres. Une seule minute aurait suffit, durant laquelle il se serait interposé et aurait lancé un regard aussi noir que les abysses à ceux qui disaient que ta vie ne méritait pas d'être menée, et que tu gâchais leur vue. A une seconde près, Naruto, tu étais sur le point de devenir le ninja au passé le plus triste et à l'avenir le plus radieux, aux contrastes les plus impressionnantes à propos de ton expérience et de ta personnalité. Tu n'étais qu'à une demie-seconde de devenir l'ami dont avait toujours rêvé mon frère. Non, je me fourvoie. Tu étais déjà l'ami dont rêvait mon frère. Et je venais de lui retirer son soleil. Et en tant que Lune, je me dois de me disparaître dans les profondeurs de l'obscurité, pas d'être à l'origine d'une éclipse.

Point de vue : Naruto Uzumaki

- Euh, Itachi ! Tu regardes quoi là ? tentais-je de le réveiller. Rien à faire, il reste endormi ! pestai-je.

Cela ne faisait que deux minutes que j'avais fait remarqué au frère aîné qu'il avait retiré ses Sharingan mais j'avais la triste impression que cela faisait une heure entière. Je ne savais pas pourquoi, mais les pupilles du noiraud semblaient me demander quelque chose. Je m'engouffrais à l'intérieur de ses iris profonds pour contempler la luminosité des ombres ici-bas. Qu'importe la parcelle d'yeux que je fixais, je semblais d'abord assailli d'une violence et d'une puissance émotionnelle torrentielle similaire à une tempête. Mais après quelques secondes de fixation, comme pour un test que j'aurai validé, je semblais apercevoir de la lumière. Une lumière abondante, une luminosité si apaisante, si douce. Je n'arrivais pas à comprendre le contraste entre ces deux étapes. Etait-ce sa véritable personnalité ? Non pas le grand frère dur avec tout le monde et meurtrier en masse mais doux, paisible, amical et heureux ? Je n'arrivais pas à y croire. Et pourtant, ma vision me disait le contraire. Je ne comprenais pas. Ce n'était pas de l'amour que je ressentais (NDA : pour éviter tout ship possible, je vous vois venir j'aurais fait la même) mais de l'admiration. Je ne savais pas pour quels actes elle était tournée cette admiration. Mais je l'éprouvais. Comme si à présent ce n'était que l'unique sentiment que je pouvais éprouver pour toi. De l'admiration. J'avais toujours considéré Sasuke comme mon frère, mais à présent que je voyais en le sien une image de celui qui aurait pu être le mien, de celui qui aurait pu être mon protecteur dans une autre vie, de celui que j'imaginais sans qu'il n'ait cette apparence dans mes rêves. Dans ses yeux, j'apercevais enfin la source de la lumière qui m'éblouissait depuis tout à l'heure. Je ne comprenais pas une nouvelle fois. Une source si dense mais si pure, si claire mais en même temps si profonde... A quoi cela rimait-il ? Je fus pris de doutes, je me tournai vivement derrière pour regarder le Soleil. Il n'y avait pas de soleil. J'étais dos à l'Est, et en face de lui. La fin de la journée se déclarait déjà, l'astre se couchait.

En réalité, la source de lumière si calme que j'apercevais était celle qui se reflétait tout droit dans ses iris.

En réalité, cet environnement si lumineux comme s'il avait abouti à une révélation m'avait frapper l'esprit si rapidement que je ne m'en étais pas rendu compte.

En réalité, mon être extérieur ne voulait pas l'écouter, mais mon for intérieur me le criait. Je savais parfaitement d'où provenait cette chaleur.

En réalité, j'étais la source de lumière, de chaleur, de paix, de calme, de sérénité, de bonheur que j'avais ressenti dans ses yeux.

En réalité depuis plus d'une heure et demie, tous les deux nous nous fixions comme cela, comprenant ce que l'autre ne voulait pas avouer.

En réalité, tous les deux n'avions que le même désir que nous avions refoulé jusqu'à maintenant pour ne pas se blesser dans notre conception du monde et de ce qui le compose.

En réalité je ne voulais pas me venger. Je voulais juste me faire accepter. Et maintenant que je le savais, rien ne m'en démordrait.

- Itachi... Retournons à Konoha.

Et si... il avait craqué | Naruto FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant