Un Amour Chimérique

Les petits cachottiers

La nuit avançait lentement sur le quartier enfouis dans les grands arbres tous effrayants par leurs silhouettes sombres. Les dernières rafales de la brise crépusculaire s'aventuraient entres les maison à la monotonie d'une chanson de nourrice. Le calme revenait ainsi s'abattre sur N'djoulang plus lourd qu'un sommeil. Au loin, on n'entendait plus que le crescendo des insectes nocturnes et les cris de certains oiseaux perfides.

J'avais promis à Syra de me ménager pour la voir ce soir là. En effet elle et moi avons une relation amoureuse mais nos parents s'y sont opposé vu que Syra est de la classe des griots et moi j'ai du sang royal qui coule dans mes veines, alors je ne devais surtout pas m'approcher d'elle, ni la toucher encore moins tomber amoureux d'elle. Mais peine perdu la balle était déjà partie, le coup était tiré et on se voyait en cachette.

Quelque part dans les herbes derrières les maisons les plus reculées du quartier nous nous sommes rencontrés, sans doute une rencontre parmi nos plus belles entrevues. Elle s'est bien habillé aujourd'hui un pagne noué autour des reins laisse s'étaler ses magnifiques rondeurs, dessus elle met un body, histoire de laisser sa belle poitrine se dandiner en l'air: le rêve d'un photographe, une légère odeur de parfum rend son alentour exotique. Je l'ai contemplé longtemps avant de pouvoir dire un mot

_Tu es magnifique aujourd'hui et tu sens bon. Lancé-je.

_Tout pour ton vénérable regard majesté marmone t-elle

_Je t'ai dis d'arrêter de m'appeler majesté ça me gêne

_Pourquoi ça te gêne d'être considéré comme un prince alors que tu l'es. Tu as du sang royal non...?

_Et après...? Nous on est plus au temps des rois. Cette époque est révolue.

Je commençais à me lasser de cette conversation mais elle me saisit la main et me dit

_Tu ne dois pas dire ça Nic le sang c'est le sang ça ne change pas et après tout je veux bien être reine...

_Je sais... mais on ne sait jamais la vie est mystérieuse. Tu vois il y a d'une part le refus de nos parent d'autre part la jeunesse. Nous sommes encore jeune Syra. Disais-je en la regardant dans les yeux.

Elle me fixa avec une seule envie : pleurer mais je la prenais dans mes bras histoire de la réconforter. Elle est une jeune fille frêle et douce.

Sous la lune elle ressemble à une perle. Sa peau moite absorbe le reflet de la lune avec gourmandise et ses yeux aux iris marrons deviennent sombre comme sa pensée. Je ne pouvais pas me lasser de la regarder parler aussi longtemps qu'elle voulait et elle non plus. On passait des heures dans ce petit coin secret où l'on ne craignait pas d'être surpris par quelqu'un. Nous étions comme deux oiseaux accrochés l'un contre l'autre et perdu dans un univers sans péril. On était assis, on rêvait sans nous rendre compte que le temps nous trahissait.

Tout d'un coup elle sursaute...

_Oh mon Dieu on m'appelle... oh non je vais encore me faire gronder

_Mais attend personne ne t'appelle. Tu rêvais ?

_Elle s'immobilise et me dit oui et j'ai eu peur. Mais nous devons rentrer il se fait tard.

_Allons-y ! Lui disais-je en prenant sa main.

On contournait les murs pour nous frayer un chemin et chacun rentrait chez lui.
Enfaite nos deux maisons était un peu éloignées à peine cinq cent mètre de distance alors on se voyait rarement mais on s'entendait par téléphone.

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