La créature de l'oubli

30 5 6
                                    

2 novembre 1815 - "Extrait du journal de Lucien Meilcourt"

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

2 novembre 1815 - "Extrait du journal de Lucien Meilcourt"

En ce début d'après-midi, assis sur le bord d'une corniche, face à ces bois que j'admire depuis ma plus tendre enfance, il m'est venu à repenser à ses moments passés qui ne reviendront plus. De ces jours d'hiver passés au milieu des bois, où moi et mes frères nous nous amusions à nous jeter des boules de neige en pleine trogne. Ces instants de bonheur font partie des souvenirs qui me sont les plus chers, ce sont d'ailleurs les seuls qui me viennent en tête lorsque je repense à mon enfance. Tous ces bons moments avec Émile, Pierre, Louis et... . Comment s'appelait le dernier ? Je ne m'en souviens plus.

En ce jour d'automne 1889, sur une grande place qui fourmille de monde, se tient le marché annuel du village de Borgnac-sur-Beauve. Ce lieu d'une grande beauté dans lequel se réunissent les citoyens, est un endroit chargé d'histoire puisqu'il est entouré d'anciens édifices construits il y a des siècles de cela, et qui aujourd'hui font tout son charme.

Depuis la chambre de son hôtel, André observe les environs à la recherche d'une personne qui lui inspire confiance. En fait, le jeune homme, de son nom complet André Mérignac, est un journaliste qui travaille pour le quotidien « Les Voix de l'Ouest ». Arrivé depuis peu de Nantes, il est venu dans ce petit village en quête d'informations sur une étrange histoire de disparition qui aurait eu lieu dans les environs, il y a de cela 72 ans. Aussi, de ce fait divers, il veut en faire un article qui lui assurait une promotion. Seulement, le problème qui se pose à lui, est que jusqu'à maintenant, les seuls renseignements qu'il a pu obtenir ne lui ont été d'aucune utilité car les habitants ne lui relayent que des fausses informations qui ne lui apprennent rien. Agacé par cela, il décide de sortir et d'aller enquêter directement sur le terrain afin de trouver des personnes qui pourraient lui en apprendre plus.

Né dans les hauteurs du massif de Moriac, le Beauve est un fleuve long de 450 kilomètres passant dans les terres du sud-ouest de la France dans lesquelles il se tortille et parcourt les nombreuses vallées boisées des régions qu'il traverse. Au milieu des collines et des champs, coupant les forêts, ceux qui y naviguent peuvent découvrir les nombreuses merveilles naturelles ainsi que ses ruines, témoins des temps passés.

Parmi les nombreux villages qui le bordent se trouve celui de Borgnac-sur-Beauve, une petite cité fluviale, coincée entre deux falaises qui lui assurent un microclimat permettant à ses habitants de moins souffrir du froid glacial de l'hiver.

Son bourg étant coincé entre les falaises et le fleuve, il n'y a qu'une seule route pour y accéder. Dans le centre, tel un petit serpent qui se tortille, une autre petite rivière vient se frayer un chemin entre les maisons du lieu-dit. Ainsi le cours d'eau vient côtoyer les maisons de pierre calcaire typiques de la région avec leurs toits en Lauze et les girouettes qui viennent trôner au sommet de celles-ci.

Perché sur les sommets des falaises, l'ancienne forteresse d'Edremont vient dominer la vallée. Aussi ancienne que l'église, elle est le symbole du village. Construite au XIIIe siècle par le comte d'Edremont, elle a vu nombre de batailles se dérouler à ses pieds. Imposante, les ennemis en avaient peur, l'on disait qu'elle était imprenable, c'était une bête féroce qui ne se laissait pas dompter. Et pourtant, si les hommes ne réussirent pas à l'abattre, c'est la temps qui la fit s'effondrer puisque aujourd'hui aujourd'hui, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. À moitié en ruine, plus personne n'en voulait et seule l'armée avait jugé bon de la récupérer pour en faire une caserne temporaire. Contrairement à elle, l'église avait connu un meilleur destin. En forme de croix avec le clocher en son centre, les différents prêtes avaient su l'entretenir afin de lui éviter le même sort funeste que la forteresse. Construite près de la rivière, l'on construit autour d'elle de nombreuses maisons.

La créature de l'oubliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant