Assise sur cette désagréable chaise en bois, le prof parle mais rien ne se fait filtrer par mes oreilles. Mes pensées trop bruyantes, multipliées par mes émotions, mon cerveau va exploser je le sens. Mes paupières se closent et je croise mes bras sur le pupitre allongeant ainsi ma tête dessus.
Le pire c'est que le sommeil ne vient même pas, damnée à être présente ici. J'aurais dû rester à la maison, prétendre à la maladie ou je ne sais pas, mais tout serait moins pire que ce moment.
-Mécénat, on ne dort pas dans mon cours. Au tableau, ça vous réveillera.
Quoi ? ORGH. C'est pas possible le sort s'acharne sur moi là, je souffle et me lève avec paresse sous le regard accusateur et mauvais du prof et des autres élèves. J'ai tué quelqu'un ? Ils me regardent tout comme.
Arrivé à sa hauteur il me tend une craie blanche ébréchée, je la prends en silence. L'immense tableau verdâtre se présente par un long et absurde calcul mathématique. Ma nuque se craque, je surchauffe.
Tous ces chiffres, lettres et autres indescriptibles me font tourner de l'œil. Je griffonne et efface rapidement tout ce qui peut me passer à l'esprit. Mes mâchoires se crispent, j'essaie mais rien n'atteint ma logique.
Seule, mes yeux cherchent une bouée de sauvetage, mon cœur se serre quand je remarque qu'il ne regarde pas, plus intéressé par la court extérieur.
Mais quand un rire gras s'élève derrière moi, suivie d'un autre et encore un autre. Ces sons discordants froissent mon égos, je tourne lentement faisant grincer la craie contre le plateau ce qui impose un silence dans la salle. Mes yeux se plantent dans ceux de ces filles, un large sourire habitent leurs laideurs.
A bout de nerf, je reste plantée là à les regarder la mort dans l'âme, la voix insonore du professeur prononce quelques mots ce qui fait revenir leurs hilarités.
Mes membres tremblent j'ai l'impression d'étouffer, ma vision se trouble, insupportable, je me déteste de ne pas réagir.
Je me détourne d'elle, ne voulant pas leur offrir la satisfaction de ma souffrance, mon visage caché vers le mur.
Mon souffle se coupe, sa main attrape la mienne, sa chaleur dans mon dos, confuse je ne comprend pas, il arrache de mes doigts la craie et commence à écrire au tableau sans me prêter la moindre attention.
Il recule d'un pas ce qui me laisse de l'espace pour me défaire de sa présence. Peut sur je rejoins ma table en vitesse, et d'un cou de main ramasse mes affaires et mon sac. Je ne peux détacher ma vision de lui, il défie le prof du regard tout en résolvant le problème, les autres filles grimaces de jalousie et de frustration. Ma paume frappe avec violence la porte et je sors enfin de cette prison.
Le couloir vide, je fais glisser mon corps contre le mur et rabat mes jambes contre ma poitrine, je vais rentrer c'est mieux.
Avant je prend mon téléphone et tape un message d'excuse pour celui qui vient de me sauver, j'ai peut être était rude avec lui, je l'ai jugé trop vite ?
Je range mon téléphone dans la poche de mon short et me relève pour quitter au plus vite cet endroit. Mes baskets claquées contre le sol polie, mon souffle s'accélère, je trottine vers cette sortie. Et quand le soleil brûle enfin ma peau, une douce sensation de fraîcheur me prend, et ainsi mes jambes se contractent en marchant avec lassitude, le bus ne passe pas à cette heure, et je me refuse d'attendre ici.
La musique qui sort de mes écouteurs assourdissent mes oreilles, mais je ne veux rien entendre d'autre, par peur que mes pensées elles soient trop fortes.
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B x V
RomanceUne française solitaire bien entourée rechigne à l'arrivé de la rentrée scolaire de sa deuxième année de lycée. De l'autre coté de la ville, celui pour qui l'été la plus qu'embellie et bonifié, ce changement si brusque n'a rien aidée à sa réputation...