•Chapitre 4•

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J'en ai marre. Marre de faire semblant. Marre de faire des efforts pour qu'au final, rien ne change. J'ai l'impression d'étouffer, de plus en plus. Même mes poumons, ne me suivent plus. Alors je me noie dans le chagrin, qu'il soit interne ou externe. Seul, face au diable qui m'observe en souriant.

Je refais le fil de ma minable vie, et parfois, sans prévenir, des flashbacks reviennent me hanter. Cette pièce, à jamais brisée de son innocence.

Alors je me recroqueville sur moi-même. Étant capable de ne rien faire d'autre. Les pensées les plus noires me viennent à l'esprit, une par une. Tout défile. Pendant de longues heures, à ressasser ses mains sur mon corps, à vouloir crier stop.

Puis, toutes les autres pensées me viennent. Et je n'ai plus la force de supporter les problèmes des autres. Je veux juste disparaître. De toutes façons, cela ferait du bien à pas mal de monde.

Qui m'aime même ? Toujours à porter une couverture, à sourire. C'est dur. Ne pas exploser, sourire à pleines dents. Et puis c'est là, que je me rends compte que je suis en chute libre. Sans personne pour le voir. Sans personne pour prendre l'initiative de me prendre dans ses bras. Cette putain d'initiative qui pourrait me faire avancer, malgré ma tactilité envolée.

Mais personne. Le diable et moi. Satan et moi. Face à face, sur les extrémités de la table. À se fixer dans le blanc des yeux. À attendre mon châtiment. Et cela me ronge. J'ai trop tenu. Je cours vers la salle de bain et... 1...2..3..4... ...8..9...10.

C'est beau le sang. Et lorsque même la seule personne au courant pense que je vais mieux.. 1..3..5..8..10. Respires, calmes toi, c'est fini.

Et la mort me guette de près, à attendre mon cœur meurtri et m'arracher la vie. Mais après tout, c'est mérité. Je dois accepter le mot qui me qualifie: victime.

Pourtant, c'est le mot le plus détestable que je n'ai jamais entendu. Et c'est pour cela que jamais je ne l'accepterais. Je reste seul, dans le noir. Emmitouflé sous la couette, mon seul réconfort.

Han Jisung.

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Le jeune homme déglutit, voyant le regard insistant de son meilleur ami. Il en était conscient, qu'il s'inquiétait pour lui. Mais le jeune étudiant ne voulait pas parler maintenant. Il laissa ses yeux sur son cahier, essayant de montrer qu'il était fermé au dialogue. Hyunjin vit bien son meilleur ami, il n'allait pas bien. Il se contenta d'écouter le reste du cours, laissant le plus jeune dans ses pensées. Il en avait sûrement besoin.

La sonnerie retentit, et Jisung soupira. Il devait à présent affronter son professeur. Il rangea ses affaires et signala à son meilleur ami qu'il le rejoindra après, pendant la pause.

« Tu es fou, je t'attends derrière la porte »

Il hocha alors la tête, ne cherchant aucune résistance. Le professeur était assis à son bureau, il semblait ranger ses affaires. Il s'approcha doucement de lui, laissant tout de même une distance, ne supportant pas être près des autres.

« Ah, Jisung, tu es là.

- Oui monsieur.

- maintenant que nous sommes seuls, sans le regard de tes camarades, peux-tu me dire la raison de ton retard ?

Le châtain paniqua, ne savant pas quoi dire.

« J-je.. problème de transports.

- Je ne suis pas dupe, jeune homme, quelque chose se trame.

I Still Humain || {minsung}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant