Chapitre 2

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     J'adore le vendredi d'ordinaire. Quels que soient le temps ou la saison, toutes mes fins de semaine sont rythmées de la même façon : petit déjeuner en famille, matinée de préparation des réunions et présentations de l'après-midi et de celles du début de la semaine si on a le temps, puis déjeuner en amoureux à l'Imprévu, présentations devant les clients, récupération des enfants et dîner avec les amis.

     Mais aujourd'hui n'est vraiment pas le bon jour. J'enchaîne les galères au travail et Sean a annulé notre déjeuner. Je suis fatiguée, déçue et overbookée !

     De l'autre côté de la vitre qui sert de mur à mon bureau, je vois mes collègues plaisanter dans l'open-space. Le rire cristallin de mon assistante me tape sur le système. Elle n'a pas de travail à faire, celle-là ? Mais je réalise avec honte que j'ai tellement l'habitude de tout vouloir contrôler que je ne délègue que le strict minimum.

     Les autres cadres de la boîte la font plus bosser que moi c'est certain. Ce n'est pas qu'elle n'a pas les compétences, loin de là, je pense juste que c'est moi qui ai du mal à gérer mes dossiers si je n'ai pas totalement la main dessus. Voilà que je regrette déjà mes mauvaises pensées envers elle, il me faut vraiment une pause sinon je vais me mettre à maudire toutes les personnes qui travaillent ici.

     Les mains moites, je repose la pile de feuilles désordonnées sur mon bureau. L'horloge murale indique seulement dix heures du matin et mon impatience me titille déjà. La journée va être longue.

     Tous les yeux se tournent vers moi quand je sors de mon antre. Ils doivent certainement se demander pourquoi, car ce n'est pas dans mes habitudes. Mais là, il me faut une dose de caféine bien corsée parce que les clients que j'ai en ce moment me donnent vraiment du fil à retordre.

— Bonjour Maëlla !

     La voix enjôleuse et suave de notre directeur de la clientèle me sort de ma rêverie.

Il insiste :

— Comment vas-tu ce matin ?

     Étant donné ma mauvaise humeur actuelle, j'hésite à lui répondre un truc bien cinglant. Seulement, je me fais violence parce que je suis au travail.

     L'air entre dans mes poumons avec plus de ferveur pour me donner la patience et renforcer le masque de Wonder Woman que je me force à porter ici.

— Te dire que tout va bien serait un mensonge... le dossier Jellos est en train de me rendre chèvre.

— Un café ? Allez viens, je vais te donner un coup de main si tu veux.

     Je me renfrogne un peu et accepte son aide malgré moi. C'est difficile d'admettre que j'ai besoin qu'on vienne à ma rescousse, mais je vais faire une exception. Après tout, aujourd'hui je suis noyée et sa vision du projet pourrait grandement faciliter mon job.

     Sans un mot, il me devance dans la salle de repos et fait couler les deux cafés. Je détourne le regard quand je me rends compte que je suis en train de le reluquer de haut en bas.

     Son pantalon à pinces kaki est ajusté au niveau des fesses et sa chemise couleur crème lui tombe sur les reins de façon hyper sexy. La forme des muscles de son dos parfaitement dessinés atteste des nombreuses heures qu'il passe à la salle de sport et donnerait envie à n'importe quelle femme normalement constituée. Je me mords la lèvre inférieure tout en baissant la tête vers mes escarpins.

— Un sucre c'est ça ?

     J'acquiesce et retourne dans mon bureau avec Raphaël sur les talons.

     Il s'installe dans le petit canapé de cuir blanc et pose les tasses sur la table basse.

— Bon, qu'est-ce qui te bloque ?

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⏰ Dernière mise à jour : May 31 ⏰

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