Chapitre 11 - Une finale sous tension

42 6 18
                                    

Cette fois, il ne fut pas question de dormir dans la Grande Salle. Les élèves restèrent confinés dans leur salle commune tandis que les professeurs fouillaient à nouveau le château.

Personne ne dormit. Ginny s'assit en tailleur par terre avec Sally, Lucy, Neil et Colin. Les discussions se firent de plus en plus lancinantes à mesure que les heures s'égrenaient, mais personne ne voulait céder au sommeil avant de savoir si Black avait été attrapé. Lucy dodelina de la tête et sommeilla à moitié sur l'épaule de Sally. À l'aube, McGonagall vint leur annoncer que Black avait réussi à leur échapper.

— C'est dingue, commenta Neil. Comment il fait ça ? Et pourquoi il a voulu attaquer ton frère ?

Ginny haussa les épaules. Elle savait que Black en voulait en réalité à Harry, qu'il avait simplement dû se tromper de lit... Si Ron ne s'était pas réveillé et ne l'avait pas fait fuir, il se serait sans doute attaqué à Harry ensuite...

Elle frissonna.

— Il est cinglé, non ? fit Sally. Difficile de savoir ce qu'il se passe dans la tête d'un cinglé...

Ils passèrent leur dimanche après-midi dans la salle commune, trop fatigués pour se concentrer sur leurs devoirs, et allèrent se coucher de bonne heure.

Le lendemain matin, ils découvrirent que la Grosse Dame avait été restaurée et était revenue à son poste, à la condition de bénéficier d'une protection spéciale. Une escouade de trolls à la mine revêche avait été engagée pour arpenter le couloir. Ils faisaient les cents pas en s'arrêtant de temps à autre pour s'adresser entre eux avec des grognements incompréhensibles et pour comparer la taille de leurs massues, ce qui avait donné lieu à une blague salace de la part de Sally.

Rusard arpentait les couloirs dans le reste du château, lui aussi, afin de boucher le moindre interstice dans les murs. Flitwick avait pour sa part ensorcelé une immense photo de Black qui avait été placardée sur la grande porte afin qu'elle reste hermétiquement fermée à son approche.

— On ne peut jamais vivre une année tranquille, pas vrai ? commenta Sally alors qu'ils se rendaient dans la cour de récréation.

Ron tenait conférence à un groupe de filles de leur année : Aileen Campbell, Annabel Jones, les jumelles Tavish et Brianna MacKinley. De toute évidence, il était ravi de pouvoir raconter sa mésaventure. Des élèves, surtout des filles, le plébiscitaient depuis le petit-déjeuner. Pour une fois, Harry n'était pas le centre d'attention.

— J'étais endormi, et j'ai entendu un bruit de tissu qu'on déchirait. Au début, j'ai cru que j'avais rêvé.

Ginny aperçut une silhouette solitaire assise sur un banc, à moitié dissimulée par un groupe d'élèves. Hermione avait un livre ouvert sur les genoux, mais Ginny savait qu'elle ne lisait pas. Son regard glissait sans cesse vers Ron et Harry : elle ne loupait aucun mot de l'histoire. Ginny s'excusa auprès de ses amis et se dirigea vers elle pendant que Ron poursuivait :

— Et puis il y a eu un courant d'air... Alors, j'ai tourné la tête et j'ai vu qu'un des rideaux de mon baldaquin avait été arraché... Et là-dessus, je l'ai vu debout à côté de mon lit... Il avait l'air d'un squelette avec des longs cheveux dégoûtants... Il tenait un immense couteau qui devait faire dans les trente centimètres... Il m'a regardé, je l'ai regardé et puis j'ai crié et là, il s'est enfui.

Ginny prit place à côté d'Hermione et lança :

— Ça a dû être vraiment flippant... mais il a l'air de s'en remettre.

Hermione baissa les yeux vers son livre. Ginny vit une larme s'écraser sur la page, puis un sanglot la secoua.

— Il aurait pu mourir... gémit-elle d'une toute petite voix.

Les Chroniques de Ginny Weasley - Tome 2 : La menace du MangemortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant