Un amour sportif {Tome 1 : Le gala}

Chapitre 7

Dans les coulisses, les filles attendaient leur tour d'entrer en scène. Ophélia s'était reculée pour calmer sa montée de stress. Alexis s'y faufila entre deux danses pour boire et son amie lui ramassa et tendit la bouteille d'eau posée par terre.

-Tiens, lui dit-elle, tu dois mourir de soif.
-Oh ouais, approuva-t-il, il fait super chaud sur scène. Merci.
-De rien.

Il but de grosses gorgées d'eau tout en la fixant. Puis il reposa sa bouteille et s'essuya les lèvres. Ophélia épiait chacun de ses gestes, elle ne le lâchait pas du regard. Le blond et la brune ne brisèrent pas le contact visuel jusqu'à ce qu'Alex ne s'approche et dise :

-Toi, tu as dû manger en quatrième vitesse.
-Pourquoi tu dis ça ?
-T'as du riz au coin de la bouche.

Elle recula sans trop savoir pourquoi et son dos rencontra les barrières en métal froid. Il s'avança et avec son pouce, il lui essuya le coin des lèvres dans un geste affectueux. Heureusement pour elle, l'obscurité des coulisses cachait ses joues rouges.

-Allez, ça va être à nous ! J'espère que tu n'as pas oublié notre duo !
-Non non, c'est plutôt à moi de m'inquiéter pour toi !
-C'est ça oui.
-Chut vous deux ! On peut vous entendre depuis la salle !
-Concentrez-vous bon sang ! Pas question de nous foirer dès la première !
-C'est à nous ! J'espère que vous vous souvenez de la choré !

Les danseuses et danseurs entrèrent sur scène alors que l'autre groupe partait. Ils n'avaient pas besoin de lumière pour bien se placer, tant ils avaient répété. Ophélia sentit l'adrénaline mais aussi le stress monter en elle, alors pour se calmer et ne pas se tromper, elle prit une grande inspiration et souffla doucement.

Tout va bien se passer, se rassura-t-elle. On a tellement travaillé qu'on ne se trompera pas.

-Ça va aller, lui souffla Alex à côté d'elle avant que les projecteurs ne les enveloppent de lumière.

La musique commença, lente, donnant au tableau une atmosphère oppressante. Les mouvements des artistes, aussi lents que la musique, donnaient un effet spécial à la danse.

Ils dansèrent et profitèrent de l'instant, quand vint le moment du duo d'Alexis et Ophélia. Ils se rapprochèrent l'un de l'autre, au centre de la scène tandis que les autres formaient un arc de cercle autour d'eux, laissant les spectateurs voir le personnage principal et sa partenaire exécuter un enchaînement parfaitement maîtrisé.

Les deux danseurs étaient parfaitement synchronisés et un tonnerre d'applaudissements éclata lorsqu'ils repartirent.

-C'était incroyable !!! S'exclama Ophélia à voix basse en bondissant dans tous les sens.
-Je sais, je sais, mais on doit retourner en loge, lui dit Cassie en essayant tant bien que mal de la contenir.

Alors que les filles partaient, Inès et Ophélia sautillant dans tous les sens comme des gamines surexcitées, Alexis, adossé contre le mur dans l'ombre, observait la brune avec un sourire rêveur et attendri.

Lors de l'entracte, Ophélia, qui avait remis son jogging et rendu son costume, sortit de la loge avec ses amies.

-Ma copine et des potes à moi sont venus, je vais aller les voir. Annonça Jess.
-Je peux venir ? Demanda Inès.
-Ouais si tu veux, il y aura ma mère aussi. Et vous ?
-Je vais voir mes cousins, s'excusa Cassie.
-Ma meilleure pote doit être avec sa famille, mais mon copain et une autre amie proche sont venus ce soir, je vais aller les voir.
-Tu as un petit ami ? S'étonna Inès.
-Oui, fit-elle avec un soupir inaudible.

Elle se faufila entre les artistes et leur famille, fendant la foule à la recherche de Margot et Peter. Mais ne les trouvant pas, elle se résigna.

Elle alla au bar et se paya une canette de thé glacé, puis s'éloigna pour l'ouvrir sans se faire bousculer et renverser sa boisson. Elle prit deux gorgées en observant les alentours et finit par décider de sortir afin d'échapper à la chaleur insoutenable qui emplissait le hall d'entrée de la salle de spectacle.

Elle sortit et vit Inès, Jessica, sa mère, sa copine et des amis à elle en haut de l'escalier menant au parking. Elle décida de se joindre au groupe et alors qu'elle s'avançait vers eux, le mouvement d'un tissu rose fluo attira son attention.

Margot était venue avec des chaussures noires, un pantalon cargo noir et un débardeur noir sous une chemise en tissu rose fluo qui lui faisait office de veste. Il y avait donc de grandes chances qu'il s'agisse de sa camarade de classe. Elle se retourna mais n'était pas prête pour cette vision.

Sur la pointe des pieds, accrochée au col de la veste en jean de Peter, c'était bel et bien Margot qui embrassait le petit ami d'Ophélia. Et il lui rendait son baiser, enroulant des mèches de cheveux blond pâle autour de son poignet, la main dans les cheveux de Margot, l'autre dans son dos pour la maintenir collée contre lui.

Ophélia sentit son cœur se fendre et ses yeux s'humidifier. Dans son moment de choc, elle laissa tomber sa canette qui s'écrasa au sol, répendant du thé glacé partout par terre.

Elle fronça les sourcils et serra la mâchoire si fort qu'on aurait pu entendre ses dents grincer. Elle ravala ses larmes, bien décidée à leur faire affronter la situation. En quelques enjambées, elle était devant eux.

Elle attrapa Margot par les cheveux et la tira en arrière, la jetant presque contre le muret de pierre, et asséna une gifle retentissante à Peter qui le fit tomber par terre.

-Comment osez-vous... COMMENT POUVEZ-VOUS OSER ?!!
-Bah désolé mais j'ai trouvé mieux. Rétorqua Peter en se relevant.

Elle en resta coi. Il avait osé. Elle se tourna vers lui avec un regard de tueur, s'avança, les poings serrés et lui mit une droite. Son nez cassé se mit à saigner.

-Pauvre con, lui lança-t-elle, les larmes aux yeux.

Après cela, elle se précipita à l'intérieur, ne retenant plus ses pleurs. Souhaitant éviter la foule le plus possible, elle écarta les portes coulissantes qui menaient à l'arrière de la scène, s'y faufila et alla s'asseoir dans un coin. Dans une obscurité quasi-totale, elle se laissa glisser au sol, ramena ses jambes contre sa poitrine, les entoura de ses bras, et enfouit son visage dans ses genoux s'abandonnant à son chagrin.