Chapitre 4 - Le Détraqueur

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Dans la soirée, les jumeaux volèrent à nouveau l'insigne de Percy. Cette fois, ils le modifièrent pour lui faire dire « Roquet-en-chef ». Percy, qui l'avait laissé sur sa table de chevet après l'avoir astiqué lorsqu'il s'était changé avant le dîner, accusa Ron de l'avoir déplacé avant de comprendre que les jumeaux étaient encore dans le coup. George le remit à sa place comme si de rien n'était pendant que Percy confrontait Fred, qui pointa sa table de chevet du doigt en l'insultant de taupe idiote. Percy ne remarqua pas tout de suite le changement d'intitulé sur l'indigne, mais lorsqu'il s'en rendit compte, il piqua une nouvelle colère. Molly enguirlanda les jumeaux une nouvelle fois.

Le lendemain matin, Percy accusa cette fois Ron d'avoir renversé du thé sur la photo de Pénélope. Depuis la table du petit-déjeuner, Molly entendit la dispute à l'étage et demanda, confuse :

— Pourquoi Percy a-t-il une photo de cette Pénélope ?

— Parce que c'est sa petite-amie, révéla Ginny.

Elle ne voyait pas l'utilité de tourner autour du pot. Sa mère n'était pas idiote, elle aurait fini par comprendre toute seule, de toute façon. Et puis, à part Hermione, qui était déjà au courant, elles étaient seules à table toutes les trois.

— Oh ! Mais c'est merveilleux ! Mon petit Percy !

— Évite de faire ce genre de réflexion devant Fred et George, Maman, grimaça Ginny. Ils se moquent assez de lui comme ça... Ils n'arrêtent pas de dire que la seule façon pour qu'une fille ait voulu de lui, c'est parce qu'il a utilisé un philtre d'amour...

— Oh, j'ai vu cette fille hier, et je peux t'assurer que ce n'est pas comme ça qu'une personne agit quand elle est sous l'emprise d'un philtre d'amour...

— Tu as l'air bien au courant, fit remarquer Ginny en haussant un sourcil.

Molly se mit à rougir.

— Il se peut que j'aie moi-même fabriqué un philtre d'amour, quand j'étais plus jeune...

— Quoi ? s'esclaffa Ginny. Ne me dis pas que tu as utilisé ça sur papa !

— Bien sûr que non ! C'était avant ton père. J'avais quatorze ans, et j'avais le béguin pour ce garçon...

Ginny et Hermione se penchèrent pour l'écouter avec avidité. Arthur entra dans la salle à ce moment-là et s'installa à leurs côtés, l'exemplaire de La Gazette du jour dans les mains. Il était tellement plongé dans sa lecture, l'air sérieux et les sourcils froncés, qu'il ne réagit même pas à la suite de l'histoire :

— C'était un garçon très populaire, et évidemment, toutes les filles avaient un faible pour lui. Je n'échappais pas à la règle. J'ai eu l'idée stupide de lui envoyer des friandises qui contenaient un philtre d'amour pour la St Valentin...

Ginny se mit à rougir. Apparemment, les idées stupides pour la St Valentin, ça se transmettait de mère en fille...

— Sauf que beaucoup de filles ont eu la même idée que moi. Le jour de la St Valentin, il s'est retrouvé accablé de friandises piégées...

— Il en a mangé une ? demanda Hermione, amusée.

— Oui. Mais pas la mienne. Ce qui était un soulagement, à vrai dire, car la façon dont il s'est mis à se comporter avec cette fille était si ridicule que même elle s'en est trouvée couverte de honte. Moralité de l'histoire : ne faites pas ça, les filles. C'est très idiot. Et ce n'est pas de l'amour.

— Bien sûr, se reprit Hermione d'un air plus sérieux.

Mais elle échangea un sourire amusé avec Ginny.

Les Chroniques de Ginny Weasley - Tome 2 : La menace du MangemortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant