Nostalgie nocturne

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Tic. Tac. Tic. Tac.

Les secondes défilent, comme les minutes, les heures, les jours, les mois et les années. Comme les siècles et les millénaires. Mathis respire lentement. Il est fatigué. Mais il ne veut pas dormir. Au fond de lui, il sait qu'il devrait se reposer. C'est ce que tout le monde lui dit en tout cas. Il a des cernes et ils ont des yeux.

Mais il se sent tellement bien le soir. Il a l'impression d'être seul au monde. Il aimerait que la nuit dure toute sa vie. Qu'il ne voit plus jamais le soleil, Mathis trouve qu'il fait trop de lumière, il est obligé de plisser des yeux.

La journée, les gens sont bruyants. Il n'a jamais su pourquoi, et quand le soleil se couche, tout le monde se met à chuchoter. Ou parfois, les gens sont encore plus bruyants la nuit. Mais ça ne dure jamais très longtemps dans son quartier.

Le plafond du studio de Mathis est blanc. Il y avait des moutons phosphorescents collés à celui de sa chambre d'enfance. Sans eux, il aurait certainement été incapable de dormir. Il a peur du noir.

Maintenant, Mathis a son appartement à lui tout seul et il peut laisser allumer la lumière sans risquer de réveiller son petit frère, Liam, qui vit encore dans la chambre aux moutons. Lui n'avait jamais eu peur du noir.

Liam se plaignait souvent de la lumière que dégageait les moutons. Mais quand Mathis était sur le point de les récupérer pour son studio, son petit frère lui avait demandé de les laisser, parce que c'était comme si Mathis était toujours à la maison.

Recueil de micronouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant