Traque Ardente - T3 (En Réécriture)

Chapitre 8

Chapitre 8

Je retrouve enfin la terre ferme après presque quatre heures de vol. Je traverse le tarmac pour rejoindre l'aéroport et récupérer ma valise. Je commence à connaître Houston comme ma poche à force de venir séjourner chez Sam. Il m'attend chez lui, je me dirige vers l'arrêt de bus pour le rejoindre. Je suis impatiente de le voir, encore plus en sachant que je dois attendre encore quelques mois avant de pouvoir le voir tous les jours.

En fin d'après-midi, j'arrive devant sa porte dans laquelle je glisse le double des clés qu'il m'a donné. Comme toujours, je fais mon entrée fracassante, en m'égosillant, morte de rire. Mes lunettes de soleil sur le nez, je lâche mes affaires au sol en voyant mon parrain assit sur son canapé, à côté d'une femme brune, chacun un verre à la main. Je lève le regard par-dessus mes lunettes pour dévisager ce dernier qui vient me saluer joyeusement.

— Salut princesse ! Ton trajet s'est bien passé ?

— Oui, ça va. C'est qui elle ? demandai-je sans retenue, pointant le menton dans sa direction.

La jeune femme se lève à son tour, un sourire réservé sur les lèvres. La brune s'approche de moi, elle me salue en me tendant la main.

— Je te présente Cassie, une nouvelle collègue.

— Bonjour... Jane, c'est ça ? Enchantée.

Son air attendrit m'insupporte déjà, autant que ses ongles parfaits et ses longs cheveux bien ondulés. Sans compter sur son chemisier un peu trop décolleté à mon goût.

— Salut, lançai-je sans serrer la main qu'elle me tend.

— Je vais vous laisser, j'allais partir.

Mon manque de politesse ne semble pas vraiment la déstabiliser pour autant. Elle récupère son sac à main sur le canapé, avant de se diriger vers l'entrée. Ses talons claquent sur le plancher, je la dévisage de haut en bas. Devant la porte, elle fait la bise à mon parrain, en posant une main sur son bras d'un geste un peu trop familier, puis quitte l'appartement après m'avoir adressé un énième sourire. Sam se retourne vers moi, je le toise du regard, les bras croisés sur la poitrine.

— Tu m'expliques ? Elle sort d'où cette nana ? demandai-je sur la défensive.

— Oh laaa, du calme princesse, répond-il en brandissant les mains devant lui.

Il récupère mes affaires pour les ramener jusqu'à ma chambre. Je le regarde faire sans bouger du salon. Mes yeux fixent les deux verres qui trônent sur la table basse, instinctivement, je repense à ce que Jim a dit lors de la dernière soirée, mais aussi au prénom que j'ai entendu lorsque je me suis immiscée dans leur conversation. Je tire des conclusions, qui j'espère ne sont pas les bonnes. J'aime mon parrain plus que tout au monde, mais là, il est en train de faire n'importe quoi !

— Tu ne m'as pas répondu, continuai-je lorsqu'il revient dans le salon.

— C'est seulement ma collègue, Jane. Et puis, ce ne sont pas tes affaires, souffle-t-il.

— Seulement ta collègue ? Avec qui tu bois du vin dans ton salon ?

— Je te rappelle l'âge que j'ai ? plaisante-t-il.

— Tu ne peux pas faire ça à Emy ! m'insurgeai-je.

Je le vois un instant, médusé, me dévisager comme si je venais de balancer une vérité blessante. Il ne dit rien sur le moment, je vois seulement sa mâchoire se contracter.