D'ombre et de lumière

Chapitre 2

Dans un coin discret de la salle de bal, la comtesse d'Arlembert se tenait aux côtés de la marquise de Mortagne, une alliance stratégique dans l'arène sociale de la haute noblesse. Les deux femmes échangeaient des sourires chaleureux, leurs yeux scrutant la foule en mouvement alors qu'elles discutaient des derniers potins de la société.

La comtesse, malgré son air absorbé par la piste de danse, engagea la conversation. "Chère marquise, quelle magnifique soirée nous avons là. Votre fille Claire est absolument ravissante ce soir."

"Merci, comtesse. Votre Élisabeth ne passe pas inaperçue non plus. C'est un moment important pour nos filles, n'est-ce pas ?"

"En effet. Je suis sûre que de grandes opportunités s'offriront à elles ce soir. Nous devons simplement veiller à ce qu'elles les saisissent au vol."

La comtesse laissa échapper un léger soupir, ses pensées tournées vers l'avenir incertain de sa fille et les alliances potentielles qui pourraient en découler. "Je comprends tout à fait votre préoccupation. Nos filles sont notre plus grand trésor, n'est-ce pas ?"

"Oui, en effet. Je suis sûre que vous partagez mes espoirs pour leur avenir."

Un léger silence s'installa entre les deux femmes alors qu'elles laissaient leurs pensées vagabonder vers les possibilités qui s'offraient à leurs filles. La comtesse se sentait soulagée de pouvoir partager ses inquiétudes avec une alliée aussi précieuse que la marquise de Mortagne.

"Vous avez raison, comtesse. Espérons qu'elles parviendront à trouver un homme bon cette saison."

La comtesse acquiesça d'un mouvement de tête déterminé, son regard fixé vers l'avenir avec un mélange de résolution et d'appréhension. Les deux femmes se séparèrent alors pour rejoindre leurs maris et observer la soirée se dérouler.

Élisabeth, ayant suivi son père, le comte d'Arlembert, vers un coin plus calme de la salle de bal, son esprit était tourmenté par les nombreuses questions qui tournoyaient dans sa tête. Elle se demandait ce qui pouvait bien préoccuper son père à un tel point, mais elle savait qu'elle ne le saurait que lorsqu'ils seraient seuls.

"Élisabeth, ma chère, il est temps que nous ayons une conversation sérieuse au sujet de votre avenir."

Les mots de son père résonnaient dans l'air, empreints d'une gravité qui fit battre le cœur d'Élisabeth un peu plus vite. Elle savait que cette conversation était inévitable, mais elle redoutait ce qu'elle pourrait révéler.

"Bien sûr, père. De quoi s'agit-il ?"

Son père prit une profonde inspiration, ses yeux scrutant le visage de sa fille avec une intensité troublante.

"Élisabeth, vous savez que vous êtes ma fille aînée. Il est donc de mon devoir de veiller à ce que vous fassiez un mariage digne de votre rang et de votre position dans la société."

Élisabeth sentit son estomac se nouer à l'entente de ces mots. Elle savait que son père était sérieux, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il aborde ce sujet de manière si directe.

"Je... je comprends, père. Mais que voulez-vous dire exactement ?"

Son père posa une main réconfortante sur son épaule, son regard empreint d'une tendresse mêlée d'inquiétude.

"Ma chère, j'ai reçu une proposition de mariage pour vous ce soir. Le marquis Philippe de La Rochefoucauld, un homme d'âge mûr et d'une grande influence dans la société, souhaite faire de vous sa nouvelle épouse."