Destins Célestes : Veronica [FR]

Chapitre 42

Le jour a fait sa totale apparition maintenant. Je n'ai finalement pas réussi à dormir de la nuit. Les paroles de Kris tournent dans ma tête comme une rengaine. Je n'ai pas d'appétit, le stress a envahi le moindre espace de mon corps. Comme l'a suggéré le leader, je me prépare comme si de rien n'était. Au moment où Zila et Eris m'aident à enfiler ma robe, ma gorge se noue. J'ai l'impression d'étouffer. Le tissu luxueux glisse sur ma peau, mais au lieu de me sentir enveloppée de confort, je suis submergée par une sensation d'angoisse. Chaque couture, chaque pli semble une entrave à ma liberté, un rappel constant de l'engagement que je m'apprête à sceller. Mes mains crispées sur le tissu, je tente en vain de chasser les doutes qui m'assaillent. Le regard de Zila rencontre le mien dans le miroir, empreint de compassion et de compréhension silencieuse. Elle sait, mieux que quiconque, les tourments qui agitent mon esprit en cet instant. Une brève pression réconfortante sur mon épaule me rappelle que je ne suis pas seule dans cette épreuve, que mes amis sont là, prêts à m'épauler dans les moments les plus sombres. Eris, quant à elle, demeure silencieuse, mais son expression attentive trahit une inquiétude à peine dissimulée. Elle connaît la vérité, elle sait les choix difficiles qui m'attendent au tournant. Et pourtant, elle demeure à mes côtés, fidèle comme une sœur de cœur.

Alors que la dernière attache de ma robe est fixée en place, je me force à afficher un sourire, une façade de sérénité pour dissimuler le tumulte intérieur qui menace de me submerger. Mais même dans ce moment de faux calme, je sens le poids de la décision qui pèse sur mes épaules, menaçant de m'écraser sous son fardeau. La cérémonie approche, inexorablement, et avec elle, l'incertitude de l'avenir. Mais pour l'instant, je me concentre sur la tâche qui m'attend, dissimulant mes craintes derrière un masque de dignité. Car même si mon cœur est en proie au doute, je dois continuer à avancer, à jouer le rôle qui m'a été assigné, en espérant secrètement que le destin me réserve une autre voie.

Il est maintenant l'heure de descendre. Comme pour augmenter cette sensation d'entrave, mes cheveux ont été tressés dans un chignon tiré de tous les côtés avec des épingles. C'est une demande venant directement de celui qui doit devenir mon mari, appuyée par mon père. Le corset de ma robe accroît la pression qui découle de ce moment. Je peux de moins en moins respirer. Ma tête tourne et ma respiration s'accélère. Alors que je suis sur le point de m'effondrer, on toque à ma porte.

"Veronica, il est l'heure." La voix forte et directive de mon père traverse la porte comme un poignard qui transperce mon cœur.

Je m'approche lentement en prenant garde de ne pas marcher sur l'immense robe blanche étincelante. Lorsque j'ouvre la porte, je suis accueillie par le regard scrutateur de mon père. Son visage, habituellement impénétrable, trahit aujourd'hui une émotion étrange, mêlée de fierté et de préoccupations. Il me tend son bras, comme un geste rituel qui scelle notre relation dans cette marche vers l'autel. Je prends une profonde inspiration, tentant en vain de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Avec une réticence que je peine à dissimuler, je place ma main dans le creux de son bras, sentant le contact froid de sa peau sous mes doigts. Ensemble, nous descendons l'escalier principal du manoir, nos pas résonnent dans le silence pesant qui enveloppe la demeure. Les invités sont déjà rassemblés dans la salle de réception, attendant avec impatience le début de la cérémonie. Ezahel m'attend au bas de l'escalier, son expression empreinte d'une assurance tranquille qui contraste avec ma propre confrontation intérieure. Son sourire, teinté d'une satisfaction évidente, me transperce comme une flèche, me rappelant l'engagement que je m'apprête à sceller. Je lui adresse un sourire crispé en retour, tentant de dissimuler les tourments qui agitent mon esprit. Mais derrière le masque de dignité que je m'efforce de maintenir, je sens les murs de ma résolution vaciller, menaçant de céder sous le poids de mes propres doutes.