Chapitre 24

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                  POV de ma mère
La maison est silencieuse, comme d'habitude. Assise dans le salon, je réalise que je ne l'ai pas vue de toute la journée. Mon
regard se tourne vers l'escalier menant à l'étage. Depuis combien de temps n'avons-nous pas échangé un mot, un vrai? Depuis combien de temps nos interactions se résument-elles à des regards froids et des disputes éclatantes?

Avec un soupir de lassitude, je me lève et monte les marches. Chaque pensée est un mélange de frustration et d'irritation. Peut-être qu'elle est juste dans sa chambre, en train de bouder comme d'habitude. Peut-être que tout ce que je trouverai en ouvrant la porte sera une adolescente renfermée, obstinée à me défier en silence.

J'atteins sa porte et frappe doucement. Aucune réponse. Je fronce les sourcils, un léger malaise se frayant un chemin dans mon esprit. Je frappe de nouveau, plus fort cette fois. Toujours rien. Une vague d'agacement monte en moi, elle recherche sûrement de l'attention cette gamine.

Je tourne la poignée et entre. La lumière du couloir éclaire faiblement la chambre sombre. Elle est là, allongée sur son lit. Au début, je pense qu'elle dort. Mais quelque chose ne va pas.

« Hé, réveille-toi », dis-je d'un ton dur en m'approchant. Sa peau est pâle, trop pâle. Des boîtes de comprimés vides jonchent la table de chevet, et un verre d'eau à moitié plein est renversé sur le sol. Mon cœur s'accélère, mais une partie de moi reste distante, presque détachée.

Je me précipite vers elle, secouant son corps inerte. « Réveille-toi! » Ma voix est plus irritée qu'inquiète. Une partie de moi refuse de croire ce que je vois. Je prends son poignet, cherchant un pouls. Il est faible, presque inexistant. Je prends une profonde inspiration, essayant de rester calme.

« Marc! Marc, viens ici tout de suite! » je crie, ma voix perçant le silence de la maison. Mon mari arrive précipitamment, son visage se figeant en voyant la scène.

Je sors mon téléphone et compose le numéro des urgences. « Ma fille a pris des comprimés... Beaucoup... Elle ne répond pas... » Les mots sortent sans réelle émotion. L'opérateur me demande de rester calme et de suivre ses instructions. Je commence la réanimation, mes mains appuyant sur sa poitrine de manière mécanique, les larmes refusant de venir.

Marc s'approche, son visage pâle et tendu. Il ne dit pas un mots ses yeux sont river sur son corps.

Les minutes semblent des heures jusqu'à ce que j'entende enfin les sirènes. Les ambulanciers arrivent en trombe, nous repoussant doucement pour prendre le relais. Je les regarde faire, sentant une étrange dissociation de la scène.

Ils la transportent sur une civière, la sortent de la maison. Marc et moi les suivons, mes jambes un peu faibles sous le poids de la situation. Je monte dans l'ambulance avec eux, incapable de détacher mon regard de son visage inanimé. Heureusement que ma fille dormait chez une copine ce soir ,elle n'avait pas besoin de voir ça.

Assise dans l'ambulance, je suis assaillie par des souvenirs de nos disputes, des mots durs échangés, des silences pesants. Je réalise, peut-être trop tard, que j'ai été une mère distante, peut-être trop sévère. Mais une autre pensée me traverse l'esprit : pourquoi a-t-elle fait ça? Est-ce une simple tentative d'attirer l'attention? Une demande de l'aide que je n'ai pas su voir?Non je suis sur qu'elle l'a fait pour l'attention elle a toujours été comme ça depuis petite.

La route vers l'hôpital est floue. Les lumières clignotantes, les voix des ambulanciers, tout se mêle dans un tourbillon de bruit et de confusion. Je serre sa main froide, non par amour, mais par une sorte de devoir.

En arrivant à l'hôpital, elle est emmenée en urgence, et je suis laissée seule dans une salle d'attente. Marc reste à côté de moi, silencieux , il semblait même plus troublé que moi. Les secondes passent, chaque tic-tac de l'horloge un rappel cruel de ce que j'ai peut-être perdu. Je m'assois, croisant les bras, essayant de trouver une quelconque émotion à ressentir.

Si elle survit, il faudra faire des ajustements, c'est sûr. Peut-être que nous pourrions essayer de mieux nous entendre. Mais pour l'instant, tout ce que je peux faire, c'est attendre et espérer que cette situation ne devienne pas plus compliquée.

Qui a tué Laura?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant